Dans ma tête de musicien, il y a des jours comme ça, ou même des semaines, où une pièce musicale décide d’occuper tout l’espace musical du cerveau.
La semaine dernière, qui fut grouillante d’activités de toutes sortes, et qui fut aussi pleine de beaux rebondissements dont je parlerai un peu plus tard, fut habitée littéralement par cette pièce, tirée de l’album du même nom du Dave Weckl Band, Synergy.
Cette pièce n’a réussi à être détrônée que ce samedi, alors que, dans la voiture, j’entendis un vieux souvenir (1992) me rappelant une connaissance (et guitariste hors pair) pas vue depuis des lustres (depuis 1992, en fait !).
Pour ceux qui s’y arrêteront, le look peut faire un peu “1992” (les lunettes surtout), mais la musique reste excellente, ainsi que les arrangements et harmonisations, première chose que je capte dans une pièce, peut-être par déformation professionnelle 😉
Mario Asselin en parle ici et là, Félix ici, et j’embarque moi aussi dans le commentaire sur la série d’articles (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 (ou 7 !),8, 9, 10 et 11) de Taïeb Moalla, publiée dans le Journal de Québec ces 19-20-21 septembre 2009.
L’entrevue s’est déroulée le 6 août dernier, dans un resto près de chez moi, pendant plus d’une heure où nous avons conversé sur les joies et les peines du monde de l’enseignement. Nous avons bien entendu traité des technologies dans lesquelles baignent les élèves à qui j’enseigne, leur potentiel d’utilisation, les possibilités quasi infinies qui peuvent s’offrir à nous, etc. Et on a parlé d’une “expérience” commencée l’an dernier, qui s’est déroulée sur un laps de temps trop bref pour tirer beaucoup de conclusions, ce que le reportage de Taïeb Moalla fait bien ressortir par ailleurs.
Là où on (un “on” excluant peut-être même le journaliste-intervieweur !) a un peu “Journal-de-Québécisé” mes propos, c’est dans le paragraphe intitulé «Un gros paquebot» dans lequel j’ai l’air de traiter des directions d’écoles de gros paquebots, ce qui est un gros… raccourci. Très probablement faute d’espace journal disponible : n’oublions pas ici que le Journal de Québec est préparé pour d’abord être vendu papier, en plus des autres contraintes ou lignes éditoriales que nous connaissons tous, les interviewés les premiers !
NUANCES :
En fait, le gros paquebot de mon histoire, c’est toute la structure, immense et lourde, bureaucratique, dans laquelle on se démène parfois pour pouvoir innover. Cette structure est elle-même dénoncée par au moins une association de directeurs d’écoles (La FQDE).
Il est vrai pour toute institution qu’elle peut devenir très lente pour effectuer des virages. Il en est ainsi du système d’éducation actuel (Le système au complet, pas les directions prises séparément) qui peut être comparé à un paquebot ou même à un «gros paquebot», pour donner dans le pléonasme (!), une sorte de Titanic qui tourne lentement, lenteur qui parait encore plus devant la vitesse des changements apportés par les technologies évoluant à la vitesse grand V.
Souhaitons seulement qu’on puisse éviter les icebergs qui couleraient littéralement ce système !
Je persiste à croire plus aux évolutions, ou même aux révolutions bien menées, qu’au syndrome de la tabula rasa…
MISE À JOUR : 2009-09-21 – 9h48
La vidéo (court reportage de 2 minutes à propos de l’article 8 ci-dessus) vient d’être mise en ligne sur le site du Journal de Québec :
Après l’inévitable POURQUOI dont on ne saura jamais la réponse, la nouvelle de la mort atroce de Renée Wathelet a continué de m’habiter tout le reste de la journée, plus ou moins inexplicablement…
Je “connais” Renée de par mes lectures web, de par nos occasionnels échanges sur Twitter, 140 caractères à la fois… Je connais (sans guillemets, cette fois) Renée via la réalité dite virtuelle, mais qui finit par être bien réelle, qui provoque des sentiments d’appréciation de personnes qui deviennent progressivement des êtres chers, desquels on apprécie la générosité, la joie de vivre, la sincérité, etc. Des êtres vrais qui engendrent des relations vraies. Et qui nous servent de modèles.
Alors il devient évident que la mort de ces personnes, surtout dans des circonstances si épouvantablement indicibles, nous trouble, nous hante, nous questionne sans que nous puissions trouver les réponses.
Il devient aussi de plus en plus évident à mes yeux que nous formons une communauté de plus en plus tissée serré et que le départ d’un des nôtres nous affecte profondément, surtout quand c’est dans ces circonstances et que nous perdons quelqu’un de cette trempe. Un peu comme dans les villages d’autrefois on pouvait tisser des liens serrés, où tous se connaissaient un tant soit peu, où la solidarité était quelque chose de concret, où on se supportait mutuellement via une corvée ou autres collaborations réconfortantes dans les moments difficiles, etc.
C’est un peu ce genre de communauté que l’on retrouve sur le web, cette collaboration, ce support mutuel, ces amitiés, …
Où que tu sois maintenant, Renée, sache que ta présence sur le web (celle que je connais) nous manquera. Tu manqueras aussi à tes proches. Où que tu sois maintenant, Renée, sache que beaucoup de gens, sans doute plus que tu ne l’aurais jamais imaginé, pensent à toi en ce jour de douleurs, de pleurs et d’incompréhension totale.