Publication papier obligatoire ?

Hier, j’ai eu l’occasion de vivre un Skypecast (conversation audio seule) avec des gens du réseau Apprendre 2.0. À 5 personnes qui ont réussi à faire coincider leur horaire, nous réunissions 3 continents, c’est peu dire 🙂

Ainsi, nous avons pu nous pencher ensemble, pendant environ une heure, sur quelques questions sur l’intégration des TIC (mes amis européens diront TICE ;-)) à l’éducation en général et à l’enseignement en particulier. Nous avons aussi parlé de partage de ressources (comment collaborer vraiment entre personnes), de l’assez faible convivialité des “outils”-TIC actuellement disponibles (à notre connaissance en tout cas – quelqu’un d’autre a peut-être trouvé la perle rare et il pourra nous la partager bientôt, qui sait !).

Là où j’ai parfois accroché (Ceci se veut une hypothèse, peut-être une constatation, mais sûrement pas un reproche !), c’est quand j’avais l’impression que les initiatives de partage qui marchent doivent presque obligatoirement déboucher sur une publication : ça sonnait dans le style “preuve d’une consécration” ou “célébration officielle d’une réussite”.

Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’aborder ce sentiment dans la discussion, mais je me demandais pourquoi faut-il toujours une sorte de mise sur papier publiée pour officialiser quelque chose. On parlait de changements de paradigmes, eh bien ici aussi, ça pourrait se produire, non ?

Je sais bien que la pérennité du papier semble plus véritable que celle des données informatiques, mais il n’empêche qu’un manuel, aussitôt publié sur le marché, a cet aspect figé, voire coulé dans le béton, qui contraste avec la réalité de plus en plus mouvante à laquelle nous sommes confrontés. Alors pourquoi s’embarrasser (!) du papier et de la publication figée en cette ère de l’information constamment mise à jour ? Je sais bien qu’une publication permet d’immortaliser en quelque sorte quelque chose non pas au terme de son élaboration, mais plutôt à UN TERME de son élaboration, car l’élaboration n’est jamais complètement finie…

De là à passer au débat sur les manuels scolaires, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement ! Vivement qu’on mette ces énormes budgets ailleurs 🙂
Dans des TBI, par exemple ? Ou des tablettes PC ? Ou… … …

Homo

À la demande de Zed (avec beaucoup de retard, je sais, désolé Zed, sincèrement), voici le billet promis.

Au cours de mes années d’enseignement, il m’est arrivé à l’occasion d’aborder le sujet de l’homosexualité en classe. Ce sujet est toujours délicat, car on sent plusieurs préjugés complètement inutiles desquels on n’est pas toujours complètement sorti soi-même parfois (?) (Sous-entendu : ce ne sont pas tous les enseignants qui sont à l’aise avec ce sujet…)

Ainsi, il m’est déjà arrivé de raconter aux étudiants la fois où un couple de mes amis s’est embrassé (tout ce qu’il y a de plus banal et ordinaire comme embrassade) en se disant au revoir. Exactement comme un couple d’hétéro qui se sépare le temps d’une journée de travail…
Je me rappelle même avoir alors pensé au premier coup (le “jugé premier” si on veut) que ça faisait “spécial”, car moins courant, visuellement parlant. C’est une scène que je vois moins souvent, tout simplement… Et je me rappelle surtout avoir pensé, immédiatement après, que ce n’était chez moi que le fait que ça ne soit pas courant qui me faisait réagir. Car, au fond, un couple qui s’embrasse quand un va travailler, peu importe qui compose ce couple, c’est une scène courante, non ? Cette prise de conscience de jadis (ça fait moult années, cet exemple), racontée aux élèves, les faisait réagir. Et la discussion qui suivait pouvait amener à une prise de conscience plus approfondie, à une réflexion plus poussée.

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Il m’est aussi arrivé, à quelques occasions, qu’un ami ou une connaissance décide de se confier à moi, au sujet de son orientation sexuelle, de son homosexualité. Ces cas-là étaient des cas de gens qui se décident soudain à s’assumer complètement, après avoir vécu les déchirements que procure toute forme de marginalité. Dans tous les cas que j’ai connus (ils ne sont pas légion, mais tout de même), on sentait chez ces personnes une sorte de délivrance que leur donnait leur décision, même si la décision d’assumer complètement son identité (car ça fait partie intégrante de l’identité de la personne) n’avait pas été facile à prendre. Dans ces cas-là, souvent, je n’avais qu’à être l’oreille attentive dont ces personnes avaient besoin, d’être celui qui recueille la confidence, simplement, sans juger.

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Dans mes très lointain souvenirs, je me rappelle aussi celui où je m’étais à quelques occasions fait traiter de fif (3 lettres qui en disent long, comme disait récemment le Prof Masqué)… parce que je jouais du piano. C’était au tout début de mon adolescence, et ça blessait fort. Ce que j’ai su, puis constaté des années plus tard, c’est qu’au moins une de ces personnes insultantes de l’époque était aujourd’hui homosexuelle. La difficulté d’assumer au départ fait parfois agir ainsi…

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Je me rappelle aussi avoir vu grandir un enfant et d’avoir découvert plus tard que cet adulte était homosexuel. D’avoir jasé un peu avec un de ses parents et que l’on se soit dit que nous n’étions pas du tout surpris… Qu’on l’avait senti à l’époque et que c’était beaucoup mieux que cette personne s’assume pleinement, plutôt que de vivre dans l’ombre d’elle-même…

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Enfin, je me rappelle aussi cette autre personne homosexuelle, pleinement assumée dans sa vie de tous les jours, qui avait en horreur ces parades où des extrémistes (ce sont ses mots) se pavanent et font paraître l’homosexualité comme une grosse caricature (expression pléonasmique s’il en est une ;-)) – encore ses mots.

C’est aussi cette même personne qui nous racontait des “jokes d’homosexuels” ! Il y avait peut-être un peu d’auto-dérision dans ce fait : l’auto-dérision de celui qui s’assume pleinement. Mais les “jokes” étaient toujours tout de même assez respectueuses. De l’humour sain, pourrais-je dire.

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Bref, la discrimination, peu importe sur quoi elle porte, a un côté malsain, dommageable indéniable.

Mais en même temps, il faut savoir faire la part des choses (discerner là où il y a discrimination réelle et néfaste), comme dans le cas du dernier exemple de l’homosexuel qui raconte des “jokes” d’homosexuels dans un contexte où il fait la preuve de la pleine “maîtrise” de sa “condition”. Bien sûr, dans ce cas, les “jokes” ne sont pas discriminatoires. (Sous-entendu, il existe des “jokes” fortement discriminatoires et il faut avoir la sagesse de faire la différence entre les deux style de blagues…)

Donc, pour faire la différence entre les deux cas (discrimination ou non), il faut tout de même avoir un peu (beaucoup?) réfléchi 🙂

Beaucoup plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ?

Loft Story gouvernemental… (modifié)

Bon ! Ça y est ! Les médias vont en faire leurs choux gras pendant les prochains jours, que dis-je, les prochaines semaines, peut-être même plus.

Évidemment, beaucoup d’inconnues subsistent encore dans ce dossier (euh… roman, polar, … ?) et on en entendra parler encore longtemps. Le feuilleton risque de se poursuivre au moins jusqu’à la fin de la session parlementaire le 24 juin : ça va faire tellement de choses importantes à discuter, comparé à d’habitude ;-/

Ce matin, on ajoutait que Mme Couillard aurait été approchée (on ne dit pas quand) par le parti conservateur et que des sources au parti n’auraient pas nié le tout…

Demain on dira peut-être que les libéraux avaient payé Mme Couillard pour qu’elle coule Bernier, puis Harper, puis le parti conservateur (minoritaire) au grand complet, pour finalement déclencher des élections avec un parti libéral maintenant étrangement uni dans cette histoire de Loft grotesque.

On ouvre les paris ? 😉

Petite mise-à-jour à la suite du commentaire de Hortensia :
Évidemment, ce billet se veut ironique à souhait.
De plus, Hortensia m’a proposé en commentaire la lecture de Petrowski ici. Un autre beau texte sur cette saga (et mon adjectif n’a pas été choisi ironiquement dans ce cas-ci 🙂

Voyages et partages…

Il est souvent enrichissant de voyager en groupe, tout comme il est intéressant de voyager tout court. Le plaisir de la découverte ou de la redécouverte, dans le cas de mon dernier voyage, puisque j’avais vu deux fois New York (1999 et 2000) du temps du WTC (World Trade Center) de regrettée mémoire.

Ce que j’aime par-dessus tout en voyage, ce sont ces rencontres fortuites des gens avec qui on voyage. Dans les voyages d’élèves, bien sûr, la partie n’est pas de tout repos. Il reste que nous sommes “en fonction”, selon l’expression consacrée. Les consignes à donner, la responsabilité inhérente au rôle joué, le tout en favorisant le plus possible l’autonomie et ainsi la responsabilisation de chacun.

Ces voyages-là, ce sont aussi des occasions de discuter autre chose que boulot avec des collègues et ainsi partager quelques instants de vie. Enfin, c’est aussi la découverte de gens que nous ne reverrons vraisemblablement jamais, sauf exception. Je parle ici des chauffeurs qu’il est extrêmement rare de rencontrer deux voyages de suite (Ça m’est arrivé une fois seulement en environ 12 voyages), ainsi que des guides des agences de voyage. Avec ces gens, on devient souvent des gens qui se racontent et qui se rencontrent, au hasard de la vie. Partager quelques instants, quelques moments, pendant un repas souvent vite expédié (voyage d’élèves oblige). Écouter un chauffeur raconter quelques instants de sa vie longuement réfléchie pendant des milliers et des milliers de kilomètres, en absence constante de chez soi… Bien sûr, certaines personnes racontent plus que d’autres, se disent allègrement ou avec retenue, selon la personnalité de chacun. Et c’est ce qui fait la richesse de tous ces gens. Et c’est ce qui fait nos réflexions respectives sur la vie et ses aléas.

J’aime les voyages et les longues routes…

New York, vue du New Jersey, dans un quartier résidentiel cossu… à cause de la vue.

Éthanol 101…

Ça fait un bout que je pense à ce sujet… Depuis que j’ai écrit le billet sur ce que j’ai nommé la déshumanité de l’humain, billet dans lequel Djeault a renchéri avec l’exemple de l’éthanol produit à partir du maïs ou d’autres denrées qui peuvent servir à nourrir l’humain, ce sujet me turlupine, lentement mais sûrement.

Produire du maïs (ou autre denrée essentielle à la survie de l’humanité) pour nourrir éventuellement des voitures, ça donne un peu (beaucoup!) dans le paradoxal quand on sait qu’une partie de la population du globe peine à se nourrir suffisamment. Une autre déshumanité de l’humain, finalement.

Les libéralistes économiques ne m’aimeront pas, mais quand le seul facteur considéré est l’argent qu’on va faire, tout en affichant l’étiquette «bio» devant le mot «carburant», juste pour faire écolo, ou IN, ou pour sauver le marché du pétrole (je sais, je prends quelques raccourcis…), quand toutes ces conditions sont réunies, donc, avouons que tous les éléments de la vraie vie n’ont pas été considérés. Il manque de grands pans auxquels il faut penser, auxquels on commence à penser, mais malheureusement pas partout…

On dit déjà qu’on a trop de champs de cultures diverses (entre autres pour l’élevage intensif de plusieurs bêtes destinées à devenir de belles pièces de viande), ce qui enlève trop de forêts, et donc, de capteurs de CO2. On a trop de ces champs, puis on rajoute de la culture intensive de maïs, entre autres, mais pas pour nourrir des humains affamés, mais plutôt pour produire du carburant dit bio-carburant… Fascinant, mais désolant.

Désolant, car les répercussions économiques commencent à se faire sentir. Le prix de plusieurs céréales monte en flèche. Résultat : des gens se retrouvent dans certains pays avec des augmentations de prix auxquelles ils ne peuvent pas faire face. Ils doivent alors couper dans le nombre de repas… Bref, ça fait dur. Et il faudra se pencher sur d’autres solutions très bientôt.

J’arrête ici, car en préparant ce texte, je suis tombé sur ce dessin génial (ci-dessous) de Ygreck. On dit souvent qu’une image vaut 1000 mots. Eh bien, en voilà une qui parle beaucoup, sur laquelle je vous laisse…