Accessibilité Internet – un droit pour TOUS !

ou L’art de con-cevoir un site de façon absolument imbécile au RQAP !

En ces jours où on revendique un accès Internet haute vitesse pour tous (Voir le Wiki du Plan numérique pour le Québec, initiative née ces jours-ci chez des blogueurs et autres acteurs du Web que je connais ou que je découvre), permettez-moi de revendiquer, en premier lieu, d’abord et avant tout, l’accessibilité POUR TOUS aux services gouvernementaux en ligne, ce qui est loin d’être le cas au Gouvernement du Québec !!!

Imaginez-vous donc que, récemment, j’ai eu maille à partir avec les “sévices” informatiques du RQAP (Pour les “cousins” : Régime Québécois d’Assurance Parentale, qui chapeaute l’administration des congés de maternité et, dans mon cas, de paternité…)

J’essaie de faire court, mais je ne passerai pas sous silence les détails croustillants et désolants de la saga. Il y a, sur le site du RQAP, une section qui nous dit qu’on peut faire notre demande en ligne pour le congé : youppi ! que je me dis alors, je vais pouvoir aller plus vite et faire ma demande le premier jour du retour à la maison, avec maman et bébé 🙂 Je vais aussi pouvoir remplir en ligne la demande pour maman pour son congé de maternité ! Yabadabad…ARRRRGGGGHHHH ! Qu’est-ce que c’est que ça, non mais *&@%#?&@%$#&@?#%……

Je vous fais grâce des détails et des mots saugrenus qui ont pu alors instantanément sortir de ma bouche, et ce, malgré la présence des très chastes oreilles de poupon qui dormait tout près !

Voyez-vous, sur le site du RQAP, il faut avoir AB-SO-LU-MENT Windows comme système d’exploitation et il faut AB-SO-LU-MENT avoir Microsoft Internet Explorer comme navigateur Internet. Pour paraphraser : hors Microsft, point de salut ! M’enfin, si… On peut aussi utiliser, tenez-vous bien, un autre navigateur : un certain netscape (Quoi ??? Ça existe encore, ça ?)

NIAISERIE !

Si l’imbécillité pouvait tuer, il y aurait un con-cepteur de sites de moins sur cette planète.

Entretemps, j’ai su, via une personne qui s’est avérée travailler au RQAP, que le site a été réalisé par un sous-traitant (J’ai plutôt l’impression qu’il s’agissait d’un saoul-traitant, dans ce cas précis). Encore une fois, on y est probablement allé avec le plus bas soumissionnaire, je ne sais pas ni ne veux le savoir !

Le pire, c’est qu’il n’y a AUCUNE adresse courriel à laquelle on peut faire parvenir quelque chose comme une plainte au RQAP. Voici ce qu’on lit sur leur site Internet, dans la section Pour nous joindre :
Par Internet
Vous pouvez communiquer avec le Centre de service à la clientèle en utilisant les services en ligne. Il vous suffit d’être inscrite ou inscrit aux services en ligne du RQAP et d’avoir fait une demande de prestations. C’est en accédant à votre dossier que vous pourrez transmettre votre demande de service (demande d’information, demande d’assistance ou plainte).

Bref, il faut que je sois inscrit, sous Windows, dans Internet Explorer, pour pouvoir porter plainte pour le fait que je … ne peux pas m’inscrire !!! La poule ou l’oeuf ? Plus ridicule que ça, tu es mort et enterré depuis bien avant l’invention non pas d’Internet, mais de l’écriture elle-même…

Désolant, ridicule, imbécile, web 0.0 et quoi d’autre encore !

Je dois donc me résigner et envoyer ma plainte par courrier papier ou encore écrire directement au ministre (Sam Hamad) qui a eu la «gentillesse» de laisser une adresse courriel dans sa lettre papier envoyée pour flasher avec le calcul qui a suivi ma demande et l’acceptation de celle-ci, tout ça sur papier !

Alors, pour conclure, avant même de revendiquer un accès haute vitesse pour tous pour être ainsi “de son temps”, je me permets de revendiquer l’accessibilité aux services gouvernementaux en ligne POUR TOUS ! Si quelqu’un peut relayer cette revendication dans le Plan pour un Québec numérique, merci de le faire ou de me dire comment le faire (Je n’ai pas eu assez de temps pour tout lire ce qu’il y a là-dessus, et surtout, où contribuer)…

MISE À JOUR : 2008-11-11–17h28
Jean Charest promet une ville sans fil pour Québec, sans mentionner le nom de Zap-Québec, même si on espère qu’il confiera l’administration du million de $ aux gens de Zap Québec (comme ça, on sait que ça sera bien dépensé !), et sans mentionner le mot Montréal (qui est inclus dans les autres villes auxquelles on fait vaguement allusion : les régionnalistes vont e^tre contents ;-)))

EN MÊME TEMPS, oubliez pas M. Charest d’élargir l’accès à vos services en ligne, svp !

TIC à l'école : une utopie (?)

(À voir comment les lenteurs administratives nous compliquent l’existence, j’ai eu le goût de mettre mon point d’interrogation entre parenthèses dans le titre, tellement j’avais plutôt le goût de mettre un point d’exclamation ou, carrément, un “smiley” la bouche “par en bas”…)

Il semble assez évident pour quiconque est juste un peu “branché” qu’Internet est devenu un réseau de plus en plus présent dans notre société, au point où tous les acteurs principaux s’y sont mis et ont maintenant pignon sur web.

Un peu d’histoire…
Dans cette même foulée, on a eu droit, au Québec en 1996, au plan Marois, il y a donc longtemps jadis, du temps que l’actuelle chef du PQ était ministre de l’éducation. Ce plan prévoyait l’achat massif de “quincaillerie“, d’ordinateurs, mais absolument rien au départ pour les logiciels et pour la formation des enseignants… Disons que ça partait mal… Il y a bien eu quelques formations depuis, ainsi qu’un maigre budget consacré à l’époque à l’achat de logiciels se limitant très souvent à LA suite bureautique Office, vendue à fort prix, bien entendu, de même que les systèmes d’exploitations Windows dont les licences coûtaient la peau des fesses aux commissions scolaires. Une bonne occasion d’affaire pour Microsoft, mais des budgets limités pour vraiment innover dans des trucs plus pédagogiques et qui favorisent l’apprentissage moins “périphérique” que celui des menus Word…

Depuis, la situation (au secondaire) s’est un tant soit peu améliorée, du côté des équipements. On a désormais droit à quelques projecteurs qu’on se partage à plusieurs enseignants, nécessitant une logistique qui tient parfois de la prouesse acrobatique ou temporelle…

Un exemple : je veux me servir d’un projecteur pour un cours. Je dois réserver ledit projecteur. Ensuite, je dois aller le chercher au secrétariat où il est entreposé en sécurité. Comme beaucoup d’enseignants moins zélés (ou dont les priorités budgétaires sont ailleurs) n’ont pas d’ordinateurs portables (payés à même leur budget personnel, sans aucune déduction fiscale) et que ce sont loin d’être toutes les classes qui ont au moins un ordinateur (notre école dispose de laboratoires de 33 postes, qu’on doit aussi réserver et utiliser toute la classe en même temps…), on a placé un ordinateur portable avec chaque projecteur, ce qui fait une boîte passablement lourde, qu’on doit trimbaler dans les escaliers, etc.* Par la suite, si mon autre cours est dans une autre section (pavillon) de l’école, je dois aller reporter le projecteur audit secrétariat pendant la pause de 10 minutes, puis me rendre dans l’autre pavillon pour aller chercher un autre projecteur (réservé, lui aussi, au préalable) dans un autre secrétariat sécurisé, puis me rendre dans l’autre classe avec une autre boite lourdaude… Bref, vous voyez très bien le genre de course physiquement exigeante qu’on doit se taper pour utiliser une simple technologie en classe. Fastidieux, décourageant… Faut vraiment vouloir !

Et je n’ai parlé que du projecteur, là. Et si j’essaie de faire déplacer un groupe dans un autre pavillon pour pouvoir bénéficier du même local (et que j’ai au préalable vérifié si ça entrait bel et bien dans l’horaire !!!), on me répondra que les parents se sont fait vendre une école pavillonnaire où leurs enfants sont en sécurité, chacun dans son pavillon… Mais ils doivent cependant se déplacer pour les gymnases (cours d’éducation physique) de même que pour certains cours à option (les arts en général), etc. Sans compter les déplacements sur l’heure du dîner… Bref, un argument qui finit par difficilement tenir la route plus que quelques nanosecondes.

On nous a parlé, en fin d’année passée, de l’avènement des TBI (tableaux blancs interactifs). J’ai su récemment qu’on se proposait d’en installer, oui, mais dans les laboratoires d’informatique, là où trônent déjà 33 ordinateurs. Qu’elle est alors l’utilité du TBI ? Je pensais que ces TBI (quoiqu’on en dise – magistral fancy, etc.) pourraient compenser pour l’absence de plusieurs ordinateurs dans chaque classe… **

Bref, on nage dans l’Administratif (avec un grand A) qui pense en chiffres et aussi en terme de marketing, de sécurité, de beaux tableaux (pas les TBI, mais les tableaux Excel ;-)) et qui, surtout, a peur de favoriser quelqu’un plutôt qu’un autre. Égalisation ou nivellement, appelez ça comme vous voudrez, le tout gouverné par une peur extrêmement grande, la peur de créer un précédent. Or, pas de précédent, pas d’innovation, non ? Donc, l’Administratif oublie souvent le concret de la vie, comment les choses sont parfois plus ou moins invivables sur le terrain, au quotidien, loin des bureaux et des calculs d’égalisation ou de nivellement théoriques… On oublie surtout, tout le côté pédagogique, les apprentissages au centre desquels toutes ces “politiques d’achat” et les “politiques d’utilisation” devraient être élaborées.

En fin de compte, c’est un peu comme si on disait : «Utilisez les TIC avec vos élèves, mais tout le système va faire finalement en sorte que RIEN ne vous facilitera la vie et que si vous ne les utilisez pas, la vie va finalement être bien plus facile»… Bien sûr, personne ne DIT ça, mais dans les FAITS, dans la VRAIE VIE, ça finit par se traduire exactement comme ça. Démotivant.

Et je n’ai pas encore parlé de la bande passante qui obsède littéralement nos gestionnaires à la CS, entre autres parce que le fournisseur Internet gère les données ou vend son accès de cette façon aussi, peut-être… En cette ère des réseaux qui se multiplient sur la Toile – et du potentiel incroyable qui laisse poindre le bout de son nez -, comment peut-on en arriver à cette conception rétrograde de l’utilisation des TIC, qui fera en sorte que plusieurs enseignants vont reculer et finir par se dire qu’Internet, c’est pour n’importe qui SAUF pour les écoles.

Va-t-on une fois de plus manquer le bateau et faire reculer l’école non pas au XXe siècle, mais au XIXe si ça continue ainsi ? Va-t-on passer à côté d’une véritable (r)évolution du système d’éducation ? Va-t-on laisser l’éducation des enfants voguer ou surfer n’importe comment en n’étant pas ACTEURS sur le plan technologique qui prend de plus en plus toute la place ? Va-t-on laisser la technologie évoluer n’importe comment en se désengageant de l’éducation nécessaire sur la Toile comme dans toute société ?

Et, finalement, allons-nous (ceux qui croient encore aux TIC) devoir évoluer complètement HORS du système d’éducation ?

Je commence très sérieusement à me poser toutes ces questions, à force d’avoir l’impression de me battre contre des (très gros… énormes) moulins à vent !

*Mise à jour 1, avant publication :
Dans mon pavillon, on a enfin eu droit de laisser un des 2 projecteurs au 2e étage : bravo ! Un petit, très petit, pas, certes, mais au moins il est dans la bonne direction !

**Mise à jour 2, toujours av
ant publication :

Cette idée de placer un TBI dans le laboratoire d’informatique (laboratoires qui éloignent les technologies des classes le plus souvent) commence à être plus ou moins abandonnée à force de réfléchir ensemble, quelques profs et la direction… En espérant que ça continue en ce sens !

Textes complémentaires à lire :

Bruno Devauchelle
Infobourg
Sociologie des organisations
Les jeunes et Internet : usages et pratiques

La culture en péril

À écouter, puis à méditer, une fois le rire passé 🙂

Dénonciation artistique (et originale) des coupures faites en culture par le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

MISE À JOUR : 2008-09-20–09:06

Je crois que c’est un peu à ça que je faisais allusion ci-dessus quand je disais “à méditer, une fois le rire passé”… Je n’avais pas d’autres mots à ce moment, mais une vague idée, une intuition de ce qui découle d’un tel message. À lire donc, chez Michel Dumais, principalement à partir du commentaire de Martine Pagé qui développe beaucoup l’idée de départ que j’ai eue, un peu floue, après visionnement de la capsule vidéo. Martine reprend aussi son commentaire dans un billet sur son blogue.

Une chose est maintenant absolument sûre, les campagnes électorales se jouent de plus en plus sur le web et de moins en moins dans les petits spots publicitaires télé “contre l’autre” qu’on voit ad nauseam ces jours-ci !

Intolérance anglophone

Hier, Photosmax nous informait que la pièce gratuite de la semaine du iTunes Store en était une du groupe québécois Karkwa…

Aujourd’hui, un article de MacQuébec nous informe de certains commentaires passablement désobligeants de la part d’anglophones qui, pour une fois, ne peuvent comprendre toutes les paroles.

Pourtant, ici au Québec, bien des gens écoutent des chansons dont ils ne pigent que dalle !!!

Pour ce qui est de l’image, qui est appelée la “tête carrée”, disons simplement que François nous a fait découvrir (je cherche la référence, mais je ne la trouve plus…) un autre sens de l’expression tête carrée, en utilisant cette image pour montrer une tête qui a des oeillères grosses comme “ça”…

La politique, ça vaut pas…

… de la fiente d’oiseau :-/

Décidément, quand je vois de telles niaiseries, je me désole encore plus de la classe politique.

On veut nous faire gober qu’il faut voter pour ÇA en toute démocratie ? Je trouve que l’orthographe du mot démocratie devrait se transformer en démo-crassie, point final !

Rendu bas comme ça, comment peut-on pouvoir espérer gouverner un pays ? Décidément, il y a des gens puérils dans l’équipe qui font des pots cassés… Tout ça devient digne d’une mauvaise blague de quelqu’un qui a oublié sa maturité dans le fond d’une garde-robe !

Au fond, je ne sais pas pourquoi je me désole. Ça confirme ce que je pensais depuis longtemps de la classe politique en général… Dommage également que tout ne se résume qu’à une campagne d’image.

Seul point positif, Internet semble jouer de plus en plus en campagne, mais pas nécessairement de la bonne façon, ce qui fera dire à plusieurs qu’Internet, ça ne vaut pas de la … fiente !