Spectacle intéressant et piano manquant ;-)


Mardi soir dernier, juste avant l’immense karaoké des Plaines d’Abraham, nous étions en spectacle à Espace 400e. Avec mes amis musiciens, j’accompagnais un Groupe vocal que je connais bien 😉

Le show s’est très bien déroulé dans son ensemble : la prestation fut solide et, malgré un temps très (trop, en fait) court pour faire un test de son convenable, les techniciens de l’endroit (de vrais professionnels, toujours calmes, merci Jacques et Jacques !) ont réussi à bien faire sonner l’ensemble, selon les commentaires que j’ai recueillis dans la foule présente à l’événement…

Nous étions suivi d’un double choeur français. Ils avaient au programme une prestation des plus classiques, ce qui contrastait avec notre revue plutôt populaire de la chanson francophone du dernier demi-siècle en moyenne (si on excepte, entre autres un arrangement complètement “pété” d’À la claire fontaine). Une erreur de programmation sans doute… (Faut dire ici que la programmation a beaucoup tardé à se fixer pour ces spectacles de chorales du 400e).

Ce choeur français était accompagné par une pianiste très talentueuse, mais qui était visiblement très (très très très) déçue (et qui le faisait vraiment beaucoup sentir au début) de jouer sur un synthétiseur plutôt que sur un piano à queue, comme ils l’avaient exigé, parait-il… Premièrement, un piano à queue à l’extérieur pour une prestation d’une heure, ça fait très très cher de l’heure et les moyens techniques à déployer, incluant la présence obligatoire d’un accordeur, sont considérables. Ils auraient pu aussi se louer un piano électrique avec des touches de vrai piano, mais ils n’en avaient semble-t-il pas le budget.

Alors on m’a gentiment informé, quelque temps auparavant, qu’il serait possible que je doive prêter mon synthétiseur à la pianiste. Pas de problème, me suis-je dit, pour être accommodant et accueillant, même si je suis assez réticent d’habitude sur ce genre de question. Prêter un Yamaha Motif 7 à 3000$ l’unité, ça ne va pas de soi totu à fait. Pas pour moi en tout cas, car il a fallu que je fasse de la musique pendant au moins 2-3 ans avant que tout ça ne soit rentabilisé un petit peu… (Je ne compte pas les frais de déplacements là-dessus, frais qui ont passablement augmenté depuis les derniers 3 ans, environ, pire cette année encore !) Finalement, on m’a confirmé le tout quelques heures avant le spectacle (Wow!)…

L’attitude de déception de la pianiste au départ, je pouvais la comprendre, mais la (visible) condescendance face à l’instrument, j’avais un peu plus de misère à l’avaler. Je prête mon clavier gratisse, et je n’ai droit qu’à une baboune ou à un peu-beaucoup d’ironie dans la phrase “mais c’est un vrai charme d’utiliser ça…” ?!? C’est avec de telles attitudes que des Français ont fait une mauvaise réputation à tout leur peuple, je crois. Car je connais beaucoup de Français sympathiques, pas chiants du tout, prêt à composer avec les circonstances quand un pépin arrive, etc.

Au moins, j’ai eu droit à un merci avec un sourire qui m’est apparu sincère, j’espère, à la fin de leur prestation…

Québec, je t'aime !

Comme d’autres l’ont dit avant moi : bonne fête Québec ! 🙂

Depuis près de 23 ans que je t’ai adoptée (ou plutôt que tu m’as adopté), que je vis en ton sein, que j’y suis heureux, que j’y parcours tes rues, que j’y admire tes si beaux édifices, que j’y assiste à des spectacles à l’occasion, que j’en fais quelques uns à quelques occasions (pas assez à mon goût, mais ça, c’est pour ma retraite dans … longtemps), que j’y accumule de bons souvenirs, que j’y connais d’excellents amis, que j’y bâtis mon avenir, … … …

Depuis 400 ans que tu existes, que tu vis, que tu te transformes au gré de tes artisans, de tes bâtisseurs, … … …

Bonne fête Québec ! J’ai le goût d’y rester encore longtemps, et d’y oeuvrer à ma mesure, bien modestement 🙂

Source de la photo d’origine : National Geographic.

Énergie à gaspiller :-(

Mauvaise nouvelle apprise hier d’une source très sûre : moi qui pensais avoir contribué à régler le problème, voilà que le problème risque de refaire surface, et de façon dite permanente à partir de l’année scolaire prochaine : ma Commission scolaire veut vraiment restreindre fortement l’accès à YouTube.

Disons simplement qu’en fin d’année scolaire, alors qu’on est littéralement écrasé par le rouleau compresseur inhérent à tout mois de mai-juin, personne n’avait besoin de cette perspective qui n’augure rien de bon pour les pédagogues branchés pour l’année scolaire qui vient.

Le mot d’ordre semble donc être : «Utilisez les nouvelles technologies, mais faites en sorte que ça ne nous coûte pas cher en bande passante, car on est en déficit et ça coûte trop cher.»
Tant qu’à y être, extrapolons (si peu!) : «Continuez de faire faire bêtement des travaux au traitement de texte comme en 1985, sur WordPerfect avec des 8086». Comme dirait André Girard : «NIAISERIES !»

Le problème, ce n’est pas tant de restreindre à l’excès (pour ainsi rendre à peu près inutilisable) la bande passante de YouTube, mais plutôt de restreindre les moyens pédagogiques utilisés par des enseignants qui, eux, sont spécialisés en pédagogie, contrairement au gestionnaire qui ne regardent que des colonnes de chiffres sans penser aux vraies conséquences sur le terrain.

De toute façon, restreindre YouTube plus qu’un autre ne fait qu’enclencher un jeu du chat et de la souris… Bientôt, des moyens seront pris pour copier des vidéos de YouTube vers DailyMotion, TonTuyau.com et tutti quanti… Pourquoi pas TeacherTube, tant qu’à y être. Bref, un problème, ça se contourne allègrement, surtout un problème de cette sorte. Mais il faudra passer par des étapes de plus, au lieu de simplement accéder presque instantanément au bon fichier.

J’entends déjà les objections de nos gestionnaires informatiques : «On n’a pas coupé YouTube, contrairement à d’autres Commissions scolaires bien pires, on l’a juste ralenti». Le problème avec ce ralentissement, c’est que c’est tellement ralenti que même les reprises des émissions de sport apparaissent accélérées comparé à YouTube à cette sauce ultra-lente ! On ralentit, certes, mais a-t-on testé in situ dans une vraie classe ? J’en doute tellement…

Youhou ! On est en 2008, à l’ère du multimédia. De la bande passante, il va en falloir toujours plus pour fournir. Il est inutile d’essayer de sauver des sous là-dessus pour éponger un déficit. Le déficit, on sait à quoi il est dû, alors que les responsables assument au lieu de toujours faire porter le chapeau à ceux qui ne l’ont jamais cherché, les profs.

En plus, de l’autre côté, on nous propose des TBI et autres moyens technologiques, mais sans nous donner les moyens de pouvoir les utiliser pleinement… Paradoxe de la nature humaine, mais paradoxe qui ronge les initiatives pas à peu près…

Donc, en cette fin d’année scolaire, je nous vois encore devoir gaspiller un paquet d’énergie, complètement inutilement, en discussions plus ou moins stériles, avec des gens qui souvent ne comprennent rien à la pédagogie et à l’éducation, mais qui comprennent beaucoup l’argent et la répression. Je sais bien que, dans la réalité, on doit tenir compte de tous les facteurs, mais y a-t-il quelqu’un qui a déjà parlé du véritable coût de l’énergie mise à la mauvaise place ? On en a un très bel exemple ici.

À nos administrateurs, salut !

Aaaaaahhhhhh !

Et voilà ! Fini le temps des corrections ! Youppi ! Enfin ! Joie ! Bonheur ! La période d’esclavage est terminée ! Les résultats sont compilés, les bilans terminés (à part quelques menus détails qui devront attendre à demain, puisqu’il me faut être à l’école pour compléter quelques détails dans très peu de “dossiers”)

Je sais que la correction, ça fait partie de la job, comme on le dit si “bien”, mais quand ça se termine, ça fait toujours le même effet : un immense poids qui s’en va des épaules d’un seul coup. Tellement soudain comme truc qu’on a l’impression, parfois, que les épaules se mettent à se soulever dans les airs, comme ça, tout seul… Effet de légèreté assuré ou argent remis !

Ceci dit, je ne suis pas en vacances… Il reste quand même les sempiternelles réunions (fort ou trop nombreuses, c’est selon) dans les prochaines journées… ainsi qu’un peu de ménage qui s’impose (QUI S’IMPOSE, devrais-je écrire en majuscules !)

Et après ça, je ne serai toujours pas en vacances, mais plutôt en convalescence : comme le disait si bien Sylvain Lelièvre, lors d’une entrevue jadis à un talk-show coallien bien connu à une certaine époque, alors qu’il enseignait le français au Collège Maisonneuve, «les profs n’ont pas 2 mois de vacances, mais bien un mois de convalescence suivi d’un mois de vacances» : j’avais adoré cette phrase, car, à l’époque, je commençais à peine dans le métier et je me faisais régulièrement “écoeurer” avec cette affirmation qui a la couenne dure dans l’opinion publique…

De toutes façons, y a-t-il quelqu’un qui a déjà trouvé un interrupteur pour mettre à la position OFF un prof ? En tout cas, moi, je ne l’ai jamais trouvé.

Pablum pédagogique… (modifié)

Ce matin, je lisais chez François un billet qui fait mention de cette étude sur l’utilisation des TIC à l’école. (Allez lire ici plutôt, ce n’est pas très long !)

Le moins que je puisse dire, c’est que les (quelques?) enseignants qui utilisent les TIC à l’école semblent le faire d’une façon telle que l’on privilégie largement ce que j’appellerai le Pablum pédagogique.

Pour ceux qui ne se rappelleraient pas, le Pablum™ est cette espèce de mélange de céréales pour nourrisson. Bref, du manger-mou pour ceux qui n’ont pas de dents (et plusieurs années plus tard, pour ceux qui n’en ont plus ;-))

Par extension, on peut donc parler de quelque chose de pré-digéré, de facile à prendre. Le genre d’utilisation des TIC que je voyais dans les exemples rapportés par Martine Rioux de lInfobourg, dans son compte-rendu de l’étude, m’a fait faire ce raisonnement : les enseignants (moi inclus par moments – je m’en confesse) privilégient les activités où les informations sont pré-sélectionnées, où le travail est fortement encadré, où l’ensemble se compare plutôt bien avec de la bouffe pré-mâchée.

Or, ainsi, on ne développe pas ou très peu l’esprit critique et la capacité de jugement, compétence (dite transversale) si utile. Je veux bien croire qu’il faut une progression en éducation, mais parfois je m’interroge énormément sur le fait qu’on ne semble pas passer aux aliments solides assez vite, comme profs. La ouate dans laquelle on veut bercer le plus longtemps possible nos petits chérubins (qui grandissent plus vite qu’on pense, parfois) semble n’être présente, en bout de ligne, qu’à l’école, une fois que les élèves ont passé un certain âge. Au secondaire, en tout cas, il m’apparaît de plus en plus évident que les élèves mangent du solide, mais un peu n’importe comment parfois, et surtout, surtout, hors classe ! L’école devient ainsi un vase clos qui, si la tendance se maintient, n’aura (n’a peut-être déjà plus) plus rien à voir avec la réalité à laquelle elle est supposée servir de préparation, en quelque sorte…

Devant tant de contenus, d’informations, d’infobésité (dit le néologisme de plus en plus “répandu”, sans jeu de mot), la capacité de développer son esprit critique et son jugement sera de plus en plus une compétence ESSENTIELLE ! Alors si on veut la développer, cette compétence, commençons par lâcher la manipulation d’outils plus ou moins en lien avec la tâche à accomplir, favorisons le plus possible les mises en situation qui permettent l’exercice, même imparfait, du jugement ! D’ailleurs qui a dit que les exercices devaient donner des résultats parfaits du premier coup ? L’apprentissage de l’exercice du jugement va de même que les autres formes d’exercices : mais pour ça, il faut des situations où l’apprentisage peut se faire (TIC ou pas, d’ailleurs – varier n’a jamais tué personne, mais la statique dans laquelle sont enfermés – par définition – les manuels fait en sorte de scléroser l’école). Et si on continue de tout pré-mâcher, comment alors allons-nous participer à la formation d’individus éclairés et autonomes ?

Et dans le système actuel, structuré comme il l’est présentement, je commence à douter fortement de la possibilité de mettre en place des mesures qui vont vraiment dans ce sens. Le cadre se devra d’éclater, comme je le disais chez François en commentaire : avec les technologies et les divers réseautages qui naissent partout, le cadre de la classe apparaît de plus en plus limité et hors réalité…

Bien des conventions (collectives et autres ;-)) devront être revues en profondeur pour tenir compte des importants changements de paradigmes qui doivent se produire à l’école aussi. Car ailleurs, la partie est déjà bien commencée…

Si nous ne voulons pas devenir des fossiles vivants (ou plutôt vivotants)…

MISE À JOUR : 2008-06-06–12h00 :

Lu chez Photosmax un exemple d’utilisation “papier” d’un outil “technologique” : une entreprise qui fait sa comptabilité sur Excel comme si c’était sur papier : aucun gain de temps ! Comme quoi la maîtrise de l’outil est importante pour pouvoir en profiter au maximum ! Et vu que la technologie évolue très rapidement, la collaboration élèves-enseignants deviendra très vite essentielle sur ce plan… Quand les “tech-natifs” et les “non-natifs” se rencontrent…