Cellulaire à l'école

Des étudiants (au Conseil étudiant) ont récemment demandé un assouplissement de la règle qui stipule que l’utilisation du téléphone cellulaire (portable pour nos cousins outre-Atlantique) soit interdite en tout temps dans l’école. (Règle difficilement gérable ou applicable)

Ce matin, à la traditionnelle assemblée générale (tradition qui a failli être outrepassée par la direction qui voulait initialement commencer ce retour des Fêtes par une journée de cours !), la direction nous a fait part de ce fait…

En bref, et pour éviter de citer directement des personnes qui pourraient se reconnaître, la majorité des enseignants (88 contre 42, excluant les 8 abstentions) n’est pas favorable à ce qu’on se penche un tant soit peu sur les mesures d’assouplissemnt de la règle qu’il pourrait être possible d’envisager.

Quand un enseignant a fait part des utilités possibles du cellulaire comme outil d’apprentissage, on aurait presque dit qu’il y avait un extra-terrestre dans la salle, rien de moins ! Tout à coup, une grande déprime m’a empoigné. J’ai tout à coup senti que le monde de l’éducation s’écroulait lentement, comme un immense bloc monolithique dont la pierre finira par se fissurer. À moins que ce ne soit un pressentiment d’une éventuelle explosion de cette même immense pierre, quand le système accusera un retard trop considérable pour être surmonté… Je ne sais plus en fait…

Le web 2.0 ? L’Éducation 2.0 ? De qu’ossé ? Je crois que la majorité des enseignants sont encore au temps des dinosaures… Bien sûr, il ne faut pas rejeter le passé en bloc, mais en même temps, il faut être de son époque, sinon, vers quelle société nous dirigeons-nous si nous ne savons pas éduquer les futurs acteurs de cette société avec les outils de l’époque concernée ?

Je ne parle pas de technologie gadget ici, ou encore de technologie-consommation, mais de réalité quotidienne et de l’éducation qui doit s’y faire ! Point final…

14 Replies to “Cellulaire à l'école”

  1. Bonjour et bon début d’année,

    Il y a tout un remue-méninge actuellement sur les effets positifs ou négatifs du Web 2 et des Outils 2 dans le monde de l’éducation. François Guité (Relief), Mario to the go et Martin Bélanger (Je pense, donc j’écris), ont tous écrits sur le sujet dernièrement. Pour ma part, je me fais un peu l’avocat du diable en tentant de signaler quelques effets négatifs des TICS et du Web 2 dans l’enseignement. En passant, au collégial aussi, l’institution tarde à s’adapter aux changements technologiques. Particulièrement les professeurs qui sont facilement dépassés par la puissance de ces moyens de communication.

  2. Très bon billet, Sylvain.

    J’ai eu la même impression que toi. Pendant que je tentais de défendre l’utilité des cellulaires dans un contexte d’apprentissage, brièvement considérant les circonstances, j’ai remarqué un tas de petits sourires en coin. La volée de commentaires dissidents qui a suivi, surtout venant de jeunes profs, m’a jeté par terre. J’en suis encore tout démonté.

    Il faut se rendre à l’évidence : s’il y a une tentative d’utilisation des TIC dans les écoles, il n’y aura jamais d’intégration des NTIC. J’en fais mon deuil.

  3. Pas simple d’être des pionniers !

    On se sent seuls et on doûte pas mal !

    Mais vous n’êtes pas seuls !

    François tu parles de deuil et je vois ça comme une naissance ???

    Ne baissez pas les bras maintenant que tout commence ! 🙂

  4. Au point où c’en est, je ne crois plus à l’intégration véritable moi non plus. Tout au plus, le système se contentera-t-il de “patcher” des trous (ce qu’il fait toujours de très belle façon… pour la façade !), pour se donner bonne conscience et pour se donner l’illusion que tout va. Comme d’habitude ! On se confortera dans nos belles façades vides, ou images creuses, c’est selon. Bref, de la politique à son meilleur où seule compte la sacro-sainte image, point final.

    Florence, je ne doute pas que tout commence, qu’il y ait naissance… mais ça se passe ailleurs que dans les systèmes d’éducation. En tout cas, ailleurs que dans celui du Québec, ça c’est sûr. Au Québec, on nivelle par le bas. On nivelle les pratiques par le bas, on nivelle les initiatives par le bas. Faut que tout soit égal. Mathématiquement parlant. Sans équité. Juste l’égalité. Héritage syndical ? Peut-être… dans sa mentalité égalitaire, oui.

    Alors si jamais nous, les simples profs n’ayant à peu près aucune prise sur le système dans lequel tout se noie, même les collègues moins innovateurs (ou à la pensée moins innovante), nous voulons avancer, ça devra être hors du système.

    C’est ce que je pensais en me levant tout à l’heure…

    Dommage !

    Quand je vois ce qui se passe, juste au Nouveau-Brunswick (dernier billet de Roberto), ça me dit que le Québec s’enfonce plus vite, car il n’évolue pas. En éducation du moins…

  5. Oui ça se passe souvent ailleurs pour l’instant mais ça modifie le contexte de l’école de manière irrémédiable et majeure ! et c’est sans doute le levier de changement le plus fort qui soit !

    Que serait-il possible de mettre en place “en dehors du système et pas trop loin” ? un entre-deux porteur de possibles ? une sorte de laboratoire pour l’école ? Alain Pierrot au sein de notre réseau évoque souvent la nouvelle fonction des bibiothèques ????

    Quand tu as le temps :

    – a voir cette conférence de Michel Serres :
    http://florencemeichel.blogspot.com/2007/12/michel-serres-si-lordinateur-est-notre.html#links

    – a lire ces bouquins on-line d’une grande richesse :
    http://www.internetactu.net/2008/01/07/les-medias-numeriques-et-lapprentissage/

  6. Quand je dis souvent ailleurs, je veux dire : ailleurs que dans le système et quel que soit l’endroit…pas seulement au Québec !

  7. Voyons, voyons, cessez ce pessimisme !

    Les meilleurs arguments n’arriveront pas à convaincre vos collègues. C’est le terrible paradoxe de l’éducation. Alors que celle-ci devrait être à la fine pointe de la technologie et de la science, on constate que c’est l’un des rares domaines où le perfectionnement n’est pas obligatoire et où tout changement est perçu comme une menace.

    En ce qui me concerne, découragée par les dinosaures qui m’entourent, je préfère être du côté des élèves. Après tout, si on veut rester dans les vieilles règles d’antan, le prof est maître de sa classe !

    J’autorise donc les cellulaires dans la classe et même, o scandale, MSN dans mes labs. Quels beaux outils pour enseigner le sens des termes “ingérence” et “distraction”.

  8. @ Florence : j’avais très bien compris le sens du mot ailleurs 🙂

    @ Missmath : tes mots me font du bien aujourd’hui ! L’ailleurs dont je parlais en commentaire plus tôt, ce “hors-système” dont il est question, il peut très bien être DANS la classe ! Mais pour ça, il me faudra éventuellement m’équiper moi-même d’un projecteur (on en a 2 pour 20-25 classes !), et ce, sans espoir de déduction fiscale 🙁
    Mais bon, il me faut rester optimiste, mais maudit que j’en arrache de ce côté…

  9. À propos d’optimisme et de pessimisme, j’aime bien cette pensée de Camus, trouvée dans le supplément qui lui est consacré dans la revue Philosophie Magazine de déc-jan :

    «[…] concilier une pensée pessimiste et une action optimiste. C’est là le travail des philosophes.» (Camus, La crise de l’homme, 1946)

  10. C’est un bien grand débat pour un réglement qui n’est, de toute manière, aucunement respecté (ni même considéré).

    La réelle problématique, c’est que vous travaillez avec des jeunes, donc potentiellement des êtres qui méprisent l’autorité. Par conséquent, ce genre de réglement totalement inutile, lorsqu’accumulés, finissent par créé une certaine frustration dans le subconscient de vos élèves.

    Ca peut sembler banal comme ca mais je sais de quoi je parle, j’ai 15 ans et ce que j’ai observé, en 3 ans et demi à Rochebelle c’est que la clé de ma réussite réside justement dans mon rapport avec l’autorité.

    Exemple : Si un enseignant me confisque mon lecteur mp3 sous l’unique motif que je l’ai en ma possession(le tout accompagné de l’habituel ”tu le reverras en juin” ou ”je vais le donner à mes enfants a noel, ah, ah ah. ) , je ne me sens simplement pas respecté.

    Pourquoi? Parce que je suis un être pensant, et donc en mesure de jugé que la simple présence d’un lecteur mp3 à moins d’un mêtre de moi ne trouble pas mon éducation.

    Quand tu ne te sens pas respecté par un enseignant, généralement tu n’as pas envie de le respecter en retour et ironiquement la seule manière que tu trouves finalement est de discréditer tout ce que l’enseignant t’apprend dans une tentative inconsciente de le discréditer personnellement. Voila pourquoi ce genre de réglement n’a pas sa place.

    Pareil pour le cellulaire, ce sont des instruments d’émancipation et des symboles d’autonomie qu’il est absurde d’interdire.

    Dernière chose : Si un étudiant envoie un sms pendant ton cour, tu ne t’en rendras pas compte. Si un étudiant écoute de la musique pendant ton cour, il est également fort probable que tu ne t’en rendes pas compte.

    Et de toute facon, petit scoop : personne ne le fait. Honnêtement.

  11. Cher Anonyme ! Je ne sais pas si je t’ai déjà compté parmi mes élèves, mais il n’empêche que ton argumentation aurait de quoi faire rougir certains de mes collègues 🙂

    Bienvenue ici !

  12. Bonjour,

    Depuis Juin 2006, les élèves de collège et de lycée peuvent réviser leurs cours sur leur téléphone portable et bénéficier de conseils pédagogiques.
    WapEduc, l’Ecole Nomade, est en ligne sur tous les mobiles depuis un an: plusieurs milliers d’élèves ont pris l’habitude de réviser leurs cours sur leur mobile en situation nomade et de s’informer (bus, attente médecin, chez soi sans Internet).

    Nous travaillons à ce projet depuis 2003, date à laquelle nous avons obtenu le soutien du Rectorat de l’Académie de Montpellier ainsi qu’une distinction en tant que lauréat du E-Learning Awards (parmi 600 projets européens).

    A la lumière des récents propos du Ministre sur l’aide aux apprenants, l’orientation et la santé des élèves, l’application est désormais conçue comme suit :
    – 1/ Cours et exercices (830 ressources)
    – 2/ Aide à l’orientation
    – 3/ Aide à la santé
    – 4/ Culture

    Je souhaiterais attirer votre attention sur le potentiel d’une telle application : au delà d’une simple plate-forme de consultation, une nouvelle pratique scolaire et sociale est en marche, qui aboutira dans les semaines qui viennet au premier portail mobile interactif pour l’Education, avec une communication entre les élèves et leurs enseignants.

    WapEduc est accessible par le portail Gallery, commun aux trois opérateurs historiques ainsi qu’aux nouveaux opérateurs.

    Nous réfléchissons en ce moment à l’opportunité de proposer des vidéos pédagogiques ainsi que des cours de langue en MP3 accessibles par mobile .

    Très cordialement

    Philippe Steger

    ACCES :

    Pour y accéder, trois solutions :
    – Entrez wapeduc sur le portail Gallery de votre portable ou smartphone
    – Envoyez un SMS au 30130 en écrivant wapeduc (recevez un lien vers l’application)
    – Sur votre mobile I-mode, entrez wapeduc.mobi

    – Site Web de démo : http://www.wapeduc.org

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