Une conte-heureuse ;-)

Il y a de cela quelques jours, une conteuse, Ariane Labonté, avait l’occasion de venir nous faire une présentation, dans un de mes groupes d’élèves de 3e secondaire…

Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’un projet sur lequel je travaille depuis quelque temps en collaboration avec une autre enseignante sur un projet qui aboutira de façon “finale” en 2011: je ne peux en dire plus pour l’instant, parce que le tout n’est pas encore rendu public sur le site définitif du projet, site que je ne gère pas, etc. Voilà pour les délais de publications de certaines informations… … …

D’ici là, par contre, rien ne m’empêche de livrer un petit compte rendu de nos expériences et des réflexions qui les accompagnent.

Alors présentement, nous sommes dans le bain jusqu’au cou avec ce projet… et c’est motivant !

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, dit la phrase très connue de Lavoisier. Tout est parti d’une thématique sur les changements climatiques, thématique que j’avais déjà abordée sur le plan scolaire avec des élèves, il y a plusieurs années de cela. À l’époque, ce n’était qu’une évaluation en écriture d’un texte de type “ultra-scolaire” (le genre de texte qu’on ne rencontre jamais dans la vraie vie, même pas dans les journaux ;-)) Quelques années plus tard, avec une collègue, on avait fait évoluer le dossier qui était devenu un projet un peu plus ample, mais toujours tourné en fonction de la sacro-sainte évaluation dont on ne peut ab-so-lu-ment pas se passer au Québec (et ailleurs aussi) (Billet à venir ? BilletS à venir ?)… Ce projet, à mon sens, était déjà une belle évolution du traitement de cette thématique que j’estime importante.

Par la suite, lorsque l’autre prof m’a contacté pour connaitre mon intérêt dans un éventuel projet, j’ai dit oui, sans trop savoir dans quoi je m’embarquais, mais l’expérience me tentait.

Nous avons fait évoluer le dossier “changements climatiques” en y intégrant la présentation d’un conte, par la conteuse elle-même, un conte qu’elle a fini par écrire spécialement pour l’occasion: grand merci à Ariane !

Et là, vers la fin de la rencontre avec la conte-heureuse, comme elle se nomme elle-même, mon cerveau s’est mis à faire des liens…

Avant la rencontre, les élèves avaient pris connaissance de différents documents, audio, vidéo, textes sur les changements climatiques. Des trucs surtout informatifs. Cérébraux. Aujourd’hui, ils ont VÉCU une expérience, grâce à Ariane qui, en réutilisant de ces informations dont certains élèves se rappelaient encore, a su écrire un conte qui touche… le coeur. Par la suite, les élèves auront à réaliser d’autres choses à partir de ce qu’ils ont vécu aujourd’hui: il y aura donc d’autre(s) billet(s) à venir à ce propos.

Mais d’ores et déjà, je peux dire que le coeur étant touché, il y a maintenant beaucoup plus de chances que plus d’élèves se sentent motivés à agir pour protéger notre environnement, car rien ne bat la motivation intrinsèque, celle qui vient du coeur, de ce qu’on appelle “notre fond”, les fondements même de l’être humain tout entier.

Ariane, simplement un gros MERCI 🙂

Le projet se continue actuellement. Nous avons intégré des sessions de travail en équipe sur le EtherPad du RÉCIT (rebaptisé EPad) dont un des membres a installé le code open source de EtherPad sur un serveur local (Pierre, un gros merci à toi et à ton esprit de pionnier, ainsi qu’à tous ceux qui collaborent à ce projet). On teste le serveur et on se rend compte du succès qu’un tel service pourrait avoir avec une infrastructure plus solidement établie (lire ici, “avec plus de $ investi” !) D’ici là, l’expérience se poursuit avec succès: mes élèves étaient tellement absorbés l’autre jour que si on ne leur avait pas dit de sauvegarder, ils seraient restés rivés à leur chaise devant leur ordi à travailler les mots ensemble, chacun avec les membres de son équipe. C’était beau à voir travailler. Bien employées, les TIC sont une aide précieuse au climat de collaboration. J’y reviendrai dans un futur billet aussi… (Eh que j’ai des billets à écrire, moi ! ;-)))

Des réseaux Ning compromis

NING$Vendredi matin dernier, une bombe éclate dans le milieu des réseaux sociaux. Ning.com, en pleine restructuration financière, décide de faire passer à la caisse tous les réseaux Ning gratuits jusqu’ici : finie la gratuité, vive l’argent…payant.

(Pour les néophytes, sachez que Ning est un fournisseur et hébergeur de réseaux sociaux Web2.0 ultra-simples à utiliser et à mettre en oeuvre. La compagnie fournissait jusqu’ici des réseaux gratuits, mais aussi un service appelé premium, payant celui-là, avec plus de fonctionnalités ou autres trucs du genre.)

Face à cette décision unilatérale et surtout rapide, la surprise peut être totale pour certains, mais pour moi, qui possède un réseau Ning encore un peu (beaucoup!) expérimental avec mes élèves et qui est aussi membre de quelques réseaux Ning s’intéressant à l’éducation et aux médias dits Web2.0, la surprise n’est que partielle.

En effet, et c’est une réalité qu’on a souvent tendance à occulter trop facilement (pensée magique?), ce genre de réseaux, qui hébergent toutes les données et fournissent des services en formule-propriétaire (ils ont le contrôle sur à peu près tout, en fait), place les gens dans des positions qui peuvent s’avérer très vulnérables si les données confiées à ces réseaux sont plus sensibles ou essentielles… Ces compagnies peuvent souvent changer, comme Facebook et bien d’autres, les conditions d’utilisation sans préavis ou presque. Dans le cas de Ning, on est supposé avoir des précisions le 4 mai, mais je ne m’attends pas à des miracles de la part d’une entreprise qui a congédié 40% de son personnel et qui veut faire passer à la caisse tous ses clients.

Ning nous laisse en fait un choix: payer… ou partir. Et je parie que beaucoup de gens, frustrés ou mécontents, et avec raison, vont choisir la deuxième option, ne serait-ce que pour s’accrocher à l’idéologie de moins en moins présente (?) d’un web-gratuit. Devant ce choix de payer ou partir, LA question à 1000$ est la suivante: partir pour où, migrer vers quoi ? Les données sont-elles toutes “migrables” ou transférables sur une autre plateforme ? Par expérience, je peux craindre un peu pour ce genre de transfert: les exportations de données ne réussissent jamais à 100%, il y a toujours un os quelque part… De plus, une foison de nouveaux réseaux vont tenter d’attirer ces clients “floués” en proposant tous LA meilleure solution… Parmi celles-ci, se cachera sans doute une perle, mais elle est dure à trouver en général… et pensons à nos données à plus long terme avant de bouger trop vite sur un coup de tête !

Bref, les nouvelles sont tristes pour tous, et seront dommageables pour plusieurs de ces réseaux, je pense ici principalement à tous ces réseaux éducatifs qui disposent de peu de moyens financiers (sinon pas du tout !). Que feront-ils ? La majorité parle de partir, bien sûr, de migrer ailleurs. Pour de tout petits réseaux, cela pourra peut-être (!) se faire sans trop de heurts, mais pour les plus grands réseaux, la partie n’est pas gagnée…

Tout cet épisode dont on ne connait pas encore le dénouement (une pétition circule entre autres pour l’éducation, mais je doute de ses effets) commence à mettre en lumière un fait: il existe un très (trop) grand nombre d’outils web2.0, mais la fiabilité de ceux-ci repose parfois sur pas grand chose. Il faut donc être vigilant face à une pérennité somme toute assez floue, tout comme la garantie de longévité des outils, qui est pratiquement inexistante.

Par ailleurs, Ning affirme que 75% des réseaux qu’elle administre sont des réseaux déjà payants. J’ai des doutes sur ces chiffres (mais je peux royalement me tromper aussi), car si c’était le cas, on n’«écoeurerait» pas les 25% restant qui représentent supposément que peu de trafic, etc.; on aurait déjà assez d’argent pour passer la crise, non ? Ning fait un pari risqué, à mon humble avis. L’avenir nous dira si Ning a eu raison de faire ce virage drastique…

Pour ma part, je quitte le navire et m’en vais m’en construire un nouveau (encore du temps à y consacrer…), en espérant avoir pu emporter quelques morceaux de l’ancien lors d’une exportation qui sera sûrement partielle… Et j’aiderai sûrement d’autres naufragés de Ning à s’établir ailleurs aussi.

À suivre…

NOTE : hier soir, Michel Dumais nous faisait connaître, via Twitter, un truc à lire(en anglais) sur les données confiées aux réseaux sociaux. À LIRE et relire afin de développer de meilleures pratiques de sauvegarde et de protection de ces données très souvent trop importantes pour les laisser à n’importe qui n’importe comment.

MISE À JOUR : 2010-04-19–14:45

Ning (dont le mot signifie Paix en Chine – mais leur décision est loin d’être paisible pour les usagers…) suscite la méfiance de la part de ses “clients” ou “abonnés”. Un exemple ici qui déclare ni plus ni moins que Ning effectue un suicide d’affaires ou de marque (!), tentative de traduction de “destroys the brand”.

Marc Prensky à Clair2010

Voici un résumé de la conférence de Marc Prensky qu’il a prononcée à Clair2010 fin janvier dernier.

Ce texte a d’abord été rédigé pour l’Infobourg, à la demande de Martine Rioux, par David Martel et moi.

Suivra une réflexion de ma part, que j’ajoute ici au texte original. Bonne lecture 🙂

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Prensky pendant sa conférence

C’est dans le cadre de la non-conférence (ou BarCamp) Clair 2010 : Pour voir l’éducation autrement – qui se déroulait les 28, 29 et 30 janvier 2010 – que près de 200 intervenants du monde de l’éducation ont pu entendre Marc Prensky, l’homme qui a inventé et popularisé les termes digital native (natif du numérique) et digital immigrant (immigrant du numérique).

Présenté par Mario Asselin, c’est avec une conférence ayant intitulée Engagez Moi ou Enragez Moi (Plus ça change plus c’est différent) que Prensky a énoncé ses idées pendant plus d’une heure trente à une foule plus qu’attentive. Il a d’abord exposé ses idées pour ensuite interagir avec six jeunes du C@HM (Centre d’Apprentissages du Haut-Madawaska), là où se déroulait Clair2010. Voici donc l’essentiel des propos de Marc Prensky, recueillis et “gazouillés” par Sylvain Bérubé et David Martel.

M. Prensky, dans un français impeccable, a d’abord parlé des changements technologiques qui se produisent à un rythme particulièrement rapide et dont on n’a aucune idée de jusqu’où ils peuvent nous mener. À vrai dire, les technologies changent et évoluent tellement rapidement que, pendant leur vie, les jeunes verront les technologies devenir 1 000 000 000 000 (1000 milliards) fois plus puissantes !

De leur côté, les jeunes suivent, mais les enseignants peinent à se tenir à jour. Ils doivent donc accepter d’apprendre en même temps que ces natifs, où même apprendre d’eux, plutôt que de sombrer dans une espèce de peur, même si celle-ci est normale au départ. En effet, devant ce changement, la plupart des gens vont vers l’avenir en regardant vers l’arrière, vers ce passé sécurisant auquel on peut être fortement tenté de s’accrocher. Ce “pied dans le passé” que conserve souvent l’immigrant du numérique lui confère un accent lorsqu’il intervient auprès des natifs.

En fait, il en a toujours été ainsi. L’homo sapiens a toujours développé des outils dont on ne peut plus se passer. L’ordinateur portable actuel peut parfois devenir chez certains une sorte de prolongement du cerveau. On combine cerveau et machines dans un mélange sans cesse renouvelé où on combine ce que fait bien le cerveau et ce que font bien les machines: Prensky appelle cela la sagesse “digitale” (numérique).

Pour illustrer le renouvellement des technologies, Prensky utilise les notions de verbes et de noms. Les premiers représentent les actions effectuées par un individu (communiquer, collaborer, écrire, etc.) alors que les seconds désignent les moyens utilisés pour y parvenir (lettre, courriel, télécopie, etc.). Les verbes sont à la base de l’instruction, mais les outils changent. Les jeunes devraient utiliser les noms les plus à jour pour apprendre. Par exemple, l’action de communiquer avec quelqu’un (le verbe) est restée la même, alors que les noms se sont succédé au fil du temps (le télégramme, la télécopie, le courriel, le SMS, etc.) Et en 2010, ce sont vers ces nouveaux noms que nous devons nous tourner. On apprend, on communique, mais avec de nouveaux moyens sans cesse en évolution.

Prensky mentionne qu’étant donné que les noms changent trop rapidement, il ne faut pas surinvestir dans un outil, car le changement est devenu trop rapide. Aujourd’hui, nous avons Twitter; demain nous aurons autre chose. Il faut donc demeurer très flexible afin de s’adapter aux changements et aux nouveaux noms. Cette réflexion s’est poursuivie lors d’un atelier le lendemain: on ne doit pas resté collé sur le T des TIC, mais se rendre jusqu’au C de la Communication ou, comme quelqu’un d’autre l’a souligné, jusqu’au A des Apprentissages.

Un autre élément primordial, selon Prensky, est la programmation que doivent apprendre les jeunes. Ils doivent programmer s’ils veulent créer, car créer dans un futur proche supposera une maitrise d’une forme de programmation ou l’autre. Le chercheur fait un parallèle intéressant en disant que les programmeurs d’aujourd’hui sont en quelque sorte les scribes d’autrefois. Il pose également quelques questions portant à réflexion: ne devrions-nous pas leur apprendre comment programmer pour créer? Faut-il encore apprendre l’écriture manuscrite? Faut-il former les jeunes pour demain ou affronter nos peurs afin de les former pour le reste de leur vie?

La peur du départ doit donc se transformer. Après tout, nous sommes face à des outils, des moyens, mais il nous faut les maitriser, apprendre à s’en servir, etc. Et apprendre, réaliser, communiquer, etc. Il y a 4 stades d’apprentissage des technologies:

1 – cacher ou nier;

2 – paniquer ou avoir peur;

3 – accepter;

4 – être confortable;

mais, selon Prensky, il faut aller plus loin:

5 – puissance !

Voilà comment Prensky finissait son allocution avant d’échanger avec six jeunes qui ont bravé les conditions météorologiques afin d’être quand même présents à cette journée pour montrer comment ils se servent de la technologie, non comme une fin, mais comme un moyen, un outil.

Il est aussi à noter que Mario Asselin et Roberto Gauvin ont pu s’entretenir avec Marc Prensky, l’avant-midi suivant sa conférence. Mario en donne un compte rendu ici.

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Personnellement, j’avais hâte d’entendre ce Marc Prensky dont j’avais souvent entendu parler.

En fait, malgré l’aspect de prime abord assez emballant de sa découverte principale (digital native vs immigrants), j’avoue que je demeurais quand même sur mes gardes concernant cette transformation du cerveau qui se produirait chez les jeunes et dont on n’a aucune preuve scientifique à ce jour.

Ici, j’avoue que Prensky a éludé un peu ce côté transformation du cerveau de son discours. L’homme est donc capable de revenir sur ses dires et de faire les nuances qui s’imposent: j’aime.

Pour le reste, il assiste comme nous à des transformations majeures et il pose de bonnes questions qui font réfléchir.

Conférence de Prensky: image saisissanteAvec un sens de la phrase-choc (sinon de l’image – ci-dessous), Prensky nous amène à observer certains faits comme l’accélération des développements technologiques: les outils, les MOYENS, qui servent à accomplir des ACTIONS (les verbes) qui existent depuis que l’humain existe…

Un changement d’une telle ampleur suscite bien entendu un grand sentiment d’insécurité, surtout chez les personnes qui s’adaptent moins rapidement, ou qui veulent être sûres de tout avant d’agir. Sauf qu’à la vitesse où les technologies évoluent, il nous faut, je pense, développer une certaine tolérance au Work in progress, ou, si l’on veut, développer une formidable capacité à réfléchir DANS l’action, ou encore, une capacité à rétroagir constamment, tout en avançant. Facile à dire…

Ce changement de paradigme est assez substanciel en soi et il suscite plusieurs tensions palpables aussitôt que l’on regroupe des gens d’une même institution ou autres. À mon avis, cette déstabilisation doit être pédagogique pour tous, en ce sens qu’on doit développer encore de plus en plus nos apprentissages au fur et à mesure de notre évolution dans cette sphère, qu’elle soit blogo, twitto ou autre 😉 ! Il nous faut apprendre… à apprendre dans un tel environnement.

La déstabilisation est un excellent moyen d’apprendre ! Quel prof n’a pas déjà déstabilisé sciemment ses élèves dans le but de susciter un questionnement et, de là, des apprentissages plus “sûrs” ?! Sauf qu’en vieillissant, l’être humain a souvent de plus en plus peur de la déstabilisation. Et pourtant ! Quoi de plus “équilibré”, qu’un funambule en apparence instable sur un fil de fer, qui oscille constamment d’un côté et de l’autre pour justement garder son équilibre: l’équilibre est donc quelque chose de vivant, et non statique ! Ces constants aller-retours gauche-droite du funambule illustrent bien ce que j’appelais ci-dessus la rétroaction constante avec laquelle on doit composer, ce work in progress constant. Le changement est la seule chose qui est stable, disait l’autre que je paraphrase un peu ici 😉 !

Quant à l’aspect développement de la programmation chez les jeunes qu’a abordé Prensky en fin de conférence, c’était pour moi l’élément de surprise de la conférence, puisque j’avais déjà entendu parler du reste plus ou moins en détail.

Et je me dis que c’est pas bête du tout: les jeunes, s’ils veulent “contrôler” ou maitriser ce nouvel environnement sans cesse changeant, doivent en apprendre les méandres, les points de contrôlabilité. Le programmeur agit sur son environnement technologique. Le simple utilisateur dépend des programmeurs… Et j’ajouterais qu’il y a plusieurs niveaux de programmation ! En plus !

Ma réflexion se poursuit…

Clair2010 – Backchanneling Twitter

Backchanneling TwitterÀ Clair2010, les 28, 29 et 30 janvier 2010 (ma synthèse ici), tout comme au colloque Génération C des 20 et 21 octobre 2009 (ma synthèse ici), il y avait diffusion sur écran géant des gazouillis (tweets) publiés tout au long du colloque.

Ceux-ci ont plusieurs usages dont il sera question ci-dessous.

Mais juste avant, voici rassemblés tous les gazouillis concernant Clair2010, dans CE FICHIER PDF (environ 222 pages, 14,39 Mo). J’ai regroupé tous les gazouillis (de ceux qui n’ont pas les tweets protégés) portant le hashtag (catégorie) #Clair2010. Il y a tous les tweets publiés pendant les 3 jours du colloque, mais aussi ceux datant de jusqu’à environ 10 jours avant et 10 jours après le colloque. Bonne lecture !

De plus, Michelle Deschênes et Séverine Parent, qui assistaient aussi à Clair2010, ont publié ici et ici quelques renseignements utiles concernant ces gazouillis. Elles ont compilé, de leur côté, en jouant dans le code (ce que je n’ai pas encore appris à faire), afin de pouvoir avoir les données sous forme de fichier Excel (qui sera peut-être disponible quelque part – à suivre). Merci à vous 🙂 !

Concernant le backchanneling, voici ce à quoi ceci me sert, en gros. Libre à vous de compléter et de commenter par la suite.

Tout d’abord, ça me sert à alimenter les personnes qui auraient voulu être présentes, mais qui ne peuvent pas être présentes physiquement. Souvent, ces personnes collaborent à la discussion par leurs réflexions, 140 caractères à la fois. À Clair2010, François Bourdon fut dans les top 5 gazouilleurs malgré son absence physique des lieux. Il en avait été de même pour Jacques Cool à Génération C.

Ensuite, le backchanneling me sert à objectiver au fur et à mesure ce qui se dit lors d’une conférence ou ce qui se passe dans un atelier, par exemple. Cette objectivation partagée devient rapidement un questionnement collectif, une discussion en parallèle dont on peut faire état dans un atelier, etc.

Bref, cet échange Twitter, lors d’un grand événement où on veut pousser plus loin notre réflexion afin de mieux agir encore, permet de co-construire une véritable réflexion collective, un brassage d’idées dans cet incubateur public que chacun peut consulter par la suite, en filtrant un peu le bruit qui peut s’y glisser. Ça aussi, c’est véritablement humain lors de n’importe quelle discussion, réunion, etc. Qui n’a jamais soupiré ou émis lui-même du bruit lors d’une réunion “en personne” ? Que cette personne, et je doute qu’elle existe, jette alors la pierre aux bruiteurs qui, à Clair2010, se faisaient quand même assez rares 🙂 !

Alors, personnellement, le backchanneling, j’a-do-re 🙂 ! Car ça me permet de rester attentif, car je demeure constamment sollicité et ça me convient parfaitement.

D’aucuns pensent encore, surtout ceux qui sont moins versés TIC (?), que le backchanneling peut être une nuisance, qu’il distrait… Je me rappelle qu’à Génération C, un bruit plus fort que les autres s’était introduit dans la conversation… et il a vite été régulé, puis la personne s’est même excusée !

À Clair2010, j’ai aussi utilisé le backchanneling pour me prendre des notes afin de co-rédiger un article pour l’Infobourg sur la conférence de Prensky. Ainsi, je diffusais mes tweets de la conférence pour que les absents suivent, mais juste avant, je copiais le tweet et le collais dans un petit traitement de texte de base pour en faire ainsi mes notes sans les gazouillis des autres rédigés lors de la conférence… Double tâche à un rythme soutenu pendant plus d’une heure : j’étais un peu essoufflé après la conférence de Prensky, puisqu’en plus, j’ai réussi à prendre quelques photos pour Roberto 🙂 ! Je me reconnais bien dans ce genre de trucs-là ! Ah le multitasking, ou plutôt la façon de travailler de l’ultra-commutateur 😉 ! (Il semble ne pas exister de mot pour cela, car ultra-commutation aurait un sens légèrement différent qui consisterait à échanger une tâche au lieu de juste alterner entre des tâches… mot à inventer, sens à ajouter ?)

Clair2010 – synthèse

Il y a déjà une semaine que Clair2010 est terminé. Ce fut un colloque-barcamp (non-conférence) des plus fertiles en brassage d’idées. J’aime appeler ce genre d’événements des incubateurs à idées, des énergiseurs, ou encore des tremplins qui permettent de se (re)donner un élan créateur, professionnellement parlant, mais aussi personnellement, jusqu’à un certain point.

Je commence donc enfin (après avoir terminé une étape scolaire avec tout ce que ça comporte de corrections d’évaluations multiples et pas toutes utiles) une série de billets dont les idées de départ figurent dans un petit document texte déposé sur le disque dur de mon ordi il y a déjà presque une semaine !

Tout d’abord, j’ai eu le privilège de pouvoir côtoyer de plus près l’organisateur en chef, Roberto Gauvin, directeur du CAHM, qui a orchestré le tout d’une main de maître, appuyé par Mario Asselin, et aussi par son dévoué personnel qu’il a le don d’embarquer dans les aventures les plus folles, mais qui portent énormément de fruits. Pour Clair2010, non seulement toute l’école collaborait, incluant des élèves, mais aussi le village de Clair au grand complet !

Le gymnase habilement transformé en salle de conférence

JEUDI: activité d’accueil (et quel accueil chaleureux !), présentations, reconnaissances de visages déjà plus ou moins “connus” sur Twitter, principalement, et identification de nouveaux. Bref, on prépare le terreau pour le brassage d’idées. De mon côté, je retiens entre autres une conversation très fertile pour projets futurs avec des gens intéressants 🙂 !

Échange dans le hall d'entrée du CAHM

VENDREDI: la journée commence très tôt quand on loge chez l’organisateur principal ! Dame Nature décide de ne pas collaborer du tout; résultat: l’école est fermée. Roberto est dans tous ses états, mais en même temps très calme. Ce calme-là, du moins apparent, je le retiendrai comme exemple: ne jamais se laisser distraire du but final.

Je m’offre alors pour aider un tant soit peu en remaniant la page d’accueil du site de l’événement afin d’inviter les élèves et les profs qui peuvent à se présenter quand même… J’ai ainsi l’impression de faire ma petite part et me rendre ainsi un peu utile.

Message spécial - fermeture d'école, mais pas de Clair2010

Malgré cette fermeture, les élèves viendront, du moins ceux qui pouvaient se rendre sur les lieux, soit environ 25%. Les profs également, malgré cette petite neige et surtout ce vent.

Nous avons ainsi pu voir ce que les élèves font avec les technologies dans cette école, des plus petits aux plus grands (maternelle à 8e année). Robotique, classe de protables, studios de radio, de musique et de télé, tout nous y est abondamment expliqué par les élèves eux-mêmes qui ont du plaisir à apprendre comme on devrait toujours avoir du plaisir à travailler nous-mêmes, car l’effort consenti est ainsi tellement agréable à faire ! Être mobilisé autour d’un but signifiant est une clé de succès indéniable.

Pendant cette journée, Roberto n’était pas au bout de ses peines. Ainsi, j’essayais discrètement de me tenir au courant, parfois via Mario, de ce qui arrivait avec cet aéroport de Presque Isle, au Maine (qui avait fermé le matin même), là où devait atterrir Marc Prensky qui arrivait de Boston pour nous donner une conférence en soirée. Au bout du compte, on a même pensé à remanier (inverser) la programmation si jamais l’aéroport ne rouvrait pas pendant la journée… Finalement, le plan B ou C n’aura jamais été nécessaire, Prensky réussissant à arriver au CAHM quelques dizaines de minutes avant sa conférence (J’y reviendrai dans un autre billet). (OUF quand même !) Pendant la conférence, j’ai profité du backchanneling Twitter pour prendre des notes (de façon un peu hyperactive, j’avoue ;-)) pour un article dans l’Infobourg, pour lequel je nous ai offerts, mon collègue David et moi, lorsque Martine Rioux demanda quelqu’un, justement sur Twitter, le jeudi après-midi, presque au moment où nous arrivions. (Un autre billet traitera du backchanneling et offrira à quiconque le désire l’ensemble des gazouillis (tweets) publiés lors de Clair2010.)

Prensky pendant sa conférence

Prensky et 6 jeunes du CAHM

Par la suite, en fin de soirée, on a pu continuer de faire connaissance avec d’autres parmi les quelque 200 participants, et ainsi partager sur nos pratiques, nos idées, etc.

SAMEDI: finalement, pour cette dernière journée, on pouvait choisir parmi de nombreux ateliers dont un nombre trop grand m’intéressait… Une chance qu’on peut par la suite en écouter quelques uns via UStream: ça aide ou aidera à en profiter encore plus, vu que personne que je connaisse n’a le don d’ubiquité 😉 !

Ainsi, je suis allé sur l’atelier sur le mobile-learning, animé par François Guité, aidé de Félix et Charles-Olivier qui se sont rendus à Clair de leur propre chef. Par la suite, j’étais avec François pour celui sur l’autonomisation des apprentissages et, enfin, j’ai participé à l’atelier sur les outils-réseaux, animé par Nelson Magoon que j’ai connu à cette occasion.

Un délicieux diner brayon (incluant les fameuses “ployes“, sorte de crêpes de sarrasin, cretons et sirop d’érable), préparé et servi par les employés de la cafétéria du CAHM, entrecoupait ces ateliers.

À la plénière qui clôturait le colloque-barcamp, plusieurs avaient la tête en ébullition, tellement le brassage d’idées éveillait nos neurones en même temps que nos émotions (J’y reviendrai dans un autre billet). Certains ont même employé l’expression «État d’ébriété intellectuelle», au colloque de l’UQ sur le numérique (#UQnum) qui suivit une semaine plus tard, expression qui fut reprise par certains ayant participé à Clair2010.

Bref, Clair2010 fut un tremplin pour plusieurs, comme Vers l’éducation 2.0 le fut pour moi le 15 septembre 2007. Pour ma part, Clair2010 fut une occasion de recharger mes batteries, de m’alimenter en idées, en réflexions, en moteur pour mieux agir.

Je voyais dans plusieurs personnes ce regard illuminé de la personne qui vient d’avoir une sorte de révélation qui remettra en question ses pratiques pédagogiques, de l’autre qui vient de découvrir quelque chose d’important dans son cheminement professionnel, etc. Il y a une grande part d’énergisation (Je sais, j’invente le mot) dans ce genre d’événement. Et pour ceux qui pensent que, comme moi, l’illumination ou le point de départ de la réflexion a déjà eu lieu quelques anées auparavant, Clair2010 ne fait que confirmer qu’il existe des modèles d’intégration des TIC qui fonctionnent, en autant qu’on ne reste pas centré sur le T de technologie et qu’on va plus loin, vers l’humain que nous sommes tous.

Je crois sincèrement que ce fut le point central du succès de Clair2010: l’événement n’était pas techno-centré, mais bel et bien centré sur l’être humain, sur l’accueil et le partage: là réside la voie du succès dans l’intégration des TIC avec nos élèves: Clair2010 me l’a confirmé, une fois de plus 🙂 ! Il nous faut donc passer à l’ère de la collaboration, ce qui constitue souvent un changement important de mentalité ou de culture. En parlant de culture et de collabo: le système de filtrage internet du MÉNB (Ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick), quant à lui, n’est vraiment pas rendu là, puisqu’il refusait l’accès plus souvent qu’il ne collaborait… Éducation à faire, ici encore face à cette approche techno-centriste plutôt qu’éducative 😉 !

C’est François Guité qui parlait d’intégrer les réseaux plutôt que les TIC: je crois qu’on en a eu un avant-goût à Clair2010 !

PHOTOS DE Clair2010: mes photos sont ici, ainsi que celle de Brigitte Long, prises pendant que j’étais aux ateliers samedi.

Voici en terminant quelques unes d’entre elles !

Tout d’abord, l’écran du backchanneling Twitter…
Backchanneling Twitter

Des élèves au travail dans la classe de Danis.
Dans la classe de Danis, on travaille sur des portables

Studio télé: image par-dessus le fond bleu = bulletin météo.
Désolé pour la qualité ici, mais la fréquence de balayage de l’écran cathodique ne faisait pas bon ménage avec mon appareil photo 😉
Écran moniteur dans le studio télé

Régie vidéo:
Régie vidéo du studio de télé du CAHM

D’autres élèves au travail:
Travail en cours par une élève du CAHM

Montage vidéo par une élève du CAHM

Anecdote avec la souffleuse: essieu rompu… Transport via l’intérieur du CAHM, pour couper court !
La souffleuse dont l'essieu s'est rompu...

Les participants impliqués dans des ateliers ou autres.

Les participants impliqués dans certaines activités de Clair2010

En terminant: merci à tous ceux qui ont fait de cet événement une réussite totale 🙂

À part ceux que j’ai déjà nommés, je ne rajoute personne, car j’en oublierais à coup sûr !