La rentrée des élèves

Hier, en toute fin d’après-midi ou était-ce l’heure de souper, pendant que j’attendais mon transport, je regardais ces murs et ces corridors encore tous bien lavés ou cirés, où nous nous sommes essoufflés pendant toute la semaine en réunions parfois un peu utiles (C’est ça au secondaire !), manquant cruellement de temps pour vraiment préparer notre rentrée, la vraie, celle des élèves dans nos classes : ce temps, on a commencé à le forcer une fois cette semaine, en improvisant une réunion (utile!) des 5 enseignants en français, 3e secondaire, et ce, de 16h30 à 19h30 environ… Le reste, ce sera pour cette fin de semaine… (Ici je pense aussi à d’autres collègues, mais au primaire. Elles ont eu beaucoup moins de réunions, mais ont aussi manqué cruellement de ce même temps trop rare pour préparer leur classe. Vous n’Avez pas idée de tous les détails dont il faut tenir compte…)

Je regardais donc ces corridors encore complètement vides, morts, sans ce flot continu d’élèves qui vont et viennent en tous sens. Ça manquait de VIE ! Vraiment. Et je me suis pris à avoir hâte à mardi, où nos élèves vont rentrer, plus tardivement que d’habitude, certains anxieux, quelques uns contents, d’autres indifférents, mais tous au poste… pour l’instant.

Et ce sera la vie, la vraie, même si c’est celle de l’école; ce sera leur vraie vie pour les dix prochains mois. Nous aurons l’occasion de côtoyer, d’aider, d’enseigner à toutes ces (petites) personnes en formation, qui cherchent un sens ou qui se cherchent, qui veulent avancer ou qu’on doit pousser, qui parlent ou qu’on écoute (!), qui crient à l’aide ou qui s’étiolent, qui socialisent ou qui s’isolent, qui triment dur ou que la vie endurcit, qui se disent ou qui se taisent, qui ruent ou qui s’écrasent… mais, par dessus tout ou malgré tout, qu’on aime bien !

Si les élèves n’étaient pas là, notre vie de prof n’aurait pas de sens, tout le reste du monde scolaire n’est qu’accessoire : il ne faut jamais perdre de vue cette réalité. Et c’est cette réalité qui nous raccroche, années après années, malgré tous les autres déboires possibles dans toute organisation scolaire. Et Dieu sait qu’il y en a souvent ! 😉

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