Toponymie accusée ?

Les gens de Québec en ont parlé longuement en 2004, 2005 et 2006. Depuis que les nouveaux noms de rues ont été mis en vigueur, on en entend moins parler… jusqu’à cette semaine.

Lors d’un incendie particulièrement violent (voir aussi ici), un garçon de 10 ans est décédé. Les pompiers avaient demandé à Hydro-Québec de couper le courant, mais il paraît que la procédure a pris plus de temps que prévu, retardant d’autant l’opération de sauvetage qui, rappelons-le, doit se faire avec un minimum de sécurité si on ne veut pas avoir des sauveteurs victimes avant même qu’elles aient pu sauver quelqu’un…

Il semblerait, selon les informations, que le nom des rues n’ait pas été mis à jour partout chez Hydro-Québec… On va attendre d’en savoir plus avant de conclure, mais avouons que la situation est pour le moins intrigante. De plus, on affirme aujourd’hui, dans un article de journal, que les factures d’Hydro, elles, parviennent bel et bien sous le nouveau nom en vigueur aux clients de cette rue.

Nonobstant ces affirmations, le questionnement s’impose : et si c’était vrai !
On peut certes spéculer ad nauseam, mais la sagesse nous conseille d’attendre un peu avant de crier au scandale. Mais si jamais une vie humaine n’a pu être sauvée à cause d’une erreur dans une base de données quelconque, la grogne risque de s’amplifier dans la population à propos de toute cette opération de prétendue harmonisation de noms de rues qui a coûté une fortune (pensons juste à tous les gens impliqués pendant des années pour arriver à cela…)

Un dossier à suivre, donc, qui demeure à tout le moins préoccupant…

Le fantôme de Canterville – Théâtre

Cet avant-midi, nous sortions nos élèves de 3e secondaire : 13 groupes, 8 autobus, quelques enseignants…

Bien sûr, cette sortie au théâtre avait été présentée un peu avant, dans les cours de français… Mais on a beau avoir un peu de matériel et d’informations pour ce faire, on n’est jamais complètement sûr du résultat final : la pièce elle-même. Comment ça sera reçu, est-ce que ce sera bon, les élèves aimeront-ils ? Etc.

La pièce : il s’agissait donc de l’adaptation d’une nouvelle d’Oscar Wilde, nouvelle écrite fin XIXe siècle. L’adaptation a donc dû traverser l’étape de l’écriture de dialogues, de la création d’une mise en scène permettant l’exploitation de ce scénario au théâtre, ce qui suppose beaucoup de modifications par rapport au texte original. Juste mentionner que les comédiens-adaptateurs-metteurs en scène sont au nombre de 4 et que leur version finale de la pièce comporte plus de 15 personnages : méchant défi !

Ce sont donc les 4 comédiens du théâtre des 4 coins qui ont créé cette pièce et le résultat est, ma foi, fort réussi : les élèves ont aimé, les enseignants-accompagnateurs aussi !

Dans la pièce, on avait recours à différents artifices pour simplifier le tout, tout en demeurant d’une époustouflante efficacité dans une exécution presque chirurgicale. Ainsi, un simple masque porté en alternance très rapide par les différents comédiens permettait de presque téléporter un personnage aux 4 coins (!) de la scène. Les marionnettes-crânes étaient aussi une bonne trouvaille, mais, mieux encore, elles étaient manipulées de telle façon qu’on en oubliait la marionnette (artifice que j’appréhendais, personnellement, craignant de me retrouver dans un théâtre enfantin à souhait !) et on réussissait aussi à oublier le comédien derrière.

Les comédiens, qui sont restés presque une demi-heure après la pièce pour répondre aux questions des élèves, ont dit avoir travaillé avec un ou des chorégraphes : ça paraissait dans l’exécution des mouvements et dans la façon de procéder pour les déplacements.

L’utilisation de draps pour certains éléments de décor était aussi une excellente trouvaille.
La synchronisation éléments musicaux – gestuelle des comédiens était aussi d’une qualité superbe. On ne pouvait prendre en défaut ces valeureux comédiens qui, après 91 représentations au moment du spectacle de cet avant-midi, font preuve d’une grande maîtrise de leur art. Tout paraît facile en dépit de nombreuses techniques scéniques à maîtriser parfaitement.

C’est ça l’Art : maîtriser complètement plusieurs techniques, ce qui rend l’exécution ultra-facile, en apparence seulement !

Ça fait réfléchir…

Dans sa chronique en page 2 du Soleil d’aujourd’hui (pas l’astre qui est enfin de retour, mais le journal ;-)) François Bourque citait quelques uns de ses étudiants en communications à l’Université Laval…

Parmi les phrases citées, j’ai retenu celle-ci : (il y a le) «mal de vivre et le mal de voir vivre heureux».
Selon moi, ce sont les deux maux les plus répandus et les plus sournois, car difficiles à diagnostiquer, parfois à identifier…

Une autre phrase, de Gilles Vigneault celle-là, toujours citée dans la chronique : «La violence est un manque de vocabulaire». Quelle lucidité à propos de l’être humain et de son histoire (ou de ses histoires) !

Quand la prévention est impossible ?

J’avais déjà écrit sur le sujet…

Cette fois-ci, outre le nombre de morts, c’est encore le même événement qui se répète… Triste et désolant sont les deux mots qui nous viennent, mais qui ne peuvent exprimer toute l’horreur ressentie.

Pendant que Ygreck (ci-contre) tente d’illustrer ce qui n’est pas caricaturable (parce qu’on ne peut en rire et qu’une caricature est ou doit être souvent drôle, presque par définition…), on relance le débat sur les armes à feu, encore une fois.

Et encore une fois, il risque de ne rien se passer… D’ailleurs, je m’interroge parfois sur la pertinence de ce débat, ou plutôt de ce qu’on en dit ou de ce qu’on en fait. Bien sûr, il est très (trop) facile de se procurer une arme aux États-Unis : presque 1 arme par habitant, c’est énorme, bien entendu. Mais le contrôle des armes à feu au Canada, à part coûter des millions et des millions, n’a pas empêché un tireur-fou de tuer l’automne dernier au Dawson College, et ce, avec une arme tout ce qu’il y a de plus légal !

Est-ce que le contrôle des armes à feu au Canada serait meilleur si les USA nous emboîtaient le pas ? Est-ce que la facilité de se procurer une arme à feu aux États-Unis traverse la frontière de manière trop perméable ? Ou devons-nous plutôt nous poser la question sur la façon de contrer le marché noir des armes à feu qui continue d’être sûrement très actif, puisque lucratif à souhait pour les criminels (et les pays) qui s’y adonnent ?

À part les armes à feu, il y a bien d’autres sortes d’armes possible également (un simple stylo Bic a déjà été utilisé comme une arme à l’Université Laval, fin des années 80), mais il est évident que l’arme à feu peut faire plus de dommages plus rapidement…

De plus, peut-on prévenir ce genre d’acte ignoble par une forme quelconque de détection au plan psychologique ? Ça reste presque utopique tellement c’est difficile à faire ou à prévoir. Alors comment peut-on éviter ce genre de fusillades ? La question reste entière…

Et j’espère que les écoles, même si le phénomène est déjà amorcé, ne deviendront pas des forteresses ultra-sécuritaires avec caméras, grillages et appareils de détection de métal, etc. Mais en même temps que j’écris, j’en viens à me dire que ça ne pourra qu’aller dans ce sens, faute d’autres moyens… La voie de la facilité ?