Bonne année !

Deux mots qu’on a peut-être entendus dans les partys de famille où «chacun se la souhaite», comme le dit la vieille chanson, une bonne année assortie de voeux traditionnels, comme la fameuse «Santé» dont certains sont littéralement tannés d’entendre le simple mot, ou le simple souhait…

Il est vrai qu’on peut trouver à redire sur ces souhaits, sur le contenu, la manière de les formuler, la manière de les exprimer, dans le non verbal qui accompagne le souhait, dans l’embrassade ou l’étreinte qui s’y colle ! Et il n’a même pas encore été question des échanges de microbes, particulièrement virulents ces semaines-ci… Ouache !

Mais, en même temps, quand on s’y arrête quelques secondes, comme ce matin en me réveillant, quand on y pense juste un peu, n’est-il pas bon ou sain de se souhaiter, sincèrement, de passer une bonne année au moment où on en commence justement une ?

N’est-il pas agréable de serrer une main,vigoureusement, de prendre quelques secondes pour bien sentir l’énergie et la sincérité qui passe ? N’est-il pas agréable de serrer dans nos bras certaines personnes de la parenté que la nature a plutôt bien pourvues, et qu’on appelait «créatures» à une certaine époque, ou d’autres qu’on voit moins souvent mais dont l’énergie transmise devient contagieuse (comme les microbes, c’est vrai, mais bon…)

Oh, bien sûr, il existe de ces mains que le temps a ramollies, il existe de ces épaules fragilisées et voûtées par le poids des années. L’énergie s’en est peut-être allée progressivement au fil du temps, mais il n’empêche que de prendre le temps de toucher pour sentir un courant sincère circuler est peut-être une réalité dont on commence à être ignorant, en ces temps de virtualité de plus en plus présente.

Sur ce, chers lecteurs, je vous en souhaite une bonne, en 2008. Soyez heureux, virtuellement, sur la Toile, mais aussi dans le réel… euh, ce blogue est bel et bien réel pourtant, alors disons dans le tangible (?). Vous savez ce que je veux dire 😉

Quantifier le qualitatif…

Idée en l’air comme ça, qui m’est venue cet après-midi :
vous connaissez peut-être le petit «jeu» suivant (voir image) qui n’est pas vraiment relié aux mathématiques, mais plutôt à la lecture, à la description et à la façon d’écrire quelque chose, des concepts beaucoup plus linguistiques que mathématiques au départ. Le principe est simple pour ceux qui ne le connaîtraient pas : chaque ligne «décrit» ce que l’on voit à la ligne précédente… mais on l’écrit en chiffres, sans aucune lettre.

Conclusion : il est aussi cohérent d’essayer de faire des moyennes avec ce «tableau» de chiffres que de faire des moyennes avec des nombres sortis d’un chapeau ministériel et qui sont supposés «traduire»*, en langage compréhensif pour gens supposément ignorants, des qualitatifs décrivant le niveau d’atteinte d’une compétence…

Fallait que je le mentionne en passant !
*Traduction dans le sens des traductions automatiques qu’on voit parfois sur le Net. Exemple le plus loufoque à vie pour moi : Strawberry fields forever, des Beatles, traduit par «Gisement de fraises pour toujours» (sic) !

Français et enseignement

Petit scandale aujourd’hui dans La Presse. Une mère excédée finit par contacter le journal pour y exposer le cas de son enfant, dont un des enseignants a des difficultés évidentes en grammaire et orthographe (J’aurais pu faire plus savant et dire «orthographe grammaticale et orthographe d’usage ;-)) En plus, ça se passe dans une école privée qui, c’est connu, se classe invariablement dans les rangs supérieurs au fameux (pseudo)-palmarès de la revue L’Actualité… (Mais ceci est un autre dossier.)

Il appert (voir aussi cet autre article dans La Presse) que plusieurs enseignants en arrachent avec le français. Formation déficiente pour les futurs maîtres ? Je ne saurais trop dire. Le problème est sûrement beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord.

Est-il besoin d’ajouter, à l’intention de notre chère ministre de l’éducation, que tous ces nouveaux enseignants et ces étudiants universitaires n’ont jamais bénéficié du renouveau pédagogique (ou la Réforme, pour faire court en terme d’appellation contrôlée…).

Le problème est visible, il est là, réel. Suzanne G. Chartrand, dans son langage souvent non politically correct, mais franc – à l’image de celui de son père, Michel – , le dit elle aussi. En plus, elle enseigne à ces futurs profs ! Je l’ai connue, l’imagée dame, sur les bancs d’université, il y a quelques années à peine, alors que je faisais un petit retour aux études (certificat réparti sur une durée de 3 ans, tout en continuant de travailler à temps plein et plus). Elle avait toute une réputation : elle corrigeait «sévère». J’ai eu dans ce cours une de mes plus faibles notes à vie à l’université, et pourtant, j’étais dans la moyenne supérieure. Mais vous auriez dû voir la majorité des étudiants, d’environ la moitié de mon âge (quoique, ici, l’âge, ça n’est pas un argument, mais disons que ce n’est pas la même génération…), monter aux barricades, prêts à signer une pétition «exemplaire» visant à faire rentrer la «madame» dans les rangs des «donneux de A et de A+» ! Pathétique ! Les trois “vieux” du cours ont refusé de signer ça. Donc, pour moi, note faible en apparence, mais c’est un des cours universitaires où j’ai le plus appris à vie.

Alors peut-être devrions-nous garder en mémoire les phénomènes ou les histoires de ce genre, quand il s’agit de chiffrer ou coter un bulletin.

Ceci dit, le problème de la langue, il faut s’y attaquer, mais il faut une action concertée. Quand les tâches débordent de toutes parts, il faut avoir le soutien de tous, ce qui est loin d’être le cas présentement. On se contente de voeux pieux (ministériels ou pas) et d’études à tabletter. L’action concrète : bof ! ajoutons un test par ci, un autre par là. Bien peu à mon avis… Faisons écrire plus les jeunes (pas juste de simplistes dictées, là*), conscientisons-les mieux, peut-être arriverons-nous plus rapidement qu’on pense à une meilleure maîtrise de la langue.

N’oublions pas non plus que ce scandale ne date pas d’aujourd’hui. Je-ne-sais-plus-qui disait, il y a quelques siècles, que les jeunes ne savent plus écrire… (Pas une raison pour jouer à l’autruche, mais juste une re-contextualisation ici).

*Je connais les forces et les limites de l’outil, tout simplement. Le développement de blogues d’élèves peut être une avenue très intéressante. Mais elle a ses forces et ses limites elle aussi…

MISE À JOUR : 2007-11-09–9h00 :

Hortensia me fait découvrir cette lettre ce matin dans laquelle on ne nie pas le problème, mais on le relativise en nuançant les divers éléments qui composent ce problème. Bien sûr, je ne souhaite pas que ces nuances amoindrissent les problèmes dans l’opinion des gens, mais je souhaite que ça apporte un éclairage démontrant la complexité d’un problème. La réalité est rarement aussi simpliste qu’on voudrait bien le croire.