Abolir : totalement ou partiellement ?

Un sujet qui m’intéresse beaucoup ces temps-ci est celui de l’abolition des Commissions scolaires au Québec. De prime abord, j’ai une nette tendance à favoriser, à tout le moins, une importante remise en question de cette structure plus ou moins utile la plupart du temps…

Cette semaine, le président d’une association de directions d’école (La Fédération québécoise des directeurs d’établissement d’enseignement – FQDE) remet en question la structure, surtout le côté politique de celle-ci. J’aime bien la distinction entre côté politique et côté administratif de la chose, précision que l’ADQ ne fait pas (évidemment?).

À lire les réactions que suscite cet article (voir le lien ci-dessus ou cliquer sur le titre de ce billet), je me permets quelques observations, vu que je travaille dans une école à titre d’enseignant. La perception que l’on a souvent des Commissions scolaires, vue de l’école, en est une de tour d’ivoire où plusieurs fonctionnaires s’inventent des tracasseries bureaucratiques pour pouvoir justifier leur temps travaillé. BIEN SÛR, je parle de perception, de conversation de couloirs.

Il est évident que certaines tâches doivent être accomplies, à un niveau ou à un autre, dans une Commission scolaire, dans un Ministère (de l’Éducation, Loisirs, Chasse et Pêches, comme je l’appelle depuis la nouvelle dénomination ;-)), dans une école ou dans une municipalité (?). Mais il est aussi de ces tâches qui sont souvent inutiles ou redondantes. Certains dédoublements administratifs coûtent trop cher ou réduisent l’efficacité de travail ou la répartition d’un budget parfois fort limité. Juste un exemple : on veut acheter des ordinateurs à l’école – le parc actuel fait réellement pitié (Win 98, ça vous dit quelque chose?). Pour ce faire, on doit se soumettre à la politique d’achats de la Commission scolaire qui a pris entente avec un fabricant. Celui-ci nous fait une liste de prix, liste qui était à jour il y a quelques MOIS (ce qui compte beaucoup en informatique), et le choix est souvent assez limité. Avec tous ces délais et cette bureaucratie inutile dans ce cas-ci, on se retrouve avec des ordinateurs qui arrivent désuets (et qui l’étaient déjà au moment de la commande) et qui ont coûté le double (ou presque) de ce qu’ils valent ! Quand je parle d’inutilité et d’inefficacité, c’est de ça dont il est question et ceci constitue un des nombreux irritants quotidiens de la structure. À qui profite cette façon de faire ? Sûrement pas aux élèves ni aux écoles (ni aux enseignants).

Bien sûr, on peut parler des commissaires et de la représentativité démocratique des contribuables qui paient leurs taxes scolaires… mais on peut aussi parler de la structurite parfois aiguë qui engloutit une part importante du budget de l’Éducation au Québec, et qui prive les élèves (qui devraient être LA priorité) d’importantes sommes qui seraient plus utiles sur le “plancher des vaches” que dans “une tour” (celle du Ministère ou d’une Commission scolaire).

Tout ça pour dire, donc, qu’une importante RÉFORME est nécessaire, autant dans la structure politique que dans la structure administrative des Commissions scolaires. Est-ce que cela se traduira par une abolition pure et simple ? J’ai tendance à croire que non. Pelleter dans les municipalités débordées et encore sous le choc des fusions imposées ne me semble pas non plus une solution. il faudra bien planifier cette réforme de la structure si on ne veut pas se ramasser avec une autre réforme bâclée par un manque de préparation adéquate !

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