McCartney – analyse a posteriori

Excellent texte chez Daniel Rondeau, que je lis ce matin, à propos de la venue de Paul McCartney à Québec. Un texte complet qui fait le tour de la question et des malaises qui furent souvent ressentis, quelques fois exprimés, jamais complètement analysés, sauf dans ce texte ! Merci Daniel !

J’avais souligné ici mon agacement face aux débats politiques sur une question d’abord et avant tout musicale qui n’a rien à foutre de la politique, à la limite… Bien sûr, j’avais volontairement omis de parler des prises de positions parfois très discutables de McCartney (ou de ce qu’on peut parfois lui dire de dire (?), comme j’ai lu quelque part…), entre autres sur les phoques où je rejoins totalement Daniel Rondeau dans son analyse, mais mon texte était pour souligner la primauté de la musique, quelle qu’elle soit (qu’on aime ou pas, post-Beatle ou pas, etc.), sur tout le reste. J’ai cru devoir le préciser ici, car le reste, la politique, les prises de position, etc., ne m’indiffèrent pas du tout, contrairement à ce que mon texte précédent aurait pu laisser croire.

Ceci dit, je n’ai pas été voir McCartney, finalement. J’étais physiquement distant de Québec. Mais je vais m’organiser pour voir le show en différé quand même, car j’aime bien de grands pans de l’oeuvre de cet artiste. (Beaucoup Beatles et Wings, mais moins le post-Wings, dans mon cas…)

La MUSIQUE avant tout !

Hier, sir Paul McCartney a énoncé ce que je pensais déjà et que j’ai insinué très brièvement en commentaire chez Mario Asselin*: la musique passe avant la politique, un point c’est tout.

La musique, c’est un langage universel, qui se positionne bien au-dessus des chicanes linguistiques français vs anglais, etc.

Que l’on laisse la musique s’exprimer dimanche sur les Plaines, que l’on fête et que l’on célèbre, point final ! Profitons de l’événement sans arrière-pensées stériles, polarisantes de débats ou sclérosantes : la musique est bien plus que cela, parole de musicien 🙂

*Commentaire intéressant sur ce même billet de Mario, ce matin, par Félix, qui fait allusion au même 400e de 2042… étrange quand même que cette coïncidence 😉

Énergie à gaspiller :-(

Mauvaise nouvelle apprise hier d’une source très sûre : moi qui pensais avoir contribué à régler le problème, voilà que le problème risque de refaire surface, et de façon dite permanente à partir de l’année scolaire prochaine : ma Commission scolaire veut vraiment restreindre fortement l’accès à YouTube.

Disons simplement qu’en fin d’année scolaire, alors qu’on est littéralement écrasé par le rouleau compresseur inhérent à tout mois de mai-juin, personne n’avait besoin de cette perspective qui n’augure rien de bon pour les pédagogues branchés pour l’année scolaire qui vient.

Le mot d’ordre semble donc être : «Utilisez les nouvelles technologies, mais faites en sorte que ça ne nous coûte pas cher en bande passante, car on est en déficit et ça coûte trop cher.»
Tant qu’à y être, extrapolons (si peu!) : «Continuez de faire faire bêtement des travaux au traitement de texte comme en 1985, sur WordPerfect avec des 8086». Comme dirait André Girard : «NIAISERIES !»

Le problème, ce n’est pas tant de restreindre à l’excès (pour ainsi rendre à peu près inutilisable) la bande passante de YouTube, mais plutôt de restreindre les moyens pédagogiques utilisés par des enseignants qui, eux, sont spécialisés en pédagogie, contrairement au gestionnaire qui ne regardent que des colonnes de chiffres sans penser aux vraies conséquences sur le terrain.

De toute façon, restreindre YouTube plus qu’un autre ne fait qu’enclencher un jeu du chat et de la souris… Bientôt, des moyens seront pris pour copier des vidéos de YouTube vers DailyMotion, TonTuyau.com et tutti quanti… Pourquoi pas TeacherTube, tant qu’à y être. Bref, un problème, ça se contourne allègrement, surtout un problème de cette sorte. Mais il faudra passer par des étapes de plus, au lieu de simplement accéder presque instantanément au bon fichier.

J’entends déjà les objections de nos gestionnaires informatiques : «On n’a pas coupé YouTube, contrairement à d’autres Commissions scolaires bien pires, on l’a juste ralenti». Le problème avec ce ralentissement, c’est que c’est tellement ralenti que même les reprises des émissions de sport apparaissent accélérées comparé à YouTube à cette sauce ultra-lente ! On ralentit, certes, mais a-t-on testé in situ dans une vraie classe ? J’en doute tellement…

Youhou ! On est en 2008, à l’ère du multimédia. De la bande passante, il va en falloir toujours plus pour fournir. Il est inutile d’essayer de sauver des sous là-dessus pour éponger un déficit. Le déficit, on sait à quoi il est dû, alors que les responsables assument au lieu de toujours faire porter le chapeau à ceux qui ne l’ont jamais cherché, les profs.

En plus, de l’autre côté, on nous propose des TBI et autres moyens technologiques, mais sans nous donner les moyens de pouvoir les utiliser pleinement… Paradoxe de la nature humaine, mais paradoxe qui ronge les initiatives pas à peu près…

Donc, en cette fin d’année scolaire, je nous vois encore devoir gaspiller un paquet d’énergie, complètement inutilement, en discussions plus ou moins stériles, avec des gens qui souvent ne comprennent rien à la pédagogie et à l’éducation, mais qui comprennent beaucoup l’argent et la répression. Je sais bien que, dans la réalité, on doit tenir compte de tous les facteurs, mais y a-t-il quelqu’un qui a déjà parlé du véritable coût de l’énergie mise à la mauvaise place ? On en a un très bel exemple ici.

À nos administrateurs, salut !

Pablum pédagogique… (modifié)

Ce matin, je lisais chez François un billet qui fait mention de cette étude sur l’utilisation des TIC à l’école. (Allez lire ici plutôt, ce n’est pas très long !)

Le moins que je puisse dire, c’est que les (quelques?) enseignants qui utilisent les TIC à l’école semblent le faire d’une façon telle que l’on privilégie largement ce que j’appellerai le Pablum pédagogique.

Pour ceux qui ne se rappelleraient pas, le Pablum™ est cette espèce de mélange de céréales pour nourrisson. Bref, du manger-mou pour ceux qui n’ont pas de dents (et plusieurs années plus tard, pour ceux qui n’en ont plus ;-))

Par extension, on peut donc parler de quelque chose de pré-digéré, de facile à prendre. Le genre d’utilisation des TIC que je voyais dans les exemples rapportés par Martine Rioux de lInfobourg, dans son compte-rendu de l’étude, m’a fait faire ce raisonnement : les enseignants (moi inclus par moments – je m’en confesse) privilégient les activités où les informations sont pré-sélectionnées, où le travail est fortement encadré, où l’ensemble se compare plutôt bien avec de la bouffe pré-mâchée.

Or, ainsi, on ne développe pas ou très peu l’esprit critique et la capacité de jugement, compétence (dite transversale) si utile. Je veux bien croire qu’il faut une progression en éducation, mais parfois je m’interroge énormément sur le fait qu’on ne semble pas passer aux aliments solides assez vite, comme profs. La ouate dans laquelle on veut bercer le plus longtemps possible nos petits chérubins (qui grandissent plus vite qu’on pense, parfois) semble n’être présente, en bout de ligne, qu’à l’école, une fois que les élèves ont passé un certain âge. Au secondaire, en tout cas, il m’apparaît de plus en plus évident que les élèves mangent du solide, mais un peu n’importe comment parfois, et surtout, surtout, hors classe ! L’école devient ainsi un vase clos qui, si la tendance se maintient, n’aura (n’a peut-être déjà plus) plus rien à voir avec la réalité à laquelle elle est supposée servir de préparation, en quelque sorte…

Devant tant de contenus, d’informations, d’infobésité (dit le néologisme de plus en plus “répandu”, sans jeu de mot), la capacité de développer son esprit critique et son jugement sera de plus en plus une compétence ESSENTIELLE ! Alors si on veut la développer, cette compétence, commençons par lâcher la manipulation d’outils plus ou moins en lien avec la tâche à accomplir, favorisons le plus possible les mises en situation qui permettent l’exercice, même imparfait, du jugement ! D’ailleurs qui a dit que les exercices devaient donner des résultats parfaits du premier coup ? L’apprentissage de l’exercice du jugement va de même que les autres formes d’exercices : mais pour ça, il faut des situations où l’apprentisage peut se faire (TIC ou pas, d’ailleurs – varier n’a jamais tué personne, mais la statique dans laquelle sont enfermés – par définition – les manuels fait en sorte de scléroser l’école). Et si on continue de tout pré-mâcher, comment alors allons-nous participer à la formation d’individus éclairés et autonomes ?

Et dans le système actuel, structuré comme il l’est présentement, je commence à douter fortement de la possibilité de mettre en place des mesures qui vont vraiment dans ce sens. Le cadre se devra d’éclater, comme je le disais chez François en commentaire : avec les technologies et les divers réseautages qui naissent partout, le cadre de la classe apparaît de plus en plus limité et hors réalité…

Bien des conventions (collectives et autres ;-)) devront être revues en profondeur pour tenir compte des importants changements de paradigmes qui doivent se produire à l’école aussi. Car ailleurs, la partie est déjà bien commencée…

Si nous ne voulons pas devenir des fossiles vivants (ou plutôt vivotants)…

MISE À JOUR : 2008-06-06–12h00 :

Lu chez Photosmax un exemple d’utilisation “papier” d’un outil “technologique” : une entreprise qui fait sa comptabilité sur Excel comme si c’était sur papier : aucun gain de temps ! Comme quoi la maîtrise de l’outil est importante pour pouvoir en profiter au maximum ! Et vu que la technologie évolue très rapidement, la collaboration élèves-enseignants deviendra très vite essentielle sur ce plan… Quand les “tech-natifs” et les “non-natifs” se rencontrent…

Loft Story gouvernemental… (modifié)

Bon ! Ça y est ! Les médias vont en faire leurs choux gras pendant les prochains jours, que dis-je, les prochaines semaines, peut-être même plus.

Évidemment, beaucoup d’inconnues subsistent encore dans ce dossier (euh… roman, polar, … ?) et on en entendra parler encore longtemps. Le feuilleton risque de se poursuivre au moins jusqu’à la fin de la session parlementaire le 24 juin : ça va faire tellement de choses importantes à discuter, comparé à d’habitude ;-/

Ce matin, on ajoutait que Mme Couillard aurait été approchée (on ne dit pas quand) par le parti conservateur et que des sources au parti n’auraient pas nié le tout…

Demain on dira peut-être que les libéraux avaient payé Mme Couillard pour qu’elle coule Bernier, puis Harper, puis le parti conservateur (minoritaire) au grand complet, pour finalement déclencher des élections avec un parti libéral maintenant étrangement uni dans cette histoire de Loft grotesque.

On ouvre les paris ? 😉

Petite mise-à-jour à la suite du commentaire de Hortensia :
Évidemment, ce billet se veut ironique à souhait.
De plus, Hortensia m’a proposé en commentaire la lecture de Petrowski ici. Un autre beau texte sur cette saga (et mon adjectif n’a pas été choisi ironiquement dans ce cas-ci 🙂