SILF 12 — Rédaction Twitter pour la semaine internationale de la langue française

Du 17 au 25 mars dernier, avait lieu la Semaine internationale de la langue française et de la francophonie (que nous avons abrégé sur Twitter par #SILF12). (Pour 2012, les dates sont ici…) Pendant cette semaine, entre autres, il y avait la journée internationale de la francophonie le mardi 20 mars…

Pendant cette semaine, donc, nous, Annie Côté (@annierikiki), Delphine Regnard (@drmlj) et moi (@slyberu) avons eu une idée, après nous être dit que nous devrions faire un projet ensemble, nous les mordus d’intégration des TIC aux apprentissages. L’idée était donc de faire écrire nos élèves en équipe, de façon collaborative sur une page EtherPad, afin de rédiger ensemble une petite histoire (10 phrases) qui serait par la suite diffusée sur Twitter en 10 tweets.

Une autre contrainte d’écriture était qu’il fallait rédiger chaque phrase à partir d’un mot précis. Nous avions constitué une liste de 10 mots (un par phrase, à être intégrés dans un ordre au choix des élèves), 5 plutôt québécois et 5 plutôt français. Si nous avions eu le temps d’impliquer d’autres classes d’autres pays francophones, nous aurions pu ajouter des mots plus spécifiques d’autre(s) pays de la francophonie, mais ce ne fut pas possible.

Pour la liste des 10 mots retenus ainsi que quelques consignes diffusées aux élèves, voir ce lien.

Chaque équipe était composée d’au moins un élève de chacune des classes impliquées. Ainsi, les élèves d’une équipe provenaient d’une classe d’Annie, d’un groupe de Sylvain et d’élèves de Delphine.

La page de ce midi ;-)Dans un premier temps, les élèves se sont donnés les définitions des mots, car pour certains mots, le sens était trop relié à un emploi particulier dans le pays où ce mot est utilisé. Le tout se déroulait dans une page de type EtherPad, où tous peuvent écrire simultanément ou pas, chacun possédant sa propre couleur d’écriture. Nous avons aussi observé certaines conversations dans la fenêtre de clavardage de l’outil, où les élèves se présentaient, parlaient parfois de leurs intérêts, histoire de mieux se connaitre, ou encore se posaient des questions en lien avec la tâche à faire.

Puis vint la rédaction de l’histoire comme telle. Pour certaines équipes, cela se déroula relativement rondement, surtout lorsque les gens arrivaient, malgré le décalage horaire, à être présent en même temps (en mode synchrone) sur la page EtherPad. Pour d’autres, ce fut plus difficile. Il fallait aussi s’entendre sur la formulation, car en 127 caractères, il faut choisir ses mots ! (Note : on parle de 127 caractères, car il fallait se garder de la place pour la balise—mot-clic #SILF12 (8 caractères, incluant l’espace) et pour la numérotation de la phrase et le numéro d’équipe !)

Bref, tout un défi. En plus, notre échéancier était peut-être un peu trop serré, compte tenu que le travail se faisait souvent de façon asynchrone, forcément plus lentement dans ce cas, chacun devant lire ce qu’un autre avait écrit avant de formuler ses propres phrases, ses suggestions d’améliorations, etc. Le mode asynchrone peut ralentir passablement le travail, mais nous ne pouvions procéder autrement, faute de temps, car nous voulions publier des histoires à la fin de la semaine ou juste après.

Par la suite, nous avons fait choisir nos élèves, dans nos classes respectives, afin de déterminer les meilleurs histoires. Au final, 2 histoires sur 10 équipes furent retenues et diffusées sur Twitter. Bien sûr, comme Twitter a horreur de tout ce qui est pérenne, j’en ai gardé copie de nos conversations sous le mot-clic #SILF12 dans CE DOCUMENT PDF. Les 2 meilleures histoires diffusées sur Twitter sont pour leur part dans CE FICHIER PDF pour la première et DANS CELUI-CI pour la seconde.

En guise d’évaluation du projet, nous retenons donc ceci (liste non complète, j’invite mes 2 collègues à ajouter en commentaire s’il y a lieu, merci !) :

Points positifs :

  • Grande motivation des élèves à vouloir écrire une bonne histoire.
  • Découverte de l’outil de type EtherPad pour certains, de Twitter pour d’autres, ce qui crée parfois quelques petites situations où on doit apprendre certaines règles de fonctionnement de base 😉 ! Ce qui est normal, selon moi, les jeunes n’ayant pas toujours conscience que ces fenêtres sont accessibles publiquement, entre autres, si on connait le lien qui nous y conduit !
  • Des anciens élèves (à Delphine et à moi) ont voulu collaborer au projet, car intéressés grandement par ce mode d’écriture et de collaboration.

Points à améliorer :

  • Donner plus de temps, à cause de la lenteur possible lors de travail en mode asynchrone.
  • Expliquer certaines fonctionnalités des outils un peu plus, avant de plonger dans le projet.
  • Impliquer au moins un autre pays de la francophonie lors de l’édition 2013 (?).

 

Nouvelle orthographe? Quelle nouvelle?

Voici une copie d’un article que j’ai rédigé et qui a été publié il y a un an à propos de l’orthographe rénovée. Cela pourra être instructif pour certains, comme mes recherches l’ont été pour moi-même l’an dernier, le tout grâce à la précieuse collaboration d’internautes qui gravitent dans mes cercles de conversations…
Bonne lecture.
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NouvelleOrthographeL’an dernier (novembre 2009), les médias publiaient des textes qui mirent en émoi une partie de la population : l’orthographe était réformée, elle aussi, tout comme les programmes d’enseignement de la langue française quelques années plus tôt (vraiment ?) et le programme de formation de l’école québécoise également. Tout cela entraina une confusion des réformes sur certaines tribunes, faisant dire des faussetés à tout un chacun !
Qu’en est-il au juste ? Tout d’abord, il importe de ne pas mélanger les réformes : celle de l’orthographe possède des origines qui nous ramènent à la fin des années 1980 – moment des débats en France -, ce qui en fait une nouveauté passablement âgée, puisque cette réforme de l’orthographe française date de 1990 : 20 ans !…

Alors pourquoi avoir attendu si longtemps, au ministère de l’Éducation, avant d’affirmer que les deux orthographes (la « vieille » et la « nouvelle ») étaient dorénavant acceptées et que, du même souffle, on conseillait aux enseignants de commencer à l’accepter ?

À voir comment la nouvelle graphie du mot ognon a fait pleurer (!) tant de personnes, je me dis qu’il existe peut-être là un mécanisme de résistance très fortement ancré, une sorte d’attachement nostalgique à des traditions immuables propres aux langues mortes et qui prend le dessus sur tout effort de compréhension ou de logique. À preuve, j’ai creusé un peu pour trouver la logique derrière la réapparition de l’orthographe ognon (Le mot s’écrivait ainsi, sans i, au 13e siècle !). Il faut savoir que l’apparition du i avait pour but de transcrire la prononciation du son « gn » (ɲ en alphabet phonétique). On pensait à l’époque qu’il fallait écrire les lettres ign, dans l’ordre, pour rendre à l’écrit la prononciation, un i symbolisé par j en alphabet phonétique comme on en retrouve dans le mot bail (baj), par exemple, suivi du gn symbolisé par ɲ.

Ainsi, au lieu d’écrire montagne, on écrivait montaigne. Dans ce cas-ci précisément, le i s’est transféré avec le a à la prononciation dans le cas du nom propre Montaigne, donnant ainsi le son è, et laissant le pauvre « gn » seul. Voilà pourquoi le nom commun montagne a fini par perdre son i, mais pas l’écrivain célèbre. Il en va de même pour le mot poignée (prononcé au départ p-o-gn-é ou poɲe) qui maintenant se prononce (du moins en français international) pwagné ou pwaɲe), de sorte que le mot poignée et ses dérivés ne perdront pas le i, car il est utile à la prononciation, maintenant qu’il s’est associé à la lettre o. Avec tout ça, on comprend mieux pourquoi le i de ognon est resté parfaitement inutile à ce jour, et qu’il vaudrait mieux arrêter de pleurer sa disparition…

Il est donc totalement inutile de couper les légumes en quatre et d’en pleurer. Il nous faut plutôt tenter de saisir la logique qui se cache derrière ces changements, et de comprendre qu’il n’est pas plus compliqué de modifier la graphie de mots déjà existants que de créer de nouveaux mots répondant à une nouvelle réalité, comme le mot blogue. La modification des graphies ou des règles grammaticales entraine obligatoirement un compromis entre des traditionnalistes qui voudraient que la langue demeure immuable (elle serait alors morte !) et des progressistes qui souhaiteraient que la simplification se maximise à un point tel que la langue en perdrait ses subtilités…

Rien n’est parfait, donc, comme tout système profondément humain, mais force est d’admettre que l’effort de compréhension est souhaitable en dépit des heurts ou des meurtrissures parfois évoqués via un affectif blessé au départ !

Un autre point essentiel est de bien s’informer avant de conclure : en effet, au sujet de cette nouvelle orthographe, l’information circule vraiment au compte-goutte (sans s au singulier), laissant ainsi place à toutes sortes de rumeurs ou légendes urbaines dont la plus répandue daterait même d’avant 1990 ! (Source) Ainsi, plusieurs personnes, dont même des enseignants, parait-il, se sont laissé prendre au piège en croyant dur comme fer qu’on pouvait maintenant écrire des chevals au lieu deschevaux de la règle apprise dès notre plus jeune âge. Rien n’est plus faux. Dans les documents officiels, en aucun cas il est mentionné une quelconque modification de la règle du pluriel des mots se terminant en -al. Alors il vaut toujours mieux vérifier quand on entend ce genre de trucs…

Quelques sources pour vérifier :

Pour en savoir plus sur cette nouvelle orthographe, visiter le site suivant : http://www.orthographe-recommandee.info

Ou celui-ci : http://www.nouvelleorthographe.info/

Sinon, il y a un excellent miniguide en format PDF à l’adresse suivante :http://www.orthographe-recommandee.info/miniguide.pdf

En terminant, ces temps-ci (fin 2010), on réclame des directives plus claires de la part du ministère que celles énoncées fin 2009 et qui s’apparentent plus au vœu pieux ou à la volonté de laisser chacun cheminer librement et d’accepter ou non la nouvelle orthographe dans les classes du Québec, alors que dans d’autres pays de la francophonie, on va déjà plus de l’avant…

À suivre…

Si ça a pris presque 20 ans avant que cette réforme se sache à plus grande échelle, il faudra bien quelques autres dizaines d’années – s’il n’y a pas d’uniformisation «forcée» – avant que le tout ne fasse partie de la réalité de chacun… La langue est ainsi, elle évolue parfois plus rapidement, mais le plus souvent, très lentement… déchirés que nous sommes entre l’attachement aux traditions et une tête qui peut parvenir, malgré tout, à expliquer à notre affectif les raisons logiques sous-jacentes à ces ajustements.

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AJOUT : 2011-09-27 :

J’ajoute ici que cette année, à la rentrée, tous les enseignants ont reçu ou recevront sous peu, dans mon école, un dictionnaire tenant compte des nouvelles graphies des mots concernés. À cela s’ajoute une formation qui fut offerte aux enseignants de français en août dernier. De plus, ces derniers ont reçu un livre intitulé Grand Vade mecum de l’orthographe moderne recommandée, de Chantal Contant. Le dossier évolue, comme on peut voir 🙂 !

2011-09-30 :

On trouvera d’autres liens très pertinents sur ce blogue d’un collègue d’une autre région 🙂 Merci !

Poésie collaborative

La page de ce midi ;-)Ce midi, j’ai eu l’occasion de reprendre une activité que je devais faire dans le cadre de la semaine de la poésie à mon école, activité d’abord annulée à cause d’une journée de tempête le 28 février dernier 🙁 !

L’activité consistait en une réunion de différentes personnes, élèves, profs et toute autre personne intéressée par l’écriture collaborative, personnes présentes physiquement ou en ligne derrière leur clavier d’ordi.

Pour ce faire, un outil de type EtherPad était utilisé (MeetingWords dans ce cas-ci). Seule ombre au tableau, les iPodTouch et iPad de ce monde ne peuvent utiliser ces «pages-logicielles-en-ligne», car il y a incompatibilité. Mais sinon, GoogleDocs peut aussi faire l’affaire pour ce type d’écriture, les couleurs individuelles en moins (pour reconnaitre très rapidement l’auteur de chaque ligne, mot, correction proposée, etc.)…

Ce midi, malgré les abandons de dernière minute de quelques participants pour diverses contraintes de temps ou de connexion (eh oui, ça arrive encore, ça, soupir !), nous nous sommes réunis, 8 personnes (4 ici à l’école: 2 élèves, 2 profs, et 4 personnes en ligne), pour décider une thématique, puis écrire un poème, et ce, en 45 minutes à peine !

Bien sûr, ce midi, nous avions l’interaction synchrone, mais la page utilisée pour la rédaction peut aussi être revisitée autant de fois qu’on veut, autant en mode synchrone qu’asynchrone, de sorte que d’autres personnes (ou celles de ce midi) peuvent ajouter a posteriori des propositions, des modifications, des strophes complètes si elles veulent, etc.

Une expérience enrichissante pour qui découvrait cet outil ce midi, mais aussi pour les désormais “plus vieux routiers de l’outil” comme mes 2 élèves et moi, qui nous amusions beaucoup 🙂 !

Les instructions et la présentation de l’outil est ici.

Le texte rédigé ce midi (et après aussi, pour les ajouts, etc.) est ici.

Bonne lecture ! (Utilisez le Time Slider pour revoir l’élaboration depuis ses tout débuts, ainsi que la fenêtre de chat (Appuyez sur “Load more history”) pour relire toutes les discussions qui se sont tenues pendant ces 45 minutes 🙂 !

Merci beaucoup à Monique, Nathalie, Alex, Annick, Richard, Chloé et Hana pour leur collaboration et leur participation, et merci aux autres qui compléteront 🙂 !

Oser la métamorphose (Mois de la Culture 2011)

Extrait d'un Prezi des élèves… ou comment métamorphoser ses pratiques, ses apprentissages, ses évaluations et, pourquoi pas, ses pensées et son être même !

Je me rappelle, quelque part dans le premier quart de l’année 2010, Nathalie Couzon (@nathcouz sur Twitter), une prof de français en prêt de service au MELS, m’avait approché afin de réaliser une activité pour le Mois de la Culture 2011 (page d’accueil ici), un projet annuel (depuis quelques années) du Ministère de l’Éducation (projet dont je ne savais rien parce que je m’abreuve généralement aux sources d’informations qui viennent à mon ordi, plutôt que d’aller moi-même voir un site AU CAS OÙ il y ait quelque chose d’éventuellement intéressant: vive ici les fils RSS que pas assez de gens connaissent et les autres outils de veille, dont Twitter, un outil de veille humaine où c’est notre réseau – des gens en chair et en os – qui nous alimentent… FIN DE LA LONGUE PARENTHÈSE !)

Pour le mois de la Culture 2011, le thème était, au départ, séduisant: oser la métamorphose ! Il y avait de quoi anticiper de belles réalisations 🙂 ! Par la suite, nous avons convenu des modalités de réalisation du projet, après que Nathalie eut déniché une conteuse (Voir mon billet ici), Ariane Labonté (le site d’Ariane et sa page Facebook), qui est venue apporter l’élément unifiant qui a fait le fil (d’Ariane!) conducteur de ce projet en quelque sorte.

À partir d’une thématique que j’abordais chaque année avec mes élèves, et ce, depuis plusieurs années, soit les changements climatiques et la protection de notre environnement en général, Nathalie a élaboré une suite d’activités où les élèves ont pu sortir des moules généralement établis qui prévalent dans une école plus traditionnelle ou uniforme (ou encore uniformisée par l’évaluation – j’exagère un peu ici, car l’activité sur les changements climatiques avait déjà été un peu transformée, chaque année un peu plus, entre autres sur ma défunte plateforme Ning !)

Nous avons donc pu laisser plus de place à la créativité de chacun, après avoir revu certaines notions ensemble sur les textes courts, slogans, courts poèmes et autres, après la rencontre charnière avec Ariane aussi, qui a su faire s’extérioriser les pensées de chacun concernant notre propre environnement, etc.

Élèves au travail - Priori-TerreAinsi, les élèves ont réalisé, en équipe, tout en intégrant* les TIC, une présentation Prezi, une sorte de “logiciel en ligne”, à être utilisé pour des présentations originales, plus dynamiques qu’avec le traditionnel et souvent trop omniprésent PowerPoint. Pour travailler en équipe, les élèves utilisaient ce que je peux appeler l’EtherPad du RÉCIT, baptisé EPad – grâce à la collaboration de Pierre Lachance du RÉCIT (J’avais écrit un billet là-dessus ici): les élèves ont donc pu découvrir ce qu’est une véritable collaboration, où chacun travaille, et où on voit au sens propre le travail de chacun (historique inclus). Comme outil de prise de notes collectives, de co-construction de texte et de collaboration, c’est dur à battre. Il reste juste à le faire connaitre et à répandre son usage, quoique les recettes miracles ou les solutions uniques existent rarement sinon jamais… ou ne conviennent pas à tous.

Ainsi, selon les mots d’André Roux (un autre très important collaborateur dans ce projet), nous avons pu voir se construire une mosaïque littéraire, et même voir les élèves en devenir partie prenante. Voilà une belle métamorphose, apportée entre autres par la collaboration de tous.

Au cours du projet, il était plus qu’intéressant de voir les élèves se plonger dans la tâche à accomplir, parfois à un point tel qu’ils en oubliaient ces cloches si chères à Pavlov ! Que voilà une belle occasion pour eux d’apprentissages signifiants, de prises de conscience et d’investissement personnel… On avait ainsi la preuve qu’en métamorphosant nos pratiques, nous pouvons aussi métamorphoser celles des élèves.

Étincelle de départ
www.collaborativespark.com

Dans ce projet, il y a donc eu l’étincelle de départ, donnée par l’enseignant et la chargée de projet, puis la rencontre, la prise de conscience, l’utilisation d’outils nouveaux et la réalisation, le tout dans un climat de collaboration omniprésente : cette collaboration qui est la clé de la réussite de tels projets, et aussi un gage de réussite pour l’avenir de l’éducation ! Pour paraphraser Catherine Lapointe dans sa vidéo sur Clair2011, les jeunes sont prêts pour cette collaboration, mais les autres acteurs de l’éducation le sont-ils ?

Une métamorphose s’impose pour l’avenir de l’éducation et celui de nos élèves. Y plonger une fois nous fait désirer une transformation permanente… et suscite bien d’autres projets du genre !

En terminant: quelques liens à consulter :

Les présentations Prezi réalisées par les élèves pour ce Mois de la Culture 2011:

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La vidéo tournée par l’équipe du MELS, lors de la réalisation du projet.

Quelques excellents billets sur le projet :

celui de Nathalie Couzon

celui d’André Roux

Les autres vidéos tournées dans d’autres projets dans d’autres matières scolaires, pour le Mois de la Culture 2011 sont ici.

Et enfin, mes autres billets écrits en lien avec ce projet (à l’époque où il ne fallait pas mentionner la thématique, ni les mots Mois, Culture, 2011 ;-))

sur EtherPad et l’écriture collaborative (voir aussi quelques notes prises pendant l’atelier que Nathalie et moi avons animé à Clair2011 sur ce sujet.

-sur la visite de la conteuse Ariane Labonté dans le groupe au printemps 2010.

La langue – tout un plat !

 

Langues de porcOn dirait ces jours-ci que le Québec vient de se réveiller à propos de quelques changements (oui, certains les qualifient de majeurs) apportés à la langue française il y a déjà quelques années de cela (en 1990 pour être plus précis) et dont on retrouve des traces dans un document, (miniguide) placé ici (PDF), entre autres. (Le site à visiter est ici.)

Avant de crier haro sur le baudet, il faudrait peut-être se rappeler ce qui arrive avec les langues qui ne subissent aucun changement pendant des années : ces langues meurent ! Or, le français est une langue encore vivante, que je sache, alors il serait bien de considérer qu’elle puisse évoluer dans le temps, même lentement, si on veut qu’elle demeure bien vivante et non sclérosée dans une sorte de nostalgie passéiste et figée.

Non pas qu’il faille accepter tout, n’importe quoi et son contraire (si ça se peut !), loin s’en faut, mais considérer comme possible une certaine évolution dans l’orthographe de CERTAINS mots et dans l’application de certaines règles de grammaire, le tout vers une recherche d’une plus grande cohérence, même si cette cohérence, on ne la voit qu’en prenant assez de recul pour embrasser quelques siècles à la fois !!! Voyons deux exemples.

Personnellement, j’avoue avoir tiqué quand j’ai vu “ognon” au lieu du “oignon” habituel, réconfortant pour mes yeux, pour mes habitudes, etc. Mais j’ai bien vite été obligé de me rendre à l’évidence: ce mot s’est déjà écrit “ognon” en 1275, selon Hortensia68 et le Robert historique. On a donc eu, il y a plus de 7 siècles, “ognon”, qui est par la suite de venu “oignon”, pour redevenir “ognon” à partir de maintenant. 

De la même façon, on a eu “savoir” il y a plusieurs siècles, qui a été changé en “sçavoir” par un scribe zélé qui pensait que le mot venait du latin scire, puis qui, quelques autres siècles plus tard, est redevenu “savoir”, plus conforme à l’étymologie véritable de ce verbe qui vient en fait de sapere ! OUF ! (Voir ici pour de plus amples détails: recherche “scavoir” dans la longue page)

Bien entendu, des rumeurs sont colportées depuis déjà quelque temps concernant cette “nouvelle” orthographe, parfois aussi appelée “réforme” de l’orthographe, trop souvent confondue avec la Réforme en éducation au Québec qui n’a RIEN, mais alors là absolument rien à voir avec les quelques changements d’orthographe et de règles dont on parle ici. Par rumeurs, j’entends souvent celle qui dit qu’on pourrait écrire un cheval, des chevals: FAUX votre honneur ! À AUCUN endroit du document précédemment mentionné, il n’est question de modifier le pluriel des mots en -al. Oui, on modifie quelques accents circonflexes devenus depuis longtemps complètement inutiles et autres trucs du genre, mais on ne change pas les fondements de la langue elle-même !

Alors continuons d’écrire notre langue belle avec toute la rigueur et l’application nécessaires et arrêtons de faire une chasse aux sorcières avec pas grand chose en bout de ligne et, surtout, cessons de crier aussitôt que nos petites habitudes chéries sont très légèrement bouleversées pour quelques mots par ci par là. Entre accepter n’importe quoi et subir quelques changements mineurs, il y a un char et une barge de nuances importantes que notre affectif, attaché aux traditions confortables et confortantes (réconfortantes aussi), tente d’occulter et d’écarter du revers de la main : la situation n’est jamais aussi simple qu’on voudrait bien se le laisser paraitre !

En complément :

Lettre que j’aurais voulu écrire et que je cosignerais sur-le-champ 🙂

Discussion chez Christiane Charrette à propos de cette réforme de l’orthographe.