Depuis environ 3 ou 4 ans, j’essaie de développer des outils facilitant l’intégration des TIC pour mes élèves. Évidemment, dans un milieu qui en est à ses premiers balbutiements en la matière, on se doit de développer une autonomie professionnelle la plus grande possible. Sauf que, quand on ne connait pas tout, il faut alors faire appel aux aides disponibles, via nos réseaux, ce qui, justement, aide beaucoup ! Voici donc un petit bilan de ces années où j’ai développé des réseaux d’apprentissages d’abord sur la plateforme Ning, puis sur TikiWiki, et maintenant, Buddypress, mon nouveau petit réseau qui démarre à peine…

Il y a environ un an et demi, à la suite du changement de politique de Ning (qui devenait payant), j’avais décidé de migrer mon site de classe (que je voulais interactif — j’y reviendrai) vers une autre forme de réseautage. Lire ici : apprivoiser un nouvel outil.
Je lorgnais du côté de ELGG ou de Buddypress. Je me suis fortement fait déconseiller ELGG, qu’on risquait de s’y casser les dents si on n’était pas un peu programmeur dans l’âme, etc. J’avais donc choisi Buddypress. Mais comme je n’y connais rien, que mes semaines ont déjà 80 heures et plus, j’ai demandé de l’aide et j’en ai eu. 🙂
En tentant d’installer Buddypress, une mésaventure arriva, sans qu’on ne sache, au départ, à quoi c’était dû. On a fini par savoir, avec une autre aide, à distance celle-là, qu’il y avait un problème dans la base de données, chez mon hébergeur… un “pas trop cher” et américain… (Autonomie et débrouillardise, je disais : incluant celle du portefeuille ! Sans déduction fiscale possible…)
Mais tout ça, c’était après que cette précieuse aide extérieure m’ait convaincu d’installer Tiki-Wiki au lieu de Buddypress. Alors je me fiai à mes ressources externes et j’installai, avec cette personne, un beau “moteur” Tiki-Wiki tout neuf et commençai à faire mon site de classe. Puis, je dus partir en congé de paternité, “fiston 2” étant né au printemps dernier.
Cet automne (2011), je renoue avec Tiki-Wiki. Des bogues commencent alors à me taper sur les nerfs de plus en plus. J’inscris quand même mes 120 élèves. On commence à l’utiliser tout en cherchant à solutionner les bogues. Avec mon aide externe, on décide de faire une mise à jour. Mal nous en prit : elle introduisait plus de bogues qu’elle n’en réglait : tout s’affichait tout croche, impossible de trouver un “thème” qui permette un affichage cohérent, etc. Bref, un site non présentable en public. Moi qui voulais inscrire les blogues de mes élèves sur Partajeunes… on reporte… encore !
En désespoir de cause, et en dépit du fait qu’on m’ait vanté la fantastique et merveilleuse communauté de Tiki-Wiki (De qu’ossé ???), on a fini par décider d’installer… Buddypress ! Mon premier choix qui revient, après un an et demi de presque perdu 🙁 !!! Bon OK, disons que j’ai appris… à haïr un outil. C’est déjà ça. J’ai aussi appris que cette communauté peut être muette le moment venu où on en a besoin. Je dois être “une mauvaise expérience”… Je ne saurai sans doute jamais. Et je n’ai pas le temps de chercher à savoir. Dommage.
Et voilà où j’en suis, après des mois passés à tenter de résoudre des maudits problèmes insignifiants qui, additionnés, sont une perte de temps pour qui n’a pas ce précieux temps à consacrer à toutes ces “geekeries”… et pour qui n’a pas l’argent pour acheter des solutions clé en mains.
Vous me direz que j’ai une commission scolaire qui veille aux besoins des profs. Je répondrai que j’ai appris cet automne, grâce à un tech info de ma CS présent sur Twitter, le nom de mon nouveau conseiller RÉCIT… qui depuis, veut me voir. Je vais émerger de mes piles de corrections et le voir, oui ! (Formation ce 6 février) De plus, ma CS a un outil qui se veut polyvalent, mais qui dans les faits (je l’ai testé à son implantation — je sais, ça date, mais bon !), s’avère être ultra non-convivial et, surtout, pas du tout interactif, pédagogiquement parlant : et j’ai nommé le malheureux et trop cher Portail Édu-groupe de la GRICS qui sera abandonné après cette version dont on estime la durée de vie à 3 ans (3 ans en informatique, pour paraphraser quelqu’un, c’est une éternité, au moins !) Je pense sincèrement que les gens de ma CS auraient intérêt à consulter ce qui s’est déjà fait et devraient utiliser l’expertise déjà présente, comme dans l’exemple ci-dessous où un ex-collègue (il est rendu au MELS) a élaboré plusieurs stratégies facilitantes…
Donc, d’ici peu, vous aurez sur cette page, un lien qui conduit à mon site de classe fraichement (ré)implanté, en espérant que ça fonctionne mieux, cette fois-ci. En attendant, j’ai fait faire à mes élèves CHACUN une page blogue personnelle. Ce sera leur blogue (indépendant) pour le temps qu’ils voudront. Mon site de classe deviendra un agrégateur de leurs publications, en plus des autres fonctionnalités, comme les liens à consulter, les forums, etc. Comme ça, ça devrait être un peu plus simple, ose-je espérer.
Pour réaliser ceci, j’ai décidé de séparer l’hébergement des sites également. De sorte que j’ai dû allonger une autre somme pour héberger mon site de classe, devenu distinct de ce site-ci. Comme je ne voulais pas payer ladite somme, j’ai essayer de trouver du financement à l’interne… mais comme je voulais ouvrir mon site cette année (!), j’ai finalement trouvé, au fil d’une conversation impromptue, un généreux mécène (pour cette année !) qui préfère entretenir le mystère sur son identité. En cette époque, je trouve quand même étonnant qu’une école ou une CS, quelle qu’elle soit, ne développe pas plus ou ne consacre pas plus de son budget aux projets d’intégration des TIC reposant sur le pur volontariat. Juste une petite aide budgétaire, parfois, ça fait (ferait) toute la différence…
Je me dis, par contre, qu’au moins je conserve toute mon indépendance dans mes projets, vu que mes aides, financières comme techniques, sont entièrement externes ! Mais l’indépendance est parfois lourde à porter, en temps consacré comme en dollars… et alors je me dis qu’il faut vraiment vouloir, pour intégrer les TIC à la pédagogie. Car intégrer les TIC à la pédagogie, ce n’est PAS ajouter un tableau blanc et un portable par prof (1). L’outil aide l’utilisation, mais l’intégration pédagogique, elle, est quelque chose de beaucoup plus profond, qui vient de l’intérieur du prof, une motivation intrinsèque en quelque sorte… et qui apporte plusieurs modifications sur le plan pédagogique, je vous le jure.
Note :
(1) J’ai ouï dire que de plus en plus de ressources du MELS sont mobilisées, ces temps-ci, pour trouver (au plus vite ?) des applications pédagogiques pour TBI. Tout devient progressivement centralisé sur cette question… balounes politiques oblige ! Et le reste, lui, l’intégration véritable des TIC ? On reporte aux calendes grecques ? J’ose encore espérer que non, éternel optimiste que je suis, mais le réalisme et les difficultés érodent parfois sérieusement cet optimisme, même s’il est d’une résistance quand même importante. Heureusement.