Malbouffe et écoles – jusqu'où aller ?

(Plus de 2 semaines sans écrire ici… je me néglige… au profit de Twitter qui permet de hacher le temps plus menu. Justement, nous nous posions la question hier, une blogueuse et moi… Billet à venir, mais quand, je ne le sais pas !)

Sur Twitter, donc, en fin de semaine, entre deux bonnes bouffées de soleil chaud, presque trop chaud pour moi (je sais, je suis chiâleux à mes heures ;-)) nous avons eu une discussion à ce sujet: la malbouffe qu’on enraye dans les écoles à grands renforts de reportages quasi-publicitaires, ou de campagnes de promotion, si on considère que le gouvernement appelle les journalistes en premier lieu pour une conférence de presse 😉

On a conclu qu’il valait mieux éduquer d’abord que de réagir avec des interdits, concernant la malbouffe à l’école. Et ça peut s’appliquer à bien d’autres “domaines” également !

Car ce n’est pas en interdisant qu’on apporte le remède à tous les maux de la Terre, loin de là. En interdisant la malbouffe à l’école, on favorise son attrait chez les ados attirés par les interdits, on favorise les repas pris tout juste à l’extérieur des murs de l’école, là où poussent les McDo (qui incarne le Mal par excellence – voir dessin – , même s’il est loin d’être seul !) comme des champignons vénéneux…

Est-ce à dire qu’il ne faille pas éduquer du tout, ne pas encadrer quoi que ce soit à l’école, tout permettre au nom d’une sorte de liberté qui n’en est alors plus une ? Je ne le crois pas, et je n’étais pas le seul dans la discussion qu’on a eue sur Twitter à ce propos. On ne peut tout permettre dans l’école et c’est l’évidence même. On a fait sortir les produits de la compagnie Coca-Cola qui avait eu le monopole des machines distributrices dans toutes les écoles de ma Commission scolaire il y a quelques années et on en est bien contents. MAIS…

Mais sommes-nous vraiment sûr que la malbouffe est disparue à jamais. N’a-t-on, dans les faits réels, qu’enlevé le “paraître”, ce qui est bon pour l’image de la maison d’éducation, ce qui est bon pour le gouvernement (ou le gouverne+ment, c’est selon…), et ce, au détriment de la réalité, plus sournoise, mais tout ausi efficace ? La malbouffe, est-ce vraiment mal ? (Ça peut dépendre de la définition qu’on en donne aussi…) N’est-ce pas plutôt l’abus qui tue ? (Même à petit feu)

Le vrai noeud du problème est-il seulement la malbouffe ? ou l’éducation de base ? ou la façon avec laquelle on “fabrique” les aliments au Canada ? Ou les 3 !!!

L’éducation de base ne peut être suppléée par l’école ou le “bon gouvernement”. L’État ou l’école ne peuvent remplacer l’éducation faite d’ABORD et AVANT TOUT par les PARENTS: c’est in-dé-ni-a-ble, point. On peut l’appuyer, cette éducation, mais encore faut-il qu’elle ait été faite au départ, ce qui n’est peut-être pas le cas pour tous les enfants, par rapport à la malbouffe. Que fait-on aussi des enfants qui mangent ce qu’ils peuvent quand ils peuvent ? Trop de questions restent ici sans réponse, même si on a parfois idée du début de cette réponse… L’image des pouvoirs en place en souffrirait trop, alors on préfère taire le tout, au détriment du réel, celui qu’on ne voit pas tout le temps ou qu’on se refuse de voir dans certains milieux…

La façon avec laquelle on “traite” (J’ai écrit “fabrique” ci-haut) les aliments au Canada est un phénomène encore plus insidieux ! Le Canada, qui est supposé être le “plus meilleur” pays du monde, est aussi celui qui laisse inclure la plus grande quantité de SEL dans les aliments, surtout les préparés, achetés en épicerie ou au resto. Pire qu’aux USA, le pays du… sucre (le sucre raffiné, s’entend !). Ce que les “gestionnaires” (plutôt que politiciens?) du Canada n’ont pas encore compris, c’est que cette sur-quantité de sel a des coûts sociaux énormes, quand les mangeurs de sel que nous sommes arrivons à un certain âge: problèmes cardiaques en tête, multiples pontages coronariens, etc. (Personnellement, j’ai vraiment pris conscience du phénomène quand mon père a été “frappé”, il y a plus de 2 ans et demi.) Mais comme on n’aime donner aux gens que ce qu’ils aiment, on vise la satisfaction à court terme, quitte à payer plus tard, ou plutôt, faire payer les générations suivantes, bien entendu…

Trop facile, ce genre de gestion à courte vue 🙁
Trop déprimant aussi, à moins de vouloir à tout prix demeurer une autruche, la tête bien enfoncée dans le sable pas bitumineux…

10 Replies to “Malbouffe et écoles – jusqu'où aller ?”

  1. Très belle article! Je suis tout à fait d’accord avec ce point de vue! Ayant une compagnie qui sert des repas santé dans les écoles, nous avons été et sommes toujours confronté à ce problème.

    L’an passé le gouvernement à émit la politique ‘école en santé’ qui avait pour but d’enrayé la malbouffe des écoles. Un bon geste mais dépourvue de toute gouvernance, structure et éducation. C’est d’ailleur pour ces raison que nous avons décidé de fonder http://www.amortlamalbouffe.org car pour nous l’information et l’éducation sur le sujet est primordiale afin de s’attaquer à ce problème.

    Il aurait été si simple de réintroduire l’alimentation et la cuisine dans le programme scolaire. Selon moi un bon programme aurait eu un effet plus important que l’interdiction. D’autant plus que la cuisine est une superbe porte d’entré vers d’autres sujets comme l’histoire, la géographie, la chimie, etc.

    Mais il en a été décidé autrement et la responsabilité face a cette politique est tellement dilué qu’ils ne reste que des gens comme nous avec une bonne volonté et quelques moyens technologique pour tenter de faire une différence et se battre contre ces géant publicitaires que sont les restos de malbouffe.

    Encore merci pour ton billet, c’est toujours rafraîchissant de voir qu’on est pas seul au combat!

  2. C’est un sujet complexe sur lequel on pourrait probablement publier plusieurs bouquins…

    À mon avis, plusieurs pistes de solutions devraient être envisagées. L’éducation est certainement la première et celle dont la portée est la plus grande. Éduquer les enfants aujourd’hui aide à faire de ceux de demain de meilleurs citoyens.

    Mais je crois aussi que les gouvernements ont le devoir d’imposer des normes aux producteurs et aux restaurateurs. Seules des normes contraignantes peuvent garantir que la malbouffe n’envahira pas certains espaces publics comme les écoles et les établissements de santé. De plus, seules les normes peuvent faire en sorte d’éliminer les gras trans de l’alimentation, de limiter la quantité de sels et de sucre dans les plats préparés, etc.

    Je crois qu’une action concerté est nécessaire pour faire changer les choses.

  3. Je crois aussi qu’un mélange de normes alimentaires à suivre par les écoles et d’éducation de nos enfants, le tout bien mijoté dans les rencontres de parents, peut donner de bons résultats.

    (PS.: bon billet qui ne se résume certainement pas à 140 caractères 😉 Là aussi il faut un mélange des divers ingrédients du Web social 🙂

  4. Mais comment réussira-on à libérer notre nourriture canadienne de ce diabolique sel?

    Car les choix à ce sujet relèvent plutôt que le gouvernement, n’est-ce pas? Les seules choses qui pourrait permettre de régler ce problème serait de limiter à un seuil le sel dans les aliments, mais une telle décision créerait bien des remoûts… Surtout du côté des compagnies qui devraient changer leur “Sélection naturelle d’ingrédiants”.

  5. Nous avons tenté pendant toute une année scolaire la bonne bouffe santé dans une école primaire loin des influences du Mal. Résultat : les enseignants ont bien aimé ce traiteur, mais les repas des enfants se retrouvaient en général au poubelle et les plaintes des parents ne sont vite fait entendre. L’année suivante, c’était le retour des hamburgers, les frites étant remplacées par une petite salade (heureusement compostable).

    Les habitudes alimentaires se prennent très tôt et sont l’affaire des parents d’abord et même avec beaucoup de discipline, c’est difficile de réussir à ne pas laisser nos enfants se faire happer par le Mal Bouffe. Il doit y avoir un ingrédient là-dedans qui crée une dépendance qui frise l’illégalité et il est difficile de ne pas toucher à cette chose, puisque c’est rapide et c’est pas cher.

  6. Je partage entièrement votre vision des choses et vous avez pas mal fait le tour du problème. En même temps, que penser des cafétérias scolaires qui servent des aliments irradiés ou clonés? Ce n’est pas de la malbouffe, mais est-ce des produits de qualité?

    On nage ici en pleine hypocrisie avec des parents qui demandent à l’école de bannir la malbouffe mais qui achètent du Coke et des croustilles à leurs enfants… avec des hôpitaux qui servent des frites à des cardiaques.

    D’un autre côté, certains diront qu’on a le libre choix de s’empoisonner. Pas si sûr qu’on ait le choix quand l’étiquetage est déficient et que les produits de qualité sont si peu disponibles. Pas si sûr quand on ne sait pas aussi qu’on a le choix des mager autrement.

  7. Problème complexe, surtout quand nos gouvernements subventionnent l’agriculture, la culture du maïs (amidon = sucre), notre culture de la pomme de terre (idem).

    Loi plus éducation… Ouin… Et à la maison, je suis sûre que bien des parents sont éduqués par leurs enfants, s’ils ont appris quelque chose à l’école ou que leur boite à lunch a été refusée.

    Peut-être pas juste les apparences, à ce niveau, mais oui, beaucoup, comme tout le reste des problématiques sociales…

    Bon appétit!

    Zed ¦)

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