Il y a quelque temps, je (Je désigne ici Sylvain, puisque j’écris ce texte dans mon blogue ;-)) rencontrais Elizabeth Vitanza sur Apprendre 2.0. En fait, en septembre dernier, elle cherchait une classe francophone avec laquelle elle pourrait organiser une vidéoconférence avec ses élèves américaines (À Los Angeles) qui apprennent le français et qui en sont, pour la plupart aux premiers balbutiements.
Généreux par nature, j’offre la possibilité de faire éventuellement cette activité… [Elizabeth ajoute ici : «oui, vachement généreux, je dirais…»] (Merci Elizabeth ;-))
Quelques échanges de courriel et un ou deux tests Skype plus tard, le tout a fini par se concrétiser début décembre où, avec chacun un ordinateur, un projecteur et une paire de haut-parleurs, nous avons procédé à une vidéoconférence sur Skype.
D’abord, techniquement, avec chacun un groupe d’environ 15 élèves, il n’est pas facile de les faire parler un seul à la fois, si on veut éviter les coupures de son inhérentes à la vidéoconférence à plusieurs intervenants simultanément. La fébrilité et l’excitation des élèves était très palpable !
Les filles de la classe d’Elizabeth, timides au début devant les garçons qui composent en partie les groupes de Sylvain, ont parlé deux par deux en posant des questions simples aux élèves de Sylvain. Elles ont bien utilisé le vocabulaire qu’elles viennent d’étudier. (Qu’est-ce que vous aimez faire le week-end? Quels sont vos films favoris?, etc.) Mais cette fois-ci, c’était avec des compères plus authentiques (pas leur prof américaine) et elles se trouvaient pour la prémière fois dans le monde francophone en tant que personnes devant prendre la parole.
Alors pour une première, les échanges ont été assez limités, mais malgré ces embûches, je réalise que les élèves (les miens surtout, puisque j’étais à côté) ont fait quelques apprentissages déjà au premier essai.
D’abord s’ouvrir sur le monde n’a pas de prix. Apprendre à respecter chacun est encore plus nécessaire quand la technique empêche littéralement les gens de parler en même temps. Plusieurs de mes élèves en étaient à leur première vidéoconférence et certains ne réalisaient pas que leurs réflexions occasionnelles “passées” en aparté pouvaient être entendues quand même à l’autre bout, même si 4835 km nous séparent (selon GoogleMap !)
C’était aussi agréable de voir les yeux des élèves briller d’excitation. Quelques uns de mes élèves ont aussi essayé, parfois maladroitement, de poser une ou deux questions en anglais (je sais que c’est une classe de français que j’ai, mais on peut parfois dépasser un peu les frontières et les oeillères, non? 😉
Les filles filles d’Elizabeth lui demandent depuis, chaque jour, quand on aura l’occasion de faire une autre cidéoconférence et si on peut avoir des ‘pen pals‘ par courriel. Elizabeth ajoute ceci: «Le chat a réussi là où je ne peux jamais, étant adulte et pas jeune–mes élèves se rendent compte qu’il y a vraiment des adolescents qui parlent le français qu’elles étudient.»
Depuis ce moment, Elizabeth et moi essayons de fixer une autre vidéoconférence, avec chacun un autre groupe de nos élèves, du même groupe d’âge. Finalement, ça devrait se concrétiser en janvier. On a aussi quelques autres projets, dont peut-être une plateforme Ning pour favoriser les échanges entre ces deux communautés d’élèves… À voir…
Bref, il est intéressant de créer et d’innover. Je remercie Elizabeth pour l’idée de départ grâce à laquelle on va faire un bout de chemin avec nos groupes d’élèves.
NOTE : ce billet a été écrit en collaboration avec Elizabeth Vitanza.
Superbe expérience, j’espère que ce billet donnera le goût à d’autres d’expérimenter cela, c’est tellement signifiant pour les étudiants. Bravo pour cette collaboration.
Billet très intéressant, merci.
Wow c’est génial comme idée ! Bien sûr ça demande un peu plus de temps et de préparation qu’une simple feuille de mots de vocabulaire à apprendre par coeur… mais tellement plus stimulant et concret pour des enfants !
Bravo pour l’initiative.
Génial comme projet! Félicitations!
Simplement génial… Sérieusement, je pense que c’est vraiment extraordinaire ce que vous faites avec vos élèves de leur faire vivre une telle expérience!
Et ça leur permet très simplement d’avoir des contacts ailleurs sur la planète.
À partir de maintenant je dis peut-être n’importe quoi, mais je pense que s’il y avait plus d’enseignants comme vous il y aurait moins de décrochage scolaire. Et que ça ne prend pas des subventions énormes pour avoir la chance de faire une telle activité…