Polarisation extrême = guerre :-(

Il est de ces jours comme ça où l’on constate tout simplement, bien impuissants face à une situation…

J’écoute les nouvelles ce matin et, comme depuis quelques jours, rien ne me réjouit dans ce que je vois et entends.

Puis la réflexion démarre… et revient sur des thèmes déjà abordés. Principalement celui sur la polarisation excessive, celle qui tue le débat, celle qui tue tout court. La polarisation extrême mène obligatoirement à la destruction. Impossible de construire dans de telles conditions.

Dans le contexte de ce qu’on appellera sans doute la (x-ième?) guerre de Gaza, la polarisation existe bel et bien, et ce, depuis des millénaires. Je ne me rappelle plus de la source, mais j’ai déjà lu que, dans une certaine Bible, que le méchant Caïn était l’ancêtre des Arabes et que le bon Abel était celui des Juifs… Peu importe la véracité de cette “affirmation”, il appert que l’origine du conflit, elle, se perd presque dans la nuit des temps. Alors facile d’imaginer ce qu’une telle polarisation peut engendrer comme envies de destruction si on la prolonge dans un temps très long… Triste et désolant !

Ici, donc, la polarisation consiste à idéaliser un parti (le sien) et à démoniser l’autre. On change de camp et on inverse les rôles…

Dans les informations qu’on entend ici, on sent un vent favorable pour Gaza, victime actuelle dans ce conflit. Mais je suis sûr que si on va en territoire d’Israël (où j’ai de la parenté actuellement), nous aurons la position exactement inverse…

Solutions à ce conflit ? Je ne pense pas, malheureusement !

Mais, par extension, je me dis qu’on est encore loin d’un climat de coopération et de co-construction quand je vois de telles polarisations qui dégénèrent sur le plan mondial. Le changement de paradigme est loin d’être complété. Parfois, j’en viens presque à me demander s’il est seulement amorcé ! Vivement, que des forces nouvelles se mettent en oeuvre au lieu de s’imposer !

Construisons en évitant les polarisations destructrices, ça urge !

Linéarité idéale ? Sinuosités souhaitables ?

Ça fait quelque temps que je mijote quelque chose en ce sens, via quelques commentaires laissés ici (Guitef) et (Dominic Arpin), ainsi que quelques réflexions qui se poursuivent depuis, sans que je n’aie pris le temps d’ajouter le tout à mon éternelle série de billets à écrire … un jour ! (voir ci-contre à droite)

Voici donc les 2 prémisses laissées sur le web concernant ce billet :

1-d’abord chez François :
De toute façon, une participation web humaine, c’est comme un humain : ça fluctue, évolue, autant dans le contenu que dans la disponibilité, etc. Il y a des vagues. L’humain est tout sauf une maudite ligne droite plate 😉 Voilà !

2-ensuite chez Dominic :
Je lis ici ce que je vis depuis un bout de temps déjà… Notre présence bloguesque ne peut être constante, linéaire, etc. MAIS nos lecteurs finissent par développer, sinon une dépendance, à tout le moins une sorte d’accoutumance… Pour certains, ça finit par se transformer en exigence – parfois non, mais le blogueur peut le ressentir comme ça. Nos journées ont 24 h. De ce nombre, quelques unes doivent être consacrées au sommeil, sinon on risque l’épuisement total, ce qui nous éloignera encore plus de notre blogue (et des multiples autres tiroirs ouverts qui incitent au multitasking!) Bref, après mon commentaire chez François Guité (Guitef) sur à peu près le même sujet, voilà que je poursuis ma réflexion ici… Serais-je dû pour en faire un billet, sûrement 😉 […]

La linéarité et son idéal… théorique vs les sinuosités qui parsèment notre réalité !

Selon mon expérience, on a souvent tendance à se représenter la réalité de façon linéaire. La droite apparait ainsi comme l’idéal de stabilité à atteindre, comme un summum vers lequel on voudrait tous tendre un jour, etc.

Mais avez-vous déjà circulé sur une autoroute parfaitement droite ? Impossible, car elle n’existe pas, n’est-ce pas ? Il arrive toujours un jour ou l’autre qu’il y ait un obstacle à contourner, grâce au relief présent(1), entre autres. Ainsi en va la vie, je pense. Et de plus, quoi de plus plate qu’une autoroute parfaitement droite : de quoi s’endormir en conduisant (surtout à 100km/h, mais ça, c’est une autre histoire qui pourrait faire l’objet d’un autre billet à venir ;-))

Alors je crois sincèrement que l’humain, à cause de son idéalisation de la linéarité, se fait des attentes irréalistes dans la vie. C’est sûr que lorsqu’on regarde un but à atteindre, on regarde “droit” devant, mais le chemin qui y mène comportera d’inévitables courbes. (Loin de moi l’intention d’arrêter les rêves : ils ont leur utilité, ils sont le moteur de ce qui viendra par la suite, même imparfaitement…)

Il en va de même dans les réalisations humaines que dans les relations humaines : il arrive qu’on se fasse des attentes face à l’autre, mais que celui-ci, humain lui aussi, évolue, au gré de son chemin forcément non droit, et que ce chemin prenne parfois des directions que nous ne soupçonnons pas ni l’un ni l’autre, et ce, pour un temps seulement ou pour longtemps…

Bref, il n’y a pas d’absolu et c’est ce qui déroute souvent. L’être humain a besoin de constantes auxquelles se raccrocher, mais les constantes et la “droiture” qu’elles sous-entendent ne forment jamais complètement la réalité de la vie.

On pourrait aussi poursuivre avec le système scolaire. On l’a idéalisé sous une forme plutôt linéaire. Or, cette forme linéaire finit par ne plus répondre aux besoins actuels (en plus ou moins grande partie), puisque la vie a évolué dans un chemin qui finit par être différent du système lui-même et de ce qu’il prône.

C’est comme les gens qui disent aujourd’hui qu’on a détruit leur grammaire parce qu’on parle d’une toute petite et timide réforme de l’orthographe et d’une nouvelle compréhension de plusieurs règles de grammaire (2 choses très distinctes, tiens-je à signaler). On a modifié les repères linguistiques de ces gens, oui. Mais ces modifications sont le signe que la langue est vivante ! Le français n’est tout de même pas le latin, qui est une langue figée, puisqu’elle n’est plus pratiquée, et est donc morte (sauf en certains endroits très reclus, disons…). Il en est probablement comme cela des autres langues vivantes… Alors ce qui est plus surprenant, c’est qu’on n’ait pratiquement rien changé en grammaire entre 1770 et 1990 (environ), obnubilé par les absolutismes proclamés par Maurice Grévisse et les autres avant lui !

Le défi, maintenant, pour aujourd’hui et, surtout, demain (car demain, aujourd’hui sera déjà devenu hier !!!), c’est de trouver une façon d’évoluer qui préserve cette impression de sécurité que donnent les constantes, tout en finissant par rattraper le décalage qu’introduit la technologie à la vitesse des électrons qui se meuvent sous notre clavier d’ordinateur ! Méchant beau défi auquel j’ai le goût de participer, à la mesure de mes maigres moyens !

Voilà donc, bien maladroitement car incomplète, ma petite synthèse-réflexion amorcée chez François et Dominic. C’est fou ce que les blogues peuvent faire faire du chemin 🙂 J’aime bien !

Note:
(1) Dans les Prairies, peut-être que ce genre de route existe pendant de longs kilomètres, mais avouons que c’est extrêmement rare… Il y a même certains ingénieurs qui ont construit 35km de route absolument tortueuse malgré un relief presque parfaitement plat, entre Aguanish et Natashquan (voir ici), le tout juste pour ralentir la circulation dans le coin !

Une conférence qui a su toucher tout le monde

Cet AM, nous avons eu, à mon école, une conférence donnée par une personne, ex-toxicomane, qui se qualifie encore de dépendante, après 20 ans de sobriété.

Pour avoir déjà entendu pareille conférence, j’avoue que mes attentes ont largement été dépassées ! D’habitude, on a droit à un discours “so so“, correct, où la personne raconte son expérience, à peu près chronologiquement, pour finir par nous dire qu’elle a réussi à se sevrer, souvent grâce à de l’aide, puis qu’elle s’en est sortie, mais qu’il lui faut considérer chaque journée une par une, sans plus, et ainsi avancer dans la vie en en étant conscient, pleinement ! Être conscient de sa vie, c’est pas rien quand tu reviens de si loin…

Ce matin, on a eu droit à exactement cela, mais aussi à un gros PLUS, qui a fait toute la différence. En fait, la personne a réussi ce que tous les conférenciers ne réussissent pas toujours : elle a réussi à être un humain, dans toute son humanité, qui parle à d’autres humains, dans ce cas-ci un grand groupe de plus de 400 ados de 3e secondaire qui en ont vu d’autres et qui sont les meilleurs juges qui soient, et les plus impitoyables aussi. Leur attitude ne ment jamais là-dessus.

On avait donc plus de 400 ados, rivés à leur chaise, ces chaises de plastique craquant au moindre mouvement de cil d’habitude, ces chaises étonnamment silencieuses ce matin, tellement la concentration à l’écoute était grande.

Et on a eu droit à ce courant qui passe, qu’on sent passer, qu’on voit presque. WOW !

La personne a su toucher tout le monde présent. Toucher les gens pas seulement par la profondeur de la déchéance humaine dans laquelle elle s’est un jour enfoncée et qui, 20 ans après, lui fait encore mal à se rappeler, mais aussi les toucher par cette sorte d’émotion-humaine transmise à chacun qui était présent. Presque un coeur à coeur, pourrais-je dire.

La personne nous a ainsi parlé des origines de son mal-être, de son enfance dans une famille dysfonctionnelle, des abus sexuels subis, de la relation qu’elle voulait développer avec son propre enfant pour faire différent de la relation qu’elle n’avait jamais eue quand elle était enfant, de sa recherche de l’amour de quelqu’un, du pardon qu’elle a accordé à toutes ces personnes lui ayant fait mal, de ses amitiés non véritables, de sa vie à transformer, de sa vie transformée, de la ligne du NON qu’il ne faudrait pas franchir, etc. Bref, une leçon de vie, pas moralisatrice du tout, touchante de vérité, sans références à aucun “système” quelconque, religieux ou autre, le tout raconté de façon non sensationnelle, simplement, sans artifice aucun.

Juste de l’humanité pure.

Voilà pourquoi, je pense, le message a si bien passé. Voilà pourquoi tant de questions dites intelligentes ont surgi. Voilà pourquoi j’ai entendu tant de commentaires touchants eux aussi, souvent dits avec enthousiasme par les jeunes sortant de la conférence. Voilà pourquoi je pense que cette conférence, dans le fin fond, était une invitation à mordre dans la vie à pleines dents, car la vie a du beau à nous apporter. Il faut juste le voir et prendre les moyens pour pouvoir le savourer 🙂

P.S.: Bon 20e de sobriété à la conférencière 🙂

Blogueur citoyen vs journaliste

Est-ce que nous assisterons à un débat trop polarisé où chacun NE pourra faire la part des choses ? J’espère que non !

Il n’y a pas les bons journalistes et les méchants blogueurs voleurs de job … ou l’inverse ! Il y a simplement des journalistes et des blogueurs. Peut-on inviter ces derniers à assister, avec accréditation, aux mêmes événements (politiques ou autres) que les journalistes ?

Le débat a été lancé récemment et je n’ai pas pris le temps d’en parler, mais je veux attirer votre attention, chers lecteurs, sur ce phénomène. D’abord parce que certains d’entre vous bloguez aussi et ensuite parce que les autres auront une source de plus pour être sensibilisé à la situation.

Mais comme je manque cruellement de temps, je vous relaie donc quelques références utiles :

un billet chez Mario Asselin qui récapitule pas mal l’ensemble du dossier

et un Wiki pour définir ensemble des critères pour peut-être éviter que des partis politiques aient l’idée saugrenue de “paqueter” l’assemblée des accrédités en n’invitant que des blogueurs qui pensent comme le parti, ce qui discréditerait et le parti et les blogueurs eux-mêmes, dans leur “nouvelle fonction-qui-n’en-est-peut-être-pas-encore-une-aux-yeux-de-certains-journalistes”, etc.

À suivre…

MISE À JOUR : 2008-11-14–8h09 :
Après lecture chez Martin Comeau, voici ce que j’ai posté en commentaire, en réaction à son billet de ce matin :
L’impression que tout ça me donne, c’est qu’il faut éviter, comme je le disais dans ma trop courte note (ci-dessus), de polariser inutilement le débat et de faire les nuances qui s’imposent : tu en fais de très intéressantes ce matin…

En fait, comme le fait d’être blogueur est un phénomène très récent (explosion en nombre depuis 2-3 ans maximum, peut-être 4 en forçant un peu beaucoup), nous avons des frontières à tracer, ou plutôt pour faire moins encadrant ou limitatif (ce qui serait anti-“philo”-de-blogue), nous avons des balises à inventer selon les usages possibles du blogue, car ses usages sont multiples et ce ne sont sûrement pas tous les blogueurs qui font dans le “reportage-citoyen” quand ils informent ou dans l'”éditorial-citoyen” quand ils donnent leur opinion, etc. Il existe en fait beaucoup de sortes de blogueurs ET des blogueurs qui appartiennent à plusieurs catégories (Perso, me faire enfermer dans UNE catégorie, pas capable ! Point final)

Bref, continuons notre réflexion (pourquoi pas dans le wiki commencé récemment par Mario et al.?) et ainsi nous avançons 🙂

Le mosquito – arme de destruction de l'ouïe ?

Après la sonnerie de cellulaire pour les adolescents (juin 2006), voici le mosquito, un dispositif qui envoie un son suraigu que seuls les jeunes oreilles peuvent entendre…

Inutile de préciser ici que si j’étais à un tel commerce avec mon bébé et que celui-ci se mettait soudainement à pleurer, je ne saurais identifier la source de ces pleurs…

(Voir le tableau joint au billet de François, premier lien ci-haut, pour avoir une idée de l’acuité auditive en fonction de l’âge…)