Hier, en passant par la route 169 (appelée à cet endroit Petit Parc, par opposition au Grand Parc (des Laurentides) qui borde la route 175), route où je circule au moins 5 à 6 fois par année depuis plusieurs années, j’ai remarqué un petit détail qui doit être somme toutes assez récent…
On a “changé” le nom d’une rivière ! En effet, lorsque je conduis dans un tel lieu et que je veux occuper mon esprit afin qu’il ne sombre pas dans un sommeil profond (au volant, c’est assez fatal !), je me mets à remarquer certains détails comme celui d’hier. Par exemple, dans le Petit Parc, on traverse exactement 6 rivières, aux kilomètres 14, 21, 35* (3 multiples de 7), puis aux kilomètres 43, 48 et 52. Ces rivières sont les suivantes, dans l’ordre (du Sud au Nord) : Pikauba** (que l’on a croisée auparavant, 14 km avant la jonction des routes 175 et 169, jonction qui est au km 166 de la route 175), Upica, Pika, Sawine, Morin et Rivières aux Écorces.
Donc, au km 21, au pied du mont Apica (flèche verte sur la carte), on croisait la rivière Upica (flèche rouge), selon ce qui était écrit sur la pancarte sur le petit pont. Hier je lis, en passant sur le pont : rivière Apica. Ah bon ! Appellation plus logique selon moi, puisque rivière située au pied du célèbre mont du même nom. En fouillant ici et là, je n’ai pu trouver que des bribes d’infos concenant certaines rivières traversant la Réserve faunique des Laurentides, mais très sporadiquement Apica ou Upica apparaît sur certains documents d’un ministère pour désigner une petite rivière sans intérêt, ou presque.
*J’ai arrondi à un km près, selon ce qui se retient mieux 😉
**La Pikauba est la rivière sinueuse qu’on voit à la droite de la carte ci-dessus. Cette rivière est beaucoup moins insignifiante que l’ex-Upica devenue Apica ! Elle traverse la 169 au bas de la carte : flèche orange.</span
Ce “U”pika m’a toujours agacé, faisant croire à une errreur. Parfois, je me demandais si ce ne serait pas une particularité de la langue montagnaise (je suppose?)d’où il vient, les “U” et “A” pourraient être des suffixes changeant la signification du mot “Pika”… Qui sait? En tout cas, je suis contente que ça ait été modifié, et encore plus contente que tu l’aies remarqué!
Vérifier sur le site de la commission de toponymie du Québec..
Gilbert
Merci pour la piste, Gilbert !
Voici ce que j’ai fini par trouver (lien ci-dessous), ce qui confirme que le nom Upica affiché était désuet depuis… tenez-vous bien… 1961 !!! WOW !
Référence ici.
Texte trouvé = ce qui suit :
Petit affluent de la rivière Pikauba, la rivière Apica traverse la route reliant Québec au Lac-Saint-Jean, à mi-chemin entre le lac Jacques-Cartier et la limite nord-ouest de la réserve faunique des Laurentides.
Passant au pied du mont Apica, elle coule dans une vallée étroite et encaissée qu’on peut admirer à partir d’une halte routière sise à quelques kilomètres au nord du pont qui l’enjambe. Cette rivière est l’émissaire d’un alignement de petits lacs situés au sud, le lac Micoine constituant sa tête. Au sud-ouest du mont Apica, qui culmine à 884 m, se trouve le lac du même nom, qui fait cependant partie du bassin de la rivière aux Écorces.
Le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (1914 et 1925) mentionne Rivière Upika. On retrouve également le nom de la rivière sur la carte de la province de Québec par Eugène Taché (1870), dans les Études de Stanislas Drapeau sur les développements de la colonisation du Bas-Canada (1863), sous la forme Upica cette fois, et dans un rapport de 1850 du commissaire des Terres de la couronne, J. H. Price, avec l’orthographe Upika.
Le terme montagnais upica signifie il est resserré en parlant d’un cours d’eau. Il est improbable que ce nom signifie courroie de portage comme on a pu le croire naguère. Longtemps en usage, le nom Upica a été changé pour Apica depuis que la montagne a été désignée ainsi en 1961. Elle a alors acquis une certaine notoriété avec l’installation, à proximité, d’une station de radar, aujourd’hui désaffectée.
Source: Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d’un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d’un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
En effet vous avez bien raison. Une petite rivière paraissant insignifiante. Pourtant en raison de la topographie et de fontes du printemps on a eu de cesse de remplacer ce pont. Mon père en a construit un en bois vers 1940 en remplacement d’un précédent. construit avec de moyens rudimentaires pendant la guerre dans un endroit aussi éloigné pour l’époque c’était un défi . https://flic.kr/p/byb2nz Le sien fut aussi emporté vers 1948 50. Je l’ai vu pleurer sur les ruines de ce qui fut son premier pont sous.
C’est le retard stratégique mis par son parent l’époux d’une cousine le Ministre Antonio Talbot, aussi député de Chicoutimi à le reconstruire qui a permis pendant près de dix ans le détournement du trafic et du commerce du Lac Saint Jean qui s’était mobilisé vers 1927 vers le Saguenay, une mobilisation récupérée gr^ce à l’inaction d’un politicien. Plus ça change plus c’est pareil.
On semble encore remplacer ce pont sur La Apica (mon père disait et écrivait la Upica) avec une certaine fréquence m^me soutenue mais je n’en connais pas la cause maintenant. Le béton défectueux?