Le triomphe du faux ?

Est-on en train d’assister ou de participer, collectivement, au triomphe du faux, ou encore au règne de l’image et de l’apparence à tout prix?

C’est la question (encore une !) que je me pose à la suite des aveux de Geneviève Jeanson qui a finalement tout sacrifié pour la gloire… Mettons qu’ici son image a pris une bonne débarque avec ces aveux, mais peut-être que la personne, la vraie, celle qui s’est cachée (ou qu’on a cachée) pendant 10 ans en sortira gagnante, un gain que procurent seules les vraies victoires, pas celles, plus ou moins factices qui apportent le triomphe et les médailles… sauf quand le sport est clair et net, sans tache ou gonflements artificiels. (Est-ce que ça existe encore, par contre ?)

On assiste au triomphe du faux quand on voit toutes ces photos retouchées, toutes ces modes qui s’érigent en diktats que l’on doit suivre ab-so-lu-ment si l’on veut être in et non out et rejet

On voit venir le triomphe du faux quand on voit tous ces politiciens à l’image préfabriquée par une armée de conseillers, qui nous véhiculent tantôt une partie d’information vraie tout en cachant l’autre partie, tantôt un plus ou moins pieux mensonge pour convaincre (artificiellement – le temps de cocher un bulletin de vote) quelqu’un de voter pour un parti…

On perçoit le triomphe du faux quand on utilise que partiellement des statistiques à qui on peut faire dire ce que l’on veut en les manipulant ainsi… Même chose en ce qui concerne la manipulation de l’information en général, quand on ne révèle que des bribes, en ne jetant en pâture que des petits morceaux de vérité aux journalistes de plus en plus assoiffés de triomphe et de cotes d’écoute (eux aussi sont “pris” dans un système qui favorise l’immédiateté de la cote d’écoute dont on se glorifie)…

On est dans le règne du faux quand l’apparence prime sur le vrai, sur la personne, sur le côté humain véritable…

Le faux règne en roi et maître quand on voit des vies parallèles, fabriquées sur Second Life ou autres Facebook ou la quantité d’ami (encore un concours artificiel basé sur des amitiés plus ou moins artificielles) importe au lieu de la qualité des amitiés… (Par contre, ici, des gens trop naïfs exposent leur vie privée qui n’a plus de privé que le nom, puisque toute la planète peut savoir !)

Bref, dans toute cette quantité d’informations, qu’est-ce qui demeure vrai, qu’est-ce qui est faux ? Ou est la poudre aux yeux versus la sincérité ?

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Bien sûr, j’espère encore que j’exagère un brin, car il demeure toujours, quelque part, du vrai, du sincère. Mais on tend trop, en ces temps-ci, à ériger en système l’image ou l’emballage au détriment de la vérité, qui se cache plus en profondeur, très souvent. On systématise trop le résultat immédiat au détriment de la fierté qui résulte au bout de l’effort. On insiste trop sur les chiffres absolus de celui qui est (ou veut être) le meilleur au monde au détriment de tous ceux qui donnent le meilleur d’eux-mêmes… On court trop après une célébrité qui n’apporte que très peu de vraies choses, en bout de ligne.

Dur constat, peut-être, ce matin. Mais je veux lancer tout ça en guise de piste de réflexion sur notre société…

Mise-à-jour : 2007-09-21–10h15 :
Bien sûr, ce qui est dénoncé ne doit pas nous plonger dans le pessimisme qui est, presque par définition, sans avenir, ou qui à tout le moins démotive grandement. Ce qui est dénoncé doit donc servir à construire des bases ailleurs, et ainsi pouvoir continuer à cultiver l’optimisme. (Voir billet de François ici et ici.)

Plus grand que nature

Voilà le genre de personnage qu’était Andrée Boucher, dite «La Mairesse» tout court.

Ce genre de personnage très très entier attire des réactions tout aussi entières. On aime ou on haït, carrément, sans nuance ou presque. Ce genre de personnage n’a pas la tiédeur qu’on reproche trop souvent aux politiciens, car ici on parle de convictions (parfois trop?) profondes, d’idées, de plan défini qu’on va vraiment suivre, etc.

Comme ce genre de personnage est devenu d’une extrême rareté, voilà pourquoi Québec s’ennuiera autant. C’est cet aspect de La Mairesse qui va manquer dans le paysage. Jusqu’à ce que, enfin!, nous ayons un autre personnage du genre un jour, si le moule n’est pas complètement cassé…

Plus grand que nature fait aussi référence à la caricature qui est, par définition, quelque chose qui comporte aussi une exagération quelconque. Ygreck s’ennuiera donc, lui aussi.

D’ici là, on assistera au traditionnel temps des hommages auquel je souscris (en partie). Mais j’ai «hâte» de voir ce que sera l’après-mairesse, dans le monde de la politique municipale pré-400e à Québec…

Dépotoirs du Nord

Entendu hier soir au Téléjournal de la SRC : le gouvernement va investir dans le nettoyage des plus importants dépotoirs miniers du Nord québécois.
Paraît que la SRC avait parlé du sujet en décembre 2006 : je ne m’en souviens pas. Mais si c’est aussi évident que de retrouver trace de ce reportage sur le site radio-canada.ca (i.e. niet!), il se peut que pas grand monde le sache.

Comme pour bien d’autres bavures environnementales, laisser de la machinerie lourde (dont le travail à faire est terminé) et des produits toxiques sur place n’est motivé uniquement que par l’économie de quelques dollars pour maximiser des profits.

Je jasais avec des gens cet été, personnes qui ont travaillé sur certains grands chantiers du Nord québécois dans les décennies passées. Ces gens me disaient que la machinerie était parfois “laissée là” après usage, car ça aurait coûté plus cher de la re-démonter et de la re-transporter vers le Sud ou “vers les villes” que de tout laisser là… Avec le résultat que l’on connaît aujourd’hui, i.e. quelques centaines de sites, dont une vingtaine qui polluent de façon plus importante et dont le coût de nettoyage coûtera quelques millions au gouvernement (donc à nous) plutôt qu’aux compagnies qui ont fait des profits en laissant tout ça là à l’époque. Désolant. (Et je ne me fais pas go-gauchiste ou quoi que ce soit en disant ça, je constate simplement…)

Question : combien ça aurait coûté à l’époque comparativement à aujourd’hui, en dollars constant. on ne le saura jamais…

Blocage de route

Il ne sera pas question ici de blocage pour une quelconque manif, mais bel et bien de blocage de route par les policiers à la suite d’accidents…

À Chambord, il y a deux semaines, ça passait très au ralenti sur la seule route possible, la 169. Résultat, ça prenait plus de 3 heures pour traverser le village. J’y étais et nous nous sommes découragés, après une heure d’attente à la magnifique halte qui surplombe le Lac St-Jean. (Voir photos)

Des jeunes avaient volé un camion vers 9h00, heurté une moto par la suite, puis pris la fuite sur la 155 en direction de La Tuque. Plusieurs personnes se sont questionnées sur le blocage de la 169, laissant passer les véhicules un par un, très lentement, pendant que des policiers reconstituaient très (trop?) longuement la scène… La circulation fut bloquée jusqu’à au moins 17h00 : c’est long quand aucune autre route ne peut être prise comme alternative.

En fin de semaine dernière, sur la 20 entre Québec et Victo(riaville), un policier était impliqué dans un accident mortel. Encore une fois, très très (trop?) longue reconstitution de la scène et blocage de la 20 pendant toute la journée ou presque (Délai de passage se mesurant en heures). Des gens que je connais y étaient, en moto. Ne connaissant pas trop la région, ils ont demandé au policier qui bloquait le passage par où passer pour aller à Victo. Ils les a envoyé passer par la 132 !!! Comme je leur avais parlé de la 116 la veille comme trajet alternatif à l’autoroute, la réponse du policier les a fait tiquer un peu. (Un GPS leur eût été pratique, mais ça, c’est une autre histoire 😉

Bref, quand un accident survient, je comprends que l’on doive reconstituer la scène pour l’enquête, mais il me semble que les reconstitutions s’allongent de plus en plus, en durée, paralysant presque complètement le trafic pendant de trop longues heures.

Où est le juste milieu dans tout ça ?

Le cyclisme d'élite, un sport ?

Avec les «nouvelles» (Voir 1, 2 et 3) qui tombent à la volée ces jours-ci à propos du Tour de France (J’ai failli écrire, grâce à une faute de frappe, Trou de France, c’est tout dire – un lapsus des doigts, donc digital, vous connaissez ?), avec toutes ces nouvelles, donc, on peut se poser la question à savoir si le cyclisme d’élite n’est pas devenu un concours de celui qui offrira la meilleure performance à l’aide de substances (ou drogues, pour dire le vrai nom), et ce, sans se faire prendre.

Je jonglais à cela ce matin en écoutant les nouvelles, bien tranquillement assis, quand, un peu plus tard, je tombe sur ce billet de Mario Asselin.

Récemment, à St-Félicien, on jasait du phénomène du dopage dans le cyclisme probablement très présent chez les élites qu’on avait devant nos yeux ce jour-là, pendant la Coupe du Monde de Cross Country, vélo de montagne.

Ça commence subtilement : on commence par prendre des suppléments alimentaires, tout ce qu’il y a de plus naturel, enfin presque. Puis vient le temps où, si on a monté les échelons, on est rendu au niveau où l’argent, le gros (le vrai ?) se brasse beaucoup plus, avec les inévitables passe-passes politiques qui accompagne le tout… Et avec ce niveau, viennent les drogues et alors on parle de dopage.

Quelle est la différence entre des suppléments augmentant la performance et les drogues condamnables ? C’est la question que je me pose tout en ayant une petite idée de la réponse. Mais il n’empêche que le principe demeure : on cherche une meilleure performance en absorbant certaines substances. Où est la frontière entre le légal et l’illégal, entre l’admis et l’inadmissible ? Pensez-y en prenant votre café, le matin, en commençant votre journée de travail…

Et n’allons pas croire que le cyclisme a l’exclusivité de la drogue dans les sports, loin s’en faut. L’Olympisme en général est pas mal éloigné de son idéal. Et je ne parle même pas des mécanismes de sélection (ou prostitution) des villes olympiques…