Contrôle et éclairage

C’est connu, la Chine exerce un très grand contrôle sur à peu près tout, même si elle s’ouvre de plus en plus au monde extérieur.

Pour les Olympiques, rien ne fait exception à cette règle d’or, pas seulement connue de la Chine, d’ailleurs.

D’abord, on a eu droit à du lipsync, lors de la cérémonie d’ouverture. La chanteuse (la vraie, celle qui… chantait) avait trop l’air d’un pichou pour la montrer en public, parait-il. Ça a donné une excellente caricature chez Ygreck 🙂 Je ne sais pas si c’est par déformation professionnelle de musicien, mais pendant la cérémonie, quand la petite mimeuse est venue faire son numéro, je me disais que ça faisait bizarre : soit un décalage voix-image, soit du lipsync. Bref, les Chinois n’ont pas complètement trompé tout le monde avec leur belle image préfabriquée pour la circonstance.

Par la suite, on a eu droit aux plus belles divagations : il parait que les Chinois savent comment contrôler les nuages et qu’ils envoient des produits chimiques pour empêcher les nuages de laisser tomber leurs gouttes de pluie. Si ça avait été vrai, le Québec au grand complet leur aurait acheté la recette pour cet été… et, de plus, il n’aurait pas plu un ou deux jour sur Pékin, forçant même certaines compétitions à être reportées… Ou bien, peut-être que les Chinois ne maîtrisent pas parfaitement le processus, ce qui n’aurait rien de surprenant : contrôler Mère Nature est parfois ou souvent impossible, tout de même…

Là où les Chinois ont démontré leur expertise, c’est pour l’éclairage des édifice. Alors là, chapeau ! C’est vraiment beau. La piscine-cube d’eau et le stade-nid d’oiseau en sont les plus beaux exemples. Voyez plutôt :




Avouons que c’est pas mal mieux que l’éclairage du pont de Québec, une aventure complètement ratée où le résultat, malgré les trop nombreux milliers (ou plus) de dollars ont été convertis en quelques lampes de poches disséminées dans quelques poutres que l’on ne voit pas, peu importe l’angle sous lequel on se place. Vivement, que quelqu’un aille chercher l’expertise des Chinois pour arranger un peu mieux le tout 😉

Sur ces deux photos, le résultat est ce qu’on peut vraiment voir de mieux. Mais, personellement, je ne suis jamais tombé sur une météo qui permettait de voir sous cet angle : la majorité du temps, le réultat est fade et plus ou moins beau…


La question à 100$, maintenant : est-ce qu les Chinois contrôlent tant que ça ? Probablement que oui. Mais ils sont loin d’être les seuls. Nos politiciens, qui vivent au rythme de la sacro-sainte image fabriquée par leurs armées de conseillers, tentent eux aussi de contrôler le moindre mot dans chaque discours, la moindre image d’eux prise ici et là, etc. Contrôler ce qu’on veut que les autres pensent de nous n’est pas un monopole chinois. Il faut en être conscient et se le rappeler de temps en temps !

Moulin à images – "bis" et "ter"

Lundi dernier, nous sommes retournés voir le Moulin à images, oeuvre grandiose, tant au plan technologique, historique qu’artistique, de Robert Lepage et son équipe (sans doute nombreuse) qui ont réalisé un chef-d’oeuvre. Nous y allions avec de la parenté de passage chez-nous (Notre maison sert souvent d’accueil de passage : un vrai “bed and breakfast” ;-))

On arrive là à peine quelques minutes avant la représentation. Aucun problème à trouver un stationnement près. Tarif fixe maintenant instauré au Marché du Vieux-Port : 6$. À 5 dans une seule voiture, aucun problème !

J’ai redécouvert avec plaisir le Moulin à images. Mieux encore : j’ai saisi d’autres nuances devant lesquelles je n’avais pas allumé la première fois. Je l’avais dit : il faut revoir ce chef-d’oeuvre plus d’une fois, étant donné la densité des images projetées…

Voilà pour le “bis”.

Deux jours plus tard, des amis étaient de passage à Québec (Les anciens Alaskiens devenus Trifluviens), cette fois pour y amener un couple d’Alaskiens en visite au New Hampshire qui avaient décidé de faire un petit détour sur Québec. Une journée dans “le Vieux”, donc, qui s’est terminée au Moulin à images.

Cette fois, météo oblige, le stationnement s’était rempli à craquer… tout juste avant notre arrivée, une heure avant le début du spectacle. Mince !
Le stationnement voisin avait toutefois des place libres… à 10$ par véhicule. Nous étions 7 dans deux véhicules. Un peu plus cher que lundi, donc.

Je me suis retrouvé à commenter (en chuchotant, bien sûr) presque chaque scène, en anglais parfois approximatif (!), à un des deux Alaskiens présents, ce qu’il a apprécié grandement, c’était visible. D’autant plus qu’il a étudié en histoire américaine : il devait donc posséder quelques notions de base par la bande, nos histoires étant un peu liée, au moins dans la géographie des conquêtes, etc.

Voilà donc pour le “ter”.

Cette semaine, on apprenait que le Moulin à images sera prolongé jusqu’au 7 septembre. Pour un spectacle qui devait se terminer d’abord fin juillet, puis le 24 août, c’est vraiment bien. Pendant que la Ville de Québec, via un fonds du gouvernement du Québec, allonge 547000 $ supplémentaires, les propriétaires des stationnements avoisinants continueront eux aussi d’empocher les dollars en surplus. Mais le spectacle en vaut vraiment la peine !

Un ordi pour chaque prof ?

Je fais du pouce sur le billet de Missmath qui change son ordi bientôt et qui en profite pour se questionner sur le sujet…

Au Nouveau-Brunswick, actuellement, les enseignants peuvent avoir un portable pour les assister dans leur travail, et ce, sans devoir se ruiner ou débourser quelques centaines de dollars.

Au Québec, actuellement, les enseignants peuvent disposer d’ordinateurs dans les salles de profs, à raison d’un appareil pour x profs (le x étant tout de même en bas de 10), ce qui, on le voit aisément, réduit l’utilisation de l’ordi (comme le dit Hortensia en commentaire chez Missmath) à la prise occasionnelle des courriels et quelques autres tâches dites administratives (entrée des notes dans le système informatique et autres trucs du genre !)…

Mon expérience personnelle tend à prouver que l’on n’utilise véritablement l’ordi du côté pédagogique que quand on a enfin le loisir de pouvoir posséder son propre appareil – et un portable de surcroit, car pour un appareil de bureau (qu’on garde à la maison, bien sûr), au secondaire, avec tous les temps prescrits en présence-école (TCO-TNP-ETC…), il devient illusoire d’espérer travailler beaucoup à la maison sur cet appareil… Dans mon cas, l’achat du portable s’est concrétisé en août dernier.

MAIS, et c’est l’objet principal de ce texte, le problème demeure l’achat. Combien d’enseignants peuvent se permettre d’acheter ledit portable ? Bien sûr, on peut trouver de plus en plus de portables pour quelques centaines de dollars. MAIS alors, la qualité et la durabilité sera moins au rendez-vous, règle générale (Sujet abondamment documenté à gauche et à droite, par écrit ou, verbalement, chez n’importe quel technicien).

Ceci dit, on peut envier nos collègues de la province voisine et, en même temps, être plus ou moins pour une telle mesure. Je ne désire pas vraiment que le gouvernement décide du jour au lendemain de TOUS nous équiper d’un ordi dont nous voudrions plus ou moins (qualité moindre ou puissance moindre que ce que je veux réellement, par exemple). C’est sûr qu’à cheval donné, on ne regarde pas la bride, mais qui voudrait d’un outil limité par rapport à ses besoins ? Car je suis sûr que le gouvernement québécois trouverait le moyen de dire «on est bons, on a donné un ordi à tous», ce qui dore une image politique, sans même se soucier de l’utilisation réellement faite de cet appareil. Sacro-sainte image politique, priez pour la réélection et laissez faire le reste ;-/ (Refrain connu que j’ai déjà chanté quelques fois ici)

Ce que je voudrais voir se concrétiser alors réside plutôt dans une déduction fiscale. Chaque enseignant QUI LE DÉSIRE achète l’ordi DE SON CHOIX : si un appareil de quelques centaines de dollars le satisfait : GO ! (il y a d’excellents appareils de ce type pour divers usages) / si l’enseignant a besoin de plus : GO aussi !
MAIS du même coup, l’enseignant aurait le droit de réclamer une déduction fiscale équivalent au pourcentage d’utilisation dite professionnelle de son ordinateur portable : 50% ?, 67% ?, 75% ? Peu importe… Au moins 50% m’apparait raisonnable.

Le problème au Québec, c’est que tout salarié (par opposition au travailleur autonome) ne peut déduire de dépenses d’emploi, ou presque. Seuls les musiciens, les travailleurs forestiers devant fournir des outils, et autres catégories “semblables” de travailleurs peuvent amortir le coût de leurs instruments de travail. Pourquoi ne pourrait-il pas en être ainsi des enseignants utilisant le portable ???

Quand j’ai soumis cette question de fiscalité au vice-président de mon syndicat, j’ai reçu un bel accueil, mais en même temps j’avais l’impression de parler une langue venue d’une autre planète hors le système solaire…

Finalement, pour ce qui est de la facilitation de l’achat par l’employeur, Missmath et Hortensia nous informent que leurs cégeps respectifs font un prêt sans intérêt. Dans le cas de ma Commission scolaire, la même politique s’appliquAIT (remarquez le passé)… Depuis le 1er juillet dernier, un intérêt de 9% est chargé au valeureux prof qui décide de s’équiper !!! Pourquoi ? Pour éponger un déficit de quelques millions, probablement causé en grande partie par des rénovations du siège social (c’est bien plus important que les écoles, ça!) dont les coûts ont bien sûr dépassé les prévisions, et qui ont coûté plus de 20 millions de dollars. Alors on récupère, dollar par dollar en rongeant la base. Une chance qu’on n’applique pas ce principe à nos maisons, car le tout finirait par s’effondrer !

Dans mon cas, comme la commande avait été passé le 20 et quelque juin, je ne paie pas d’intérêts : OUF ! Mais ça ne règle en rien le problème pour tous les autres… et pour mon prochain appareil dans quelques années…

Et ça ne règle en rien la problématique de la perception de l’usage qu’on peut faire d’un ordinateur. En effet, nos administrateurs ont l’air de penser qu’un ordi, c’est uniquement fait pour des utilisations ad-mi-nis-tra-ti-ves ! Autrement, un ordi, ça sert à jouer ou à se divertir dans Internet, pas à Apprendre ni à se documenter… C’est la perception que j’ai de nos administrateurs-en-hauts-lieux. Qu’on me dise que je suis dans le champ et j’en serai le premier heureux, mais qu’on me prouve alors du même souffle qu’on a une réelle volonté politique de changer les choses, et ce, rapidement… Ah ! C’est beau rêver…