L'image… ne vaut parfois pas 1000 mots !

Depuis quelques semaines maintenant, la campagne électorale bat son plein…

Outre les experts en langue de bois qui nous servent des insipidités de phrases creuses à en dormir littéralement debout, les chicanes de petits coqs qui se relancent des reproches ou des insultes, les particularités des chefs mentionnées ici et là, la posture libérale sur les pancartes, la “faiblesse” d’André Boisclair, les imprécisions de chiffres de Mario Dumont, le rejet de candidats ADQuistes, le tout petit discours d’un gros Champagne régional, outre tout ça, donc, y a-t-il quelque chose vraiment ? Y a-t-il du fond, du contenu, ou juste de la poudre aux yeux et des images ?

Car il est là, à mon avis, le gros problème. Nous sommes au règne de l’image ! Il n’y a que ça qui compte. Je ne nie pas l’importance de l’image, mais celle-ci DEVRAIT être accompagnée d’un fond (ou devrait accompagner le fond), de quelque chose de vrai derrière, ce qui n’est pas le cas, ou, si ça l’est, l’image est trop opaque pour qu’on puisse voir le contenu !

Alors on a “trois clowns”, comme disait Luck Mervil la semaine dernière. Trois marionnettes qui disent et répètent ad nauseam tout ce que pondent les conseillers, les faiseux d’images. On prépare longuement tous les discours, tous les points de presse EN FONCTION DE l’image qui s’en dégagera. Tout est calculé, ou presque : on change même les couleurs des logos selon la mode. Et quand un imprévu arrive, souvent on est mal pris… L’image parfaite a ceci de particulier, elle manque souvent d’humanité. Elle se veut parfaite en tous points, ce qui donne des platitudes infinies. Et le public n’est pas mieux, ou sont-ce les journalistes qui poussent dans cette direction… On scrute à la loupe pour trouver une imperfection, un élément croustillant qui fera la cote d’écoute du bulletin de ce soir, et on dénonce avec force cris ce grain de sable dans l’engrenage. On veut une machine bien huilée, parfaite, une image parfaite, le tout au détriment du vrai discours, des vraies affaires, car le public, pense-t-on, s’en fout, des vraies affaires !

À quand des hommes (ou des femmes) politiques de conviction, avec de vraies idées, qui envoient balader une partie de ces équipes qui font primer l’image sur tout le reste !

Autre question dans ce contexte, mais elle est piégée d’avance : ADQ signifie-t-il Avance du Dépit Québécois (face à la politique…) ?

3 Replies to “L'image… ne vaut parfois pas 1000 mots !”

  1. Le pire je crois c’est les gens ne veulent même pas entendre parler du fond. Combien entend-on de personnes dire qu’elles voteront pour quelqu’un par qu’elles “n’aiment pas la face de l’autre”, ou bien par adhérence aveuble à des vieux enjeux qui ne sont plus actuels, montrant ainsi une connaissance bien limité de l’histoire, de l’économie et de la politique…

  2. Une autre question par rapport à l’image que doit projeter un politicien. Prenons comme exemple le chef de l’ADQ, mari et père, trimballant sa petite famille avec lui comme des accessoires tendances en politique, se présentant dans le comté de Rivière-du-Loup.

    Ensuite André Boisclair, homme urbain se présentant dans un comté de Montréal, homosexuel et sans enfant.

    On peut penser que les Québecois des “régions” (après tout l’intégralité de Québec en dehors de Montréal, ou à peu près) veulent être représentés par quelqu’un qui leur “ressemble”, ou alors qui ressemble au Québécois moyen. Serait-on assez étroit d’esprit pour s’obliger à voter pour la personne projetant d’avantage cette image?

    André Boisclair ne peut pas être touché par le dossier de la famille parce qu’il n’en aurait pas. Mais il est né de l’immaculée conception ou quoi? Il est bien le fils de quelqu’un, non? M’enfin.

    La vie personnelle des politiciens ne devrait entre dans l’arène politique. Elle a déjà laissé trop de place aux coups-bas et aux propos méprisants envers des groupes de personnes ou des individus.

  3. Excellente idée Gabrielle, que l’image projetée pourrait (remarquer le conditionnel ici) influencer consciemment ou non l’idée qu’on se fait d’un candidat, d’un chef, ou plus fort encore, d’un parti…

    Ça peut sûrement être un facteur d’influence, mais reste à savoir jusqu’à quel point ! Pas facile à mesurer, ça !

Leave a Reply to madeleine Cancel reply