Elle était jeune, elle était pleine d’avenir, elle était de beaucoup de causes et de combats, elle était entière… bien trop entière. Pour elle, aucun compromis possible. Elle était aussi très sensible… bien trop sensible: avec elle, aucune émotion vécue à moitié ou avec un peu de compromis. Non: impossible de vivre comme ça…
Les êtres entiers, passionnés, sont rarement des as du compromis. La tiédeur, très peu pour eux, merci.
Marylène était comme ça. Je l’ai connue brièvement, dans une “job d’été” il y a quelques années, entière et passionnée, sans compromis, avec une sensibilité à fleur de peau. Une boule d’énergie pétillante d’un soleil à faire resplendir partout, mais aussi avec une sorte de mal qui ronge l’intérieur insidieusement, invisiblement…
Elle a ressenti sa vie, trop entièrement, incapable de faire un quelconque compromis qui aurait assuré sa… survie. La tension nécessaire entre compromis et passion, qui existe sur le «fil de fer» de la vie, sur lequel on tente de marcher en équilibre… cette tension a été trop grande: le fil s’est rompu. La vie a basculé dans le vide…
Ce vide que tu laisses autour de toi maintenant. Ce grand vide impossible à combler, que l’on peut seulement pleurer. Sans jamais comprendre vraiment ce qui a pu te mener là. Une grande souffrance, sans aucun doute. Une trop grande souffrance que tu ne parvenais pas à exprimer. Une souffrance ressentie avec toute ta (trop) grande sensibilité. Cette hyper-sensibilité à la vie qui rend la vie parfois insupportable.
Et tu as choisi l’insupportable… pour nous.
J’espère juste que, maintenant, où que tu sois, que tu es en paix. Repose-toi bien, maintenant. Ta vie ne te fatiguera plus, elle ne te hantera plus, toi, mais nous, si. Puissions-nous apprendre à vivre avec cet événement, dans un compromis nécessaire à la survie, nécessaire à la vie, sans pour autant tomber dans une tiédeur mièvre, cet art du compromis et de la survie que tu n’auras pas compris, que tu n’auras jamais été capable d’accepter…
MISE À JOUR : 2009-10-17–09h00
Tiens: cette chanson du Alan Parson’s Project en guise de conclusion… si on peut conclure : c’est par ici.
Merci de ne pas la traiter d’égoïste, de ne pas lui reprocher de ne pas avoir pensé aux autres.
Comme l’a dit Nelly Arcan, “vouloir ne pas faire souffrir les autres n’est pas une raison suffisante pour vivre”.
Que dire, sinon que je suis navrée pour toi et pour tous ceux qui l’aimaient.