Euphémismes – euphéministère

C’est connu, nous sommes à l’heure de l’euphémisme, parfois ad nauseam. Un vieux est devenu un aîné, une personne du troisième âge, ou même du quatrième, si elle a passé le cap de l’espérance de vie ou un peu plus, je ne sais où se situe cette limite en fait… On pourrait multiplier les exemples, mais je ne le ferai pas.

En fin de journée aujourd’hui, au boulot, après les cours, on nous a présenté un survol de la réforme * (On en fait quelques fois, de ces survols, mais on manque cruellement de temps pour aller plus en profondeur ou on manque de renseignements utiles à nous transmettre, le ministère étant souvent avare de formation ou d’informations pour nous, enseignants…)

*Oups ! Pardon ! je voulais dire du Renouveau pédagogique (OU “Réforme, prise 2”, mais ça fait un peu poste de télé Péladien pour émissions déjà vues au moins 150 fois !)

On nous présente donc ce survol du programme, où j’avais parfois l’impression de perdre mon latin. Je n’ai rien contre plusieurs éléments de cette réforme (l’utilisation de ce mot est plus forte que moi !), mais j’en ai contre certains termes inutilement complexes pour ne pas dire alambiqués. C’est souvent le festival de l’euphémisme ou de la formule alambiquée dans la formulation, ne serait-ce que le nom des cours… L’être humain, organisme vivant : de qu’ossé ? Ça sera “juste” un cours de biologie, ça ! Quoiqu’il doit bien y avoir une variante quelque part, mais on ne le sait pas encore, et ce sera pour septembre 2007 en 3e secondaire !!! (On va le savoir quand ?) Parfois, c’est à se demander si, pendant qu’on court comme des queues de veaux entre deux locaux, entre deux pavillons, entre deux réunions de cas d’élèvesou autres, ou entre deux appels aux parents (sans parler de nos préparations, de nos cours et de nos corrections, qui constituent le lot quotidien normal), c’est à se demander, donc, si, pendant qu’on court, il y a quelqu’un, quelque part, dans une tour ministérielle, qui s’amuse à pondre ces termes, probablement souvent après de longs longs efforts et après de multiples questionnements sur l’emplacement de telle ou telle virgule…

Ça doit être pour ça qu’on appelle ça le Ministère de l’Éducation et des Loisirs (Chasse et pêche avec ça ?) Le loisir de certains dans la tour, c’est de nous en enlever à passer du temps à essayer de comprendre le pourquoi du comment…

Bon, OK. J’avoue mon cynisme, ce soir. Ça doit être la fatigue de fin d’étape. Je suis ordinairement d’un naturel positif, mais je me permets de me questionner (c’est mon loisir de cette fin de soirée 😉

Crédibilité de l'information

Tout le monde sait (mes élèves aussi) que l’information doit toujours être confrontée, validée, vérifiée.

Mais il existe des sources qui semblent plus crédibles que d’autres au départ. C’est d’une source semblable (la télé publique belge RTBF) qu’ont été victimes 89 % des auditeurs belges quand leur chaine télé leur a annoncé l’indépendance de la Flandre !

Vingt minutes plus tard, ils devaient apprendre que c’était un canular monté par des journalistes voulant susciter un débat sur la question… Drôle de façon d’informer ! Une telle déstabilisation aurait pu se faire dans un contexte de classe, pour susciter l’apprentissage d’une certaine critique, mais, dans ce cas-ci, les implications étaient tout simplement trop grandes… Réfléchir avant d’agir aurait peut-être été une option à considérer de la part des dirigeants de la chaine. On dit que ça rappelle Orson Welles et son invasion extra-terrestre truquée, à la radio, il y a près de 70 ans de cela, mais que, cette fois-ci, la crédibilité apparente était beaucoup plus présente qu’à l’époque…

Discrimination appliquée – Enjeux

Ce soir à Enjeux, une expérience de discrimination appliquée dans une classe de 3e année du primaire. L’enseignante avait longuement préparé la chose, impliquant au préalable les parents de tous ses élèves, la direction de l’école et la Commission scolaire. L’équipe d’Enjeux a filmé le tout : saisissant !

L’idée est venue à cette enseignante après avoir observé de la discrimination dans sa classe et, surtout, après avoir pris connaissance d’une expérience à peu près similaire, menée il y a 36 ans de cela, par Jane Elliott, une institutrice américaine.

Dans l’émission de ce soir, il était difficile de constater, par moments, la dureté du rôle de l’enseignante (rôle qu’elle devait tenir presque malgré elle jusqu’au bout afin de bien mener l’expérience) face aux réactions des enfants victimes de cette discrimination. Il était aussi intéressant de voir la 2e journée où les rôles étaient inversés. Puis, finalement, quelques semaines plus tard, de mesurer les apprentissages réalisés par les enfants lors de cette difficile expérience dont ils se souviendront très longtemps et dont ils pourront continuer de tirer profit, si l’«animalité» de l’humain en chacun d’eux réussit à rester de côté. Un reportage à voir ou revoir selon le cas.