Reconstruction… bilan…

Il arrive de ces moments où on désire faire une petite pause, car on a un trop-plein d’informations, un trop-plein de choses qui aboutissent en même temps, un trop-plein de récoltes qui arrive longtemps après des semences disséminées ici et là depuis nombre de mois, souvent sans trop savoir où cela nous mène…

D’abord une mise en contexte: il y a un peu plus de deux ans, après une sorte de revers professionnel particulièrement difficile à vivre et la lente digestion qui suit inévitablement, une invitation m’a été lancée par une personne qui m’est depuis encore plus chère depuis, celle d’assister à ce qui fut ma première «non-conférence». Un truc animé par Mario Asselin intitulé “Vers l’éducation 2.0“. Commença alors pour moi une lente réflexion sur ce que pouvait être ce Web dit 2.0… et j’y suis entré à fond, m’impliquant ici et là (C’est dans ma nature, que voulez-vous ;-)).

Tout ça m’amena à réfléchir aux liens à faire entre ce Web 2.0 et la pédagogie, aux apprentissages, etc. Pour cela, j’ai joint le réseau Apprendre 2.0, fondé par Florence Meichel (devenue depuis une amie) et j’en suis même devenu un des co-gestionnaires aux implications un peu plus sporadiques depuis que je suis papa…

Ce réseau a agi sur moi comme un catalyseur, un tremplin où on peut reculer (prendre du recul serait plus approprié !) pour mieux sauter. J’y ai “brassé” mes idées, j’y ai échangé des trucs (partage d’idées, etc.) qui m’ont amené à mieux structurer ma pensée, à planifier divers moyens que je pourrais utiliser dans ma vie professionnelle par la suite, etc.

Il y a un an, l’idée m’est venu de réseauter mes élèves, de les faire participer et échanger sur le web un peu autrement que par le “chat” ou l’échange de “comm” (commentaires) sur les blogues Skyblog ou Skyrock (C’est pareil, de toute façon !), de leur donner une occasion, une place pour mieux structurer leur pensée comme j’ai moi-même appris à mieux structurer la mienne en bloguant depuis 2006… Bref, pour améliorer leur compétence de communication sur le Web. J’ai mis en place la structure: hyper-facile avec Ning que je connaissais de par mon administration du réseau Apprendre 2.0. (Il y a d’autres outils, mais je devrai les explorer d’abord afin de m’y sentir à l’aise: très important, ce point !)

J’ai mis en place la structure, mais j’ai dû retarder un peu le projet à cause de l’arrivée de “Poupon“… J’ai tout de même démarré le projet au printemps passé, avec les résultats qu’on connait maintenant dans une plus large mesure, grâce à l’entrevue que m’a proposée Taïeb Moalla en août dernier: rien de parfait dans ma démarche, quelques premiers pas dans la bonne direction, et des réajustements à faire et d’autres idées à mettre en place… Tout cela dans une suite logique qui était loin de m’apparaitre telle au départ, ce 15 septembre 2007…

Depuis septembre 2009, tout se met à débouler. On me reconnait, pas au sens vedettariat du mot, ce que je ne veux surtout pas ni ne recherche, mais au sens de reconnaitre les efforts investis, de voir le travail qui se cache derrière tout ça, de juste s’intéresser à un projet comme on s’intéresse à mille autres qui peuvent nous aider, nous nourrir, nous inspirer. Un simple partage sans arrière-pensée, sans espérer en retour…

Et les occasions se multiplient, et les collaborations arrivent, petit à petit, au gré des hasards de ces partages d’informations et d’idées. Ainsi, j’ai quelques projets en banque: collaborer avec une conseillère pédagogique pour une formation, participer à une réunion future d’un comité interministériel impliqué en éducation, continuer et multiplier mes collaborations avec d’autres réseaux ici et en Europe, etc.

Bien entendu, pour continuer d’avancer, je ressens le besoin d’échanger, de continuer d’apprendre, de me former. Ainsi, je pourrai participer au colloque Génération C organisé par le CEFRIO en octobre, et ce, grâce à un budget Perfectionnement de mon école que je remercie en passant ! Il y aura aussi Clair 2010, où je compte me rendre pour continuer d’avancer, de me nourrir… et d’en faire bénéficier mes élèves sous une forme ou sous une autre…

C’est cette richesse collaborative que je recherche, que je chéris, même ! Ensemble on va plus loin, nous disait notre directrice lors de la réunion de la rentrée: j’ai le goût d’élargir cet ensemble à la planète entière, puisqu’on y fait de ces rencontres qui vous dynamisent, qui vous changent une vie, qui vous redonnent espoir et vous font avancer encore mieux 🙂

Ces rencontres, ces hasards, non planifiés au départ, mais qui additionnés forment un tout, donnent un sens, comme la toile d’un peintre qui, au fur et à mesure que les coups de pinceaux se donnent, finit par se remplir de couleurs diverses desquelles émane un dessin (ou un dessein, pour jouer de l’homophone ;-))

Cette année en sera donc une de consolidation. Entre autres, outre les collaborations à venir, je compte approfondir l’exploitation de mon réseau-classes Ning, poursuivre ainsi l’expérimentation débutée l’an dernier sur une base un peu trop embryonnaire à mon goût. Je devrai donc par la suite publier un bilan plus complet de cette expérience. À venir dans 9 ou 10 mois 😉

Membre du club des assez bien cités aussi ;-)

Mario Asselin en parle ici et , Félix ici, et j’embarque moi aussi dans le commentaire sur la série d’articles (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 (ou 7 !),8, 9, 10 et 11) de Taïeb Moalla, publiée dans le Journal de Québec ces 19-20-21 septembre 2009.

©Photo - Simon Clark
©Photo - Simon Clark

L’entrevue s’est déroulée le 6 août dernier, dans un resto près de chez moi, pendant plus d’une heure où nous avons conversé sur les joies et les peines du monde de l’enseignement. Nous avons bien entendu traité des technologies dans lesquelles baignent les élèves à qui j’enseigne, leur potentiel d’utilisation, les possibilités quasi infinies qui peuvent s’offrir à nous, etc. Et on a parlé d’une “expérience” commencée l’an dernier, qui s’est déroulée sur un laps de temps trop bref pour tirer beaucoup de conclusions, ce que le reportage de Taïeb Moalla fait bien ressortir par ailleurs.

Là où on (un “on” excluant peut-être même le journaliste-intervieweur !) a un peu “Journal-de-Québécisé” mes propos, c’est dans le paragraphe intitulé «Un gros paquebot» dans lequel j’ai l’air de traiter des directions d’écoles de gros paquebots, ce qui est un gros… raccourci. Très probablement faute d’espace journal disponible : n’oublions pas ici que le Journal de Québec est préparé pour d’abord être vendu papier, en plus des autres contraintes ou lignes éditoriales que nous connaissons tous, les interviewés les premiers !

NUANCES :
En fait, le gros paquebot de mon histoire, c’est toute la structure, immense et lourde, bureaucratique, dans laquelle on se démène parfois pour pouvoir innover. Cette structure est elle-même dénoncée par au moins une association de directeurs d’écoles (La FQDE).

Il est vrai pour toute institution qu’elle peut devenir très lente pour effectuer des virages. Il en est ainsi du système d’éducation actuel (Le système au complet, pas les directions prises séparément) qui peut être comparé à un paquebot ou même à un «gros paquebot», pour donner dans le pléonasme (!), une sorte de Titanic qui tourne lentement, lenteur qui parait encore plus devant la vitesse des changements apportés par les technologies évoluant à la vitesse grand V.

Souhaitons seulement qu’on puisse éviter les icebergs qui couleraient littéralement ce système !
Je persiste à croire plus aux évolutions, ou même aux révolutions bien menées, qu’au syndrome de la tabula rasa

 

MISE À JOUR : 2009-09-21 – 9h48

La vidéo (court reportage de 2 minutes à propos de l’article 8 ci-dessus) vient d’être mise en ligne sur le site du Journal de Québec :

The Twitter Power

ou Comment faire du vrai Web 2.0 collaboratif et s’enrichir mutuellement par l’échange.

La réflexion que je me fais de l’outil Twitter depuis quelque temps me fait dire que, pour réussir, Twitter doit ABSOLUMENT passer par un véritable échange.

Exemples:

-1-
Dernièrement, à l’annonce du colloque automnal du CEFRIO sur ce qu’on appelle par endroits la “Génération C”, je me plaignais des frais trop grands pour les enseignants qui, à mon avis, devraient pouvoir suivre ce colloque qui promet d’être intéressant. Les enseignants vivent dans une réalité qui est loin de la réalité de style corporatif dans laquelle vivent beaucoup d’organismes… Les moyens dont on dispose alors sont aux antipodes les uns par rapport aux autres…

Quelqu’un me suggère quelques minutes plus tard de contacter @jsgrenon, ce que je fais. Il me promet des efforts pour réduire ces frais d’inscription élevés, ce qu’il a réussi à faire quelques heures (un jour ou deux maximum) plus tard. La solution n’est pas parfaite quand on connait les budgets plus que limités auxquels font face les profs (c’est loin d’être la SODEC dans nos écoles… Voir 1, 2, 3), mais je qualifie cette démarche de coup de pouce dans la bonne direction…

Chacun a été amené à comprendre un tant soit peu la réalité de l’autre au cours de cet ÉCHANGE sur Twitter ! La clé est dans l’échange !

(Mise à jour à venir, ici ? – à suivre)

-2-
L’équipe de Ricardo Larrivée, le cuisinier qui oeuvre à la SRC, a son compte Twitter depuis quelque temps. (Bizarrement, pas de lien vers ce compte Twitter sur le site de la SRC, mais quand on sait comment la SRC “JOUE” au Web 2.0 sans l’être…) Souvent, ce compte Twitter met des liens vers des recettes, point final. Enfin, c’ÉTAIT point final jusqu’à ce vendredi fatidique où l’équipe, selon @ricardocuisine, a vécu un bogue qui a fait en sorte qu’on décide à ce moment de republier quelques fois de suite les mêmes tweets (ou gazouillis, si vous insistez!).

Il n’en fallut pas plus pour que quelques-uns, dont moi, mettions en doute cette pratique qui s’apparente plus à la simple diffusion (Web 1.0) ou “broadcast” (Voire même “spam” si la répétition eût été plus grande), qu’à l’échange véritable.

@ricardocuisine a appris vite la “leçon” servie ce jour-là et, juste ce vendredi-là, j’ai eu plus d’échanges avec @ricardocuisine qu’avec tout autre secteur de la SRC dans les ANNÉES précédentes (Voir ici entre autres : saga Silverlight et les Mac – jamais reçu ne serait-ce qu’un accusé-réception…). Bravo à ces gens qui ont vite compris que la clé est dans l’échange.

-3-
Cette fois, ce n’est pas l’outil Twitter qui est en première scène, mais c’est via Twitter que j’ai appris l’histoire. L’affaire Bixi a beaucoup fait jaser sur le Web 2.0, et pour cause: on est allé à l’encontre des principes de base du Web 2.0, soit l’échange entre des gens, des gens véritables. Dans ce cas-là, en lieu et place, on a inventé des personnages, les faisant passer pour réels. On leur a créé un faux blogue et de faux comptes Facebook. Des gens mordant à l’hameçon sont devenus les amis de ces fausses personnes, etc.

Certains amateurs de pub ont crié au génie, mais personnellement, c’est le côté “moral” ou “éthique” de la chose que j’ai trouvé condamnable. Alors au lieu du cri-au-génie, j’ai plutôt opté pour “cry-o-génie”, dans le sens qu’il faut refroidir ces pratiques pour les éliminer, à mon humble avis… La publicité peut utiliser beaucoup de subterfuges, et elle en utilise déjà beaucoup (trop?). Mais je crois qu’il y a des limites qu’il nous faut établir clairement et, par la suite, viser à les faire respecter, ce qu’on a de la misère à faire, entre autres avec les pubs s’adressant aux enfants…

Encore ici, la clé est dans l’échange, mais l’échange véritable, pas un échange déguisé via des firmes de communication cachées sous le masque 🙁

-4-
Via le Web 2.0 (les Blogues, Twitter, etc.), j’ai connu des gens avec qui je développe des relations réelles. Le Web n’est pas ou n’est plus virtuel. J’ai même vendu à de ces connaissances Web des billets pour un concert où j’oeuvrais comme musicien récemment. D’autres personnes viennent me voir quand elles sont de passage à Québec. D’autres encore appuient mes embryonnaires projets TIC-éducation et leur donnent un rayonnement insoupçonné au départ (J’y reviendrai dans un autre billet… plus tard…)

Bref, tout concourt à me faire croire, preuves à l’appui, que la clé est dans l’échange. Continuons cette collaboration, même si le temps vient imposer sa limite et faire en sorte qu’on ne peut être partout, ni tout lire ! Encore moins répondre à tout…

En même temps, je ne suis pas naïf : y’aura bien un “marketeux”(1) qui, un jour, va trouver moyen d’encore mieux déguiser une diffusion en pseudo-véritable échange… Mais nous veillerons au grain !

(1) Dans CE cas-là, il y a un sens péjoratif ou négatif…

Journaux papier et Internet : question de SUPPORT ?

Voici la différence fondamentale entre les journaux papier dont on nous parle tant ces temps-ci. J’aurais pu dire “casser les oreilles” au lieu de “parler” tellement le (faux) débat fait encore rage, surtout depuis que Hugo Dumas y est allé d’un élan nostalgique rempli de vérités ET de fausses perceptions, disons-le… “L’amour rend aveugle” comme écrivait Michelle Sullivan à ce sujet (Voir plus bas).

À la suite du visionnement de cette petite vidéo (Vidéo est un nom féminin, bon!), je demeure convaincu que notre société a BESOIN du journalisme : c’est un truc absolument nécessaire en démocratie. Mais a-t-elle besoin de journaux papier ? Sûrement encore pour un temps plus ou moins long qui peut durer très longtemps. La télé n’a pas tué la radio après tout, mais a réparti certaines part de marché, non ? SI je suis convaincu que la société a et aura toujours besoin du JOURNALISME, je demeure aussi convaincu que les supports sont appelés à se diversifier, dans leur forme ET dans leurs usages !

L’information continue d’être diffusée, mais sur PLUSIEURS supports et ces supports ont un rôle complémentaire à jouer. Alors arrêtons cette polarisation stérile journaliste vs blogueurs qui est complètement stupide à mon avis. Si on prône un esprit collaboratif au sein de notre société, il est temps de le mettre en pratique, alors COLLABORONS, chacun dans nos sphères de compétences, mais collaborons au lieu de se crêper inutilement le chignon dans un truc pas productif du tout pour une société. Arrêtons de “nostalgier” et de dénigrer l’autre, c’est pas sain du tout comme exercice et ça nous mène nulle part.

Quant aux journalistes qui “jouent” les blogueurs, mais en lançant un truc sans y revenir par la suite (Je pense ici entre autres à Chantal Hébert que j’admire beaucoup dans ses propos), eh bien ils devront revisionner cette vidéo !

Textes complémentaires : chez Michelle Sullivan, Michelle Blanc, Martin Lessard, Mario Asselin, Pat Dion, Dominic Arpin, Martin Comeau, Martin Comeau encore !, etc., etc.

Alors qu’est-ce qui inquiète tant les journalistes, vu qu’ils ont de l’avenir peu importe le support utilisé ? À mon humble avis, il y a aussi la question financière : comment financer de grandes enquêtes ou de grandes quêtes d’informations, avec toute la rigueur et les moyen$ que cela nécessite ? On est à y penser un peu partout… Comment s’assurer que le “journaliste professionnel” vive, financièrement, si le “système” se modifie ? Il faut y penser. Le “journaliste professionnel bénévole” peut exister, “sur papier seulement”, pour faire un mauvais jeu de mot 😉 Mais à l’épicerie, on lui demandera de payer le même prix que tous les autres citoyens qui mangent, c’est-à-dire tout le monde ! Alors assurons la “survie” financière des journalistes professionnels et on aura beaucoup moins d’inquiétude manifestée ici et là. Quand le beurre sur le pain est menacé, il se peut que l’on ait des réactions plus épidermiques ! (Simplement une piste ici, mais oh combien réelle !)

La (nécessaire?) censure internet dans les écoles…

En fin de semaine, trois articles (1, 2 et 3) furent publiés sur un sujet chaud qui fait constamment surface dans tous les milieux de discussions branchés du web (Les blogues, Twitter et tutti quanti), et j’ai nommé la censure (constamment imparfaite, par définition) qu’on pratique sur tous les accès internet de toute école qui “se respecte”…

Je dis que cette censure est constamment imparfaite par définition, car on pratique une censure par mots-clés, par ouï-dires (pour emprunter un mot d’un membre de ma twittosphère dont j’oublie le nom), par référencement de bouche à oreille, somme toute… Telle personne a connaissance que tel site pourrait être “dommageable”, vite on le barre, on le rend inaccessible via un serveur proxy qui filtre toute demande d’accès au monde extérieur à partir d’un lieu clos, une école, même si celle-ci se dit ouverte sous d’autres aspects, dans sa publicité ou autre. En contre-partie, il me faut aussi dire ici que l’inverse est parfois aussi vrai : telle personne mentionne que tel site a été barré par erreur, et alors on s’empresse de le rendre accessible à nouveau, “corrigeant” alors un logiciel par trop entreprenant !

Bien entendu, comme toute barrière, celle de la censure se contourne, et ce assez facilement pour quiconque manie un peu la technologie. Il existe en effet un paquet de serveurs proxys-web qui peuvent agir en lieu et place du serveur proxy physique et qui permettent momentanément l’accès en changeant les mots-clés, l’adresse d’un site condamné ou autre. Bien sûr, un proxy physique plus “astucieux” dans sa configuration peut bloquer certains mots-clés utilisés par ces proxys-web par exemple…

Bref, si je résume rapidement, disons qu’on a affaire à un immense jeu du chat et de la souris, dans lequel les astuces rivalisent d’ingéniosité pour contourner une barrière… ou pour en imposer une nouvelle ! Un jeu où le type d’intelligence des uns a souvent raison du type d’intelligence des autres.

Et c’est ici qu’entrent en scène les acteurs des médias de la fin de semaine dernière. On a un exemple d’élève capable de contourner un système, ce qui en soi peut être soit banal s’il reste isolé, soit questionnant si on étale le tout publiquement comme ça vient d’être fait.

En fait, le tout fait ressortir le profond malaise présent dans toute institution à propos des sites dits “dommageables”. Si une institution ne fait rien, il se trouvera forcément quelqu’un pour l’accuser de laisser des sites condamnables (et ce par tous, aisément, comme un site pornographique par exemple) à la vue de jeunes personnes pour qui ces sites ne sont PAS conçus. C’est l’évidence même ! On ne peut pas être pour le vice à ce point de tout laisser passer, même si on sait pertinemment que certains de ces sites passent le mécanisme de censure pareil… (On ne s’en sort dé-fi-ni-ti-ve-ment pas !) Politiquement, jamais aucun administrateur n’acceptera de tout laisser ouvert sans aucun filtre dans une “maison d’éducation”. Certaines personnes, même les défenseurs de toutes les libertés peut-être, seraient les premières à s’offusquer d’une telle liberté, pour ne pas dire libertinage administratif, si on veut jouer sur les mots !

Ceci étant admis, je me permets par contre de questionner certaines censures. Un des meilleurs exemples de censures questionnantes relève du “mode de fonctionnement” des accès internet (J’en ai déjà parlé ici). Les accès Internet sont gérés selon la bande passante utilisée. Un prix est rattaché à la quantité de données que peut laisser passer un système ou fournisseur d’accès. Tant que les accès internet des “maisons d’éducation” sera géré via un coût associé à la bande passante, nous aurons des aberrations de coupures d’accès à des sites vidéos, par exemple, même si ces sites contiennent des trucs hautement éducatifs, car le coût d’accès est le premier facteur qui prime ici, nonobstant ce que peuvent nous dire certains administrateurs de commissions scolaires dans de beaux discours parfois ampoulés…

Ainsi, par exemple, on a censuré certains sites, YouTube dans certaines commissions scolaires pour ne pas le nommer, mais aussi la section Vidéo chez Google, etc. Parfois, de façon plus astucieuse (ou pernicieuse), on ralentit ces sites en créant un goulot d’étranglement qui fait en sorte que le site demeure accessible, mais beaucoup plus lentement, ce qui peut avoir pour effet de décourager son utilisation à plus ou moins brève échéance, etc.

Pendant que chats et souris mènent leur combat, d’autres ténors s’insurgent avec raison contre l’inévitable cul-de-sac dans lequel conduit le jeu ou la bataille… Et beaucoup d’entre eux nous abreuvent d’une théorie alléchante, celle de l’éducation. On doit éduquer d’abord et avant tout, plutôt que de sombrer dans l’apparente facilité (mais qui mène à un cul-de-sac, je viens de le dire) de la censure et du contrôle absolu qui s’évertue à demeurer plus que très relatif !

Mais quand vient le temps de définir plus concrètement, de traduire dans la réalité quotidienne ce qu’on entend par “éduquer avant tout”, les exemples ne pleuvent malheureusement pas, plusieurs personnes se taisant soudain, ce que je trouve fort dommage ! On a besoin de ces exemples concrets d'”éducation avant tout”. On a besoin que sortent aussi dans les médias, les traditionnels et les autres (Je n’aime pas cette dichotomie), ces exemples porteur d’une vérité neuve, d’un élan nouveau… Dénoncer des bêtises, c’est bien, mais il faut aussi savoir ce qui se cache dessous, ou du moins chercher à le savoir, car même en ces temps où l’info tourne très vite, on ne sait pas tout ! Et après la dénonciation, il faut donner des pistes, théoriques d’abord, c’est normal, mais elles doivent déboucher sur des cas concrets par la suite, sinon elles resteront de belles théories et les administrateurs en mal de solutions concrètes continueront à administrer avec ce qui, à leurs yeux, fonctionne, même si dans les faits, ça ne fonctionne pas ou peu.

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Alors en guise d’exemple, je me lance ! Il était une fois, il y a plusieurs années, un prof dans sa classe, en train de placer des fonds d’écran sur un ordinateur. Des élèves arrivent avant le début du cours. Le prof ayant terminé de placer les fonds d’écran ferme la page d’un site web reconnu pour ses fonds d’écran tout ce qu’il y a de plus respectables. Quand, tout à coup, paf!, surgirent au moins 20 fenêtres intempestives (pop-up windows – les navigateurs internet ne permettaient pas de les bloquer en cette époque), toutes plus “cochonnes” (vraiment) les unes que les autres. Ce fut immédiatement le “festival du Alt-F4 effréné” de la part du prof déconcerté par le fait vraisemblable que le site de fonds d’écran avait été piraté par des gens malhonnêtes. Les pauvres élèves étaient aussi décontenancés que le prof lui-même. Celui-ci, par la suite, en d
ébut de cours, a pris le temps de faire de l’éducation en précisant certaines notions de prudence de navigation internet, ainsi que certains autres trucs visant à éduquer à un comportement responsable dans Internet, etc. Un beau moment pour faire de l’éducation et montrer qu’aucun mécanisme n’est parfait et qu’on peut tomber sur n’importe quoi sur le Net, même quand on ne le veut pas. Vous voyez le genre de récupération d’événement. Voilà à mon sens un petit exemple concret fort à propos…

Le lendemain, le prof put aussi se rendre compte que ledit site piraté avait installé un virus mineur sur l’ordinateur en question pendant que les fenêtres “poppaient” allègrement ! Ce fut l’occasion d’un autre retour avec les élèves !

À vous de compléter maintenant avec d’autres exemples… ou avec vos réactions 🙂

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MISE À JOUR : 2009-03-31–11h55 :

Excellentes réflexions à lire chez Patrick Giroux et chez Mario Asselin, entre autres.