Toccate et fugue

Voici un arrangement que vient de me faire découvrir Florence.

Je ne pouvais passer sous silence cette pièce que, malgré mon lointain passé d’organiste du temps que j’étais petit (!), je n’ai étrangement jamais jouée ! (Aujourd’hui, mes apparitions sur cet instrument se limitent à quelques pièces lors de concerts de Noël avec chorale…)

Enjoy !

Linéarité idéale ? Sinuosités souhaitables ?

Ça fait quelque temps que je mijote quelque chose en ce sens, via quelques commentaires laissés ici (Guitef) et (Dominic Arpin), ainsi que quelques réflexions qui se poursuivent depuis, sans que je n’aie pris le temps d’ajouter le tout à mon éternelle série de billets à écrire … un jour ! (voir ci-contre à droite)

Voici donc les 2 prémisses laissées sur le web concernant ce billet :

1-d’abord chez François :
De toute façon, une participation web humaine, c’est comme un humain : ça fluctue, évolue, autant dans le contenu que dans la disponibilité, etc. Il y a des vagues. L’humain est tout sauf une maudite ligne droite plate 😉 Voilà !

2-ensuite chez Dominic :
Je lis ici ce que je vis depuis un bout de temps déjà… Notre présence bloguesque ne peut être constante, linéaire, etc. MAIS nos lecteurs finissent par développer, sinon une dépendance, à tout le moins une sorte d’accoutumance… Pour certains, ça finit par se transformer en exigence – parfois non, mais le blogueur peut le ressentir comme ça. Nos journées ont 24 h. De ce nombre, quelques unes doivent être consacrées au sommeil, sinon on risque l’épuisement total, ce qui nous éloignera encore plus de notre blogue (et des multiples autres tiroirs ouverts qui incitent au multitasking!) Bref, après mon commentaire chez François Guité (Guitef) sur à peu près le même sujet, voilà que je poursuis ma réflexion ici… Serais-je dû pour en faire un billet, sûrement 😉 […]

La linéarité et son idéal… théorique vs les sinuosités qui parsèment notre réalité !

Selon mon expérience, on a souvent tendance à se représenter la réalité de façon linéaire. La droite apparait ainsi comme l’idéal de stabilité à atteindre, comme un summum vers lequel on voudrait tous tendre un jour, etc.

Mais avez-vous déjà circulé sur une autoroute parfaitement droite ? Impossible, car elle n’existe pas, n’est-ce pas ? Il arrive toujours un jour ou l’autre qu’il y ait un obstacle à contourner, grâce au relief présent(1), entre autres. Ainsi en va la vie, je pense. Et de plus, quoi de plus plate qu’une autoroute parfaitement droite : de quoi s’endormir en conduisant (surtout à 100km/h, mais ça, c’est une autre histoire qui pourrait faire l’objet d’un autre billet à venir ;-))

Alors je crois sincèrement que l’humain, à cause de son idéalisation de la linéarité, se fait des attentes irréalistes dans la vie. C’est sûr que lorsqu’on regarde un but à atteindre, on regarde “droit” devant, mais le chemin qui y mène comportera d’inévitables courbes. (Loin de moi l’intention d’arrêter les rêves : ils ont leur utilité, ils sont le moteur de ce qui viendra par la suite, même imparfaitement…)

Il en va de même dans les réalisations humaines que dans les relations humaines : il arrive qu’on se fasse des attentes face à l’autre, mais que celui-ci, humain lui aussi, évolue, au gré de son chemin forcément non droit, et que ce chemin prenne parfois des directions que nous ne soupçonnons pas ni l’un ni l’autre, et ce, pour un temps seulement ou pour longtemps…

Bref, il n’y a pas d’absolu et c’est ce qui déroute souvent. L’être humain a besoin de constantes auxquelles se raccrocher, mais les constantes et la “droiture” qu’elles sous-entendent ne forment jamais complètement la réalité de la vie.

On pourrait aussi poursuivre avec le système scolaire. On l’a idéalisé sous une forme plutôt linéaire. Or, cette forme linéaire finit par ne plus répondre aux besoins actuels (en plus ou moins grande partie), puisque la vie a évolué dans un chemin qui finit par être différent du système lui-même et de ce qu’il prône.

C’est comme les gens qui disent aujourd’hui qu’on a détruit leur grammaire parce qu’on parle d’une toute petite et timide réforme de l’orthographe et d’une nouvelle compréhension de plusieurs règles de grammaire (2 choses très distinctes, tiens-je à signaler). On a modifié les repères linguistiques de ces gens, oui. Mais ces modifications sont le signe que la langue est vivante ! Le français n’est tout de même pas le latin, qui est une langue figée, puisqu’elle n’est plus pratiquée, et est donc morte (sauf en certains endroits très reclus, disons…). Il en est probablement comme cela des autres langues vivantes… Alors ce qui est plus surprenant, c’est qu’on n’ait pratiquement rien changé en grammaire entre 1770 et 1990 (environ), obnubilé par les absolutismes proclamés par Maurice Grévisse et les autres avant lui !

Le défi, maintenant, pour aujourd’hui et, surtout, demain (car demain, aujourd’hui sera déjà devenu hier !!!), c’est de trouver une façon d’évoluer qui préserve cette impression de sécurité que donnent les constantes, tout en finissant par rattraper le décalage qu’introduit la technologie à la vitesse des électrons qui se meuvent sous notre clavier d’ordinateur ! Méchant beau défi auquel j’ai le goût de participer, à la mesure de mes maigres moyens !

Voilà donc, bien maladroitement car incomplète, ma petite synthèse-réflexion amorcée chez François et Dominic. C’est fou ce que les blogues peuvent faire faire du chemin 🙂 J’aime bien !

Note:
(1) Dans les Prairies, peut-être que ce genre de route existe pendant de longs kilomètres, mais avouons que c’est extrêmement rare… Il y a même certains ingénieurs qui ont construit 35km de route absolument tortueuse malgré un relief presque parfaitement plat, entre Aguanish et Natashquan (voir ici), le tout juste pour ralentir la circulation dans le coin !

Une conférence qui a su toucher tout le monde

Cet AM, nous avons eu, à mon école, une conférence donnée par une personne, ex-toxicomane, qui se qualifie encore de dépendante, après 20 ans de sobriété.

Pour avoir déjà entendu pareille conférence, j’avoue que mes attentes ont largement été dépassées ! D’habitude, on a droit à un discours “so so“, correct, où la personne raconte son expérience, à peu près chronologiquement, pour finir par nous dire qu’elle a réussi à se sevrer, souvent grâce à de l’aide, puis qu’elle s’en est sortie, mais qu’il lui faut considérer chaque journée une par une, sans plus, et ainsi avancer dans la vie en en étant conscient, pleinement ! Être conscient de sa vie, c’est pas rien quand tu reviens de si loin…

Ce matin, on a eu droit à exactement cela, mais aussi à un gros PLUS, qui a fait toute la différence. En fait, la personne a réussi ce que tous les conférenciers ne réussissent pas toujours : elle a réussi à être un humain, dans toute son humanité, qui parle à d’autres humains, dans ce cas-ci un grand groupe de plus de 400 ados de 3e secondaire qui en ont vu d’autres et qui sont les meilleurs juges qui soient, et les plus impitoyables aussi. Leur attitude ne ment jamais là-dessus.

On avait donc plus de 400 ados, rivés à leur chaise, ces chaises de plastique craquant au moindre mouvement de cil d’habitude, ces chaises étonnamment silencieuses ce matin, tellement la concentration à l’écoute était grande.

Et on a eu droit à ce courant qui passe, qu’on sent passer, qu’on voit presque. WOW !

La personne a su toucher tout le monde présent. Toucher les gens pas seulement par la profondeur de la déchéance humaine dans laquelle elle s’est un jour enfoncée et qui, 20 ans après, lui fait encore mal à se rappeler, mais aussi les toucher par cette sorte d’émotion-humaine transmise à chacun qui était présent. Presque un coeur à coeur, pourrais-je dire.

La personne nous a ainsi parlé des origines de son mal-être, de son enfance dans une famille dysfonctionnelle, des abus sexuels subis, de la relation qu’elle voulait développer avec son propre enfant pour faire différent de la relation qu’elle n’avait jamais eue quand elle était enfant, de sa recherche de l’amour de quelqu’un, du pardon qu’elle a accordé à toutes ces personnes lui ayant fait mal, de ses amitiés non véritables, de sa vie à transformer, de sa vie transformée, de la ligne du NON qu’il ne faudrait pas franchir, etc. Bref, une leçon de vie, pas moralisatrice du tout, touchante de vérité, sans références à aucun “système” quelconque, religieux ou autre, le tout raconté de façon non sensationnelle, simplement, sans artifice aucun.

Juste de l’humanité pure.

Voilà pourquoi, je pense, le message a si bien passé. Voilà pourquoi tant de questions dites intelligentes ont surgi. Voilà pourquoi j’ai entendu tant de commentaires touchants eux aussi, souvent dits avec enthousiasme par les jeunes sortant de la conférence. Voilà pourquoi je pense que cette conférence, dans le fin fond, était une invitation à mordre dans la vie à pleines dents, car la vie a du beau à nous apporter. Il faut juste le voir et prendre les moyens pour pouvoir le savourer 🙂

P.S.: Bon 20e de sobriété à la conférencière 🙂

RIP F1 au Canada :-(

J’ai toujours considéré la Formule 1 comme la meilleure des courses automobiles. C’était en tout cas un événement international, de par les lieux des courses et de diffusion de ce sport…

Hélas, l’argent aura ici aussi eu raison du sport. L’appétit sans fin (et non sans faim) de Bernie Ecclestone et ses sbires sont en train de tuer petit à petit ce sport que j’ai suivi depuis que je suis tout petit, “haut comme ça”… Et si on ne tue pas le sport directement, on tue l’intérêt chez une grande part du public international…

Le côté international de la F1 est donc en train de s’éteindre, puisqu’il ne restera principalement que l’Europe et l’Asie (moins la Chine bientôt, peut-être?). Exit donc l’Amérique du Nord, au grand dam des constructeurs qui perdent une vitrine intéressante. Il y a d’abord eu l’abandon du Grand Prix des États-Unis, puis, maintenant, le Canada.

Avec l’absence de Grand Prix au Canada, je me demande si des droits de télédiffusion seront encore achetés (à forts prix) par les réseaux de sports canadiens : j’en doute. Mais je doute surtout de mon intérêt personnel à suivre un sport qui, malgré tous ses attraits, est entaché par l’appétit vorace du rapace insatiable le gouvernant. Dommage !

L’autre partie de la déception ecclestonesque provient du fait que des améliorations étaient constamment apportées pour satisfaire les exigences et que, malgré cela, Môssieur Insatiable a décidé de profiter d’une petite faille à un contrat qui garantissait supposément un GP du Canada jusqu’en 2011 ! Comment voulez-vous que, par la suite, un public ne se sente pas floué ?

Déception, donc. Et la F1 va perdre de ses ardents défenseurs dans ce coin-ci du globe. Dommage, car c’était un sport que j’appréciais au plus haut point.

Cette perte, ce n’est que nous, ou presque, qui allons la vivre avec plus d’intensité, car les dirigeants de la F1, pendant ce temps, vont se farcir les poches de pétrodollars (ou de pétrodinars) et se gargariser des succès des circuits “à 1 milliards” comme on s’apprête à en développer un à Abu Dhabi…

Voilà ! RIP F1 pour moi…