Génération C

Drôle d’ordre alphabétique que cette catégorisation des générations. Après les X qui ont plus ou moins 36-45 ans, il y eut les Y qui ont 25-35 ans environ.

Puis il y a les… C. Pas les Z, mais les C. C comme Computer ou Clic, en anglais, ceux qui sont nés avec Internet, ceux qui Collaborent, qui Coopèrent, qui Créent ensemble, le tout avec les technologies qui les aident à produire du contenu. Voilà pour le, ou plutôt les C !

Le CEFRIO organise un colloque qui promet d’être fort intéressant sur la nouveauté qu’apporte cette génération, sur les transformations qui surviennent et les évolutions (ou révolutions, c’est selon) qui viennent inévitablement dans une société en constant changement.

L’éducation, elle, doit s’ajuster. Ça ne veut pas dire qu’on fait table rase de tout ce qui se fait (et qui, parfois, fonctionne bien !), mais il nous faut aussi être conscients des transformations, des mutations qui arrivent, souvent plus vite qu’on le pense, tout en mesurant si possible les impacts qu’elles ont et auront sur la société à venir.

On dit souvent que l’avenir se joue maintenant, d’où l’importance de cette prise de conscience qui orientera nos actions dans ce nouveau paradigme.

On ne peut pas continuer sans rien changer. Ce serait jouer à l’autruche et ce serait complètement inutile, voire même stérile comme attitude.

Mais pour passer à l’action, on se doit de tenter de connaitre le mieux possible dans quoi on s’embarque, afin de ne pas gaspiller nos énergies, déjà fort précieuses et rares, dans d’inutiles tentatives. Mieux orienter notre action, donc.

C’est pour ça que je voulais tant m’inscrire à ce colloque et que, en bout de ligne, j’ai pu y accéder, grâce en partie à une réduction des tarifs de la part du CEFRIO (Merci !) et grâce à un budget Perfectionnement de mon école (Merci aussi !). D’ailleurs, un membre de la direction m’a gentiment mentionné, avec le sourire sincère : «Les journaux, c’est bien, mais les retombées ici directement, c’est encore mieux !» J’ai compris le message… et j’espère qu’on écoutera, quand j’aurai les résultats de ce colloque à transmettre à mon entourage 😉

 

Une chose que je ne m’explique pas (pas complètement*), c’est comment le CEFRIO en est arrivé à donner mon nom à une journaliste de la SRC qui a réalisé une entrevue avec moi cette semaine, concernant ma perception de ce qu’est cette Génération C et des implications en enseignement qu’apportent ces transformations “imposées” par la force des choses… Agréable expérience, mais stressante, car c’était une première pour moi, d’autant plus que je sais qu’un Téléjournal ne passe que de très très courts extraits d’une entrevue, étant donné la formule “clip” des reportages, même si la SRC est un peu moins pire (à mon avis) à ce sujet que certains autres réseaux de “parfois-supposée” information !

*J’ai quand même mes intuitions 😉

Reconstruction… bilan…

Il arrive de ces moments où on désire faire une petite pause, car on a un trop-plein d’informations, un trop-plein de choses qui aboutissent en même temps, un trop-plein de récoltes qui arrive longtemps après des semences disséminées ici et là depuis nombre de mois, souvent sans trop savoir où cela nous mène…

D’abord une mise en contexte: il y a un peu plus de deux ans, après une sorte de revers professionnel particulièrement difficile à vivre et la lente digestion qui suit inévitablement, une invitation m’a été lancée par une personne qui m’est depuis encore plus chère depuis, celle d’assister à ce qui fut ma première «non-conférence». Un truc animé par Mario Asselin intitulé “Vers l’éducation 2.0“. Commença alors pour moi une lente réflexion sur ce que pouvait être ce Web dit 2.0… et j’y suis entré à fond, m’impliquant ici et là (C’est dans ma nature, que voulez-vous ;-)).

Tout ça m’amena à réfléchir aux liens à faire entre ce Web 2.0 et la pédagogie, aux apprentissages, etc. Pour cela, j’ai joint le réseau Apprendre 2.0, fondé par Florence Meichel (devenue depuis une amie) et j’en suis même devenu un des co-gestionnaires aux implications un peu plus sporadiques depuis que je suis papa…

Ce réseau a agi sur moi comme un catalyseur, un tremplin où on peut reculer (prendre du recul serait plus approprié !) pour mieux sauter. J’y ai “brassé” mes idées, j’y ai échangé des trucs (partage d’idées, etc.) qui m’ont amené à mieux structurer ma pensée, à planifier divers moyens que je pourrais utiliser dans ma vie professionnelle par la suite, etc.

Il y a un an, l’idée m’est venu de réseauter mes élèves, de les faire participer et échanger sur le web un peu autrement que par le “chat” ou l’échange de “comm” (commentaires) sur les blogues Skyblog ou Skyrock (C’est pareil, de toute façon !), de leur donner une occasion, une place pour mieux structurer leur pensée comme j’ai moi-même appris à mieux structurer la mienne en bloguant depuis 2006… Bref, pour améliorer leur compétence de communication sur le Web. J’ai mis en place la structure: hyper-facile avec Ning que je connaissais de par mon administration du réseau Apprendre 2.0. (Il y a d’autres outils, mais je devrai les explorer d’abord afin de m’y sentir à l’aise: très important, ce point !)

J’ai mis en place la structure, mais j’ai dû retarder un peu le projet à cause de l’arrivée de “Poupon“… J’ai tout de même démarré le projet au printemps passé, avec les résultats qu’on connait maintenant dans une plus large mesure, grâce à l’entrevue que m’a proposée Taïeb Moalla en août dernier: rien de parfait dans ma démarche, quelques premiers pas dans la bonne direction, et des réajustements à faire et d’autres idées à mettre en place… Tout cela dans une suite logique qui était loin de m’apparaitre telle au départ, ce 15 septembre 2007…

Depuis septembre 2009, tout se met à débouler. On me reconnait, pas au sens vedettariat du mot, ce que je ne veux surtout pas ni ne recherche, mais au sens de reconnaitre les efforts investis, de voir le travail qui se cache derrière tout ça, de juste s’intéresser à un projet comme on s’intéresse à mille autres qui peuvent nous aider, nous nourrir, nous inspirer. Un simple partage sans arrière-pensée, sans espérer en retour…

Et les occasions se multiplient, et les collaborations arrivent, petit à petit, au gré des hasards de ces partages d’informations et d’idées. Ainsi, j’ai quelques projets en banque: collaborer avec une conseillère pédagogique pour une formation, participer à une réunion future d’un comité interministériel impliqué en éducation, continuer et multiplier mes collaborations avec d’autres réseaux ici et en Europe, etc.

Bien entendu, pour continuer d’avancer, je ressens le besoin d’échanger, de continuer d’apprendre, de me former. Ainsi, je pourrai participer au colloque Génération C organisé par le CEFRIO en octobre, et ce, grâce à un budget Perfectionnement de mon école que je remercie en passant ! Il y aura aussi Clair 2010, où je compte me rendre pour continuer d’avancer, de me nourrir… et d’en faire bénéficier mes élèves sous une forme ou sous une autre…

C’est cette richesse collaborative que je recherche, que je chéris, même ! Ensemble on va plus loin, nous disait notre directrice lors de la réunion de la rentrée: j’ai le goût d’élargir cet ensemble à la planète entière, puisqu’on y fait de ces rencontres qui vous dynamisent, qui vous changent une vie, qui vous redonnent espoir et vous font avancer encore mieux 🙂

Ces rencontres, ces hasards, non planifiés au départ, mais qui additionnés forment un tout, donnent un sens, comme la toile d’un peintre qui, au fur et à mesure que les coups de pinceaux se donnent, finit par se remplir de couleurs diverses desquelles émane un dessin (ou un dessein, pour jouer de l’homophone ;-))

Cette année en sera donc une de consolidation. Entre autres, outre les collaborations à venir, je compte approfondir l’exploitation de mon réseau-classes Ning, poursuivre ainsi l’expérimentation débutée l’an dernier sur une base un peu trop embryonnaire à mon goût. Je devrai donc par la suite publier un bilan plus complet de cette expérience. À venir dans 9 ou 10 mois 😉

Musique envahissante…

Dans ma tête de musicien, il y a des jours comme ça, ou même des semaines, où une pièce musicale décide d’occuper tout l’espace musical du cerveau.

La semaine dernière, qui fut grouillante d’activités de toutes sortes, et qui fut aussi pleine de beaux rebondissements dont je parlerai un peu plus tard, fut habitée littéralement par cette pièce, tirée de l’album du même nom du Dave Weckl Band, Synergy.

 

    

   

Synergy – Dave Weckl Band

 
Cette pièce n’a réussi à être détrônée que ce samedi, alors que, dans la voiture, j’entendis un vieux souvenir (1992) me rappelant une connaissance (et guitariste hors pair) pas vue depuis des lustres (depuis 1992, en fait !).

Pour ceux qui s’y arrêteront, le look peut faire un peu “1992” (les lunettes surtout), mais la musique reste excellente, ainsi que les arrangements et harmonisations, première chose que je capte dans une pièce, peut-être par déformation professionnelle 😉

Membre du club des assez bien cités aussi ;-)

Mario Asselin en parle ici et , Félix ici, et j’embarque moi aussi dans le commentaire sur la série d’articles (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 (ou 7 !),8, 9, 10 et 11) de Taïeb Moalla, publiée dans le Journal de Québec ces 19-20-21 septembre 2009.

©Photo - Simon Clark
©Photo - Simon Clark

L’entrevue s’est déroulée le 6 août dernier, dans un resto près de chez moi, pendant plus d’une heure où nous avons conversé sur les joies et les peines du monde de l’enseignement. Nous avons bien entendu traité des technologies dans lesquelles baignent les élèves à qui j’enseigne, leur potentiel d’utilisation, les possibilités quasi infinies qui peuvent s’offrir à nous, etc. Et on a parlé d’une “expérience” commencée l’an dernier, qui s’est déroulée sur un laps de temps trop bref pour tirer beaucoup de conclusions, ce que le reportage de Taïeb Moalla fait bien ressortir par ailleurs.

Là où on (un “on” excluant peut-être même le journaliste-intervieweur !) a un peu “Journal-de-Québécisé” mes propos, c’est dans le paragraphe intitulé «Un gros paquebot» dans lequel j’ai l’air de traiter des directions d’écoles de gros paquebots, ce qui est un gros… raccourci. Très probablement faute d’espace journal disponible : n’oublions pas ici que le Journal de Québec est préparé pour d’abord être vendu papier, en plus des autres contraintes ou lignes éditoriales que nous connaissons tous, les interviewés les premiers !

NUANCES :
En fait, le gros paquebot de mon histoire, c’est toute la structure, immense et lourde, bureaucratique, dans laquelle on se démène parfois pour pouvoir innover. Cette structure est elle-même dénoncée par au moins une association de directeurs d’écoles (La FQDE).

Il est vrai pour toute institution qu’elle peut devenir très lente pour effectuer des virages. Il en est ainsi du système d’éducation actuel (Le système au complet, pas les directions prises séparément) qui peut être comparé à un paquebot ou même à un «gros paquebot», pour donner dans le pléonasme (!), une sorte de Titanic qui tourne lentement, lenteur qui parait encore plus devant la vitesse des changements apportés par les technologies évoluant à la vitesse grand V.

Souhaitons seulement qu’on puisse éviter les icebergs qui couleraient littéralement ce système !
Je persiste à croire plus aux évolutions, ou même aux révolutions bien menées, qu’au syndrome de la tabula rasa

 

MISE À JOUR : 2009-09-21 – 9h48

La vidéo (court reportage de 2 minutes à propos de l’article 8 ci-dessus) vient d’être mise en ligne sur le site du Journal de Québec :

Adieu Renée …

Après l’inévitable POURQUOI dont on ne saura jamais la réponse, la nouvelle de la mort atroce de Renée Wathelet a continué de m’habiter tout le reste de la journée, plus ou moins inexplicablement…

Je “connais” Renée de par mes lectures web, de par nos occasionnels échanges sur Twitter, 140 caractères à la fois… Je connais (sans guillemets, cette fois) Renée via la réalité dite virtuelle, mais qui finit par être bien réelle, qui provoque des sentiments d’appréciation de personnes qui deviennent progressivement des êtres chers, desquels on apprécie la générosité, la joie de vivre, la sincérité, etc. Des êtres vrais qui engendrent des relations vraies. Et qui nous servent de modèles.

Alors il devient évident que la mort de ces personnes, surtout dans des circonstances si épouvantablement indicibles, nous trouble, nous hante, nous questionne sans que nous puissions trouver les réponses.

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Il devient aussi de plus en plus évident à mes yeux que nous formons une communauté de plus en plus tissée serré et que le départ d’un des nôtres nous affecte profondément, surtout quand c’est dans ces circonstances et que nous perdons quelqu’un de cette trempe. Un peu comme dans les villages d’autrefois on pouvait tisser des liens serrés, où tous se connaissaient un tant soit peu, où la solidarité était quelque chose de concret, où on se supportait mutuellement via une corvée ou autres collaborations réconfortantes dans les moments difficiles, etc.

C’est un peu ce genre de communauté que l’on retrouve sur le web, cette collaboration, ce support mutuel, ces amitiés, …

Où que tu sois maintenant, Renée, sache que ta présence sur le web (celle que je connais) nous manquera. Tu manqueras aussi à tes proches. Où que tu sois maintenant, Renée, sache que beaucoup de gens, sans doute plus que tu ne l’aurais jamais imaginé, pensent à toi en ce jour de douleurs, de pleurs et d’incompréhension totale.