Trop beau pour être vrai…

C’était trop beau pour être vrai !

Une romancière à 12 ans, ça m’avait toujours un peu surpris. On vient d’apprendre que la petite a plagié ! Au minimum, ça vient de lui coûté sa très courte “carrière” d’écrivaine et sa crédibilité est à peu près anéantie…

La semaine dernière, on avait parlé d’une ressemblance entre ce roman et le film Highlander, qui avait été populaire il y a quelques années de cela, en 1986… Aujourd’hui, on a retrouvé l’auteur (texte paru dans Internet en 2001 ou 2002) et Marie-Pier Côté, la jeune qui a plagié (on ne peut pas dire auteure, maintenant), a admis avoir copié… (Cliquer sur le titre de ce billet)

Au-delà de cet événement et de toutes ces considérations, cette importante bavure remet sur la sellette un phénomène supposément de plus en plus répandu chez les jeunes : le plagiat considéré comme normal !!! En effet, la copie, pour plusieurs travaux scolaires est de plus en plus répandue, semble-t-il. Certains enseignants parlent de véritable fléau. Bien sûr, le phénomène a toujours existé… Mais on considère généralement ces temps-ci qu’il prendrait de l’ampleur (remarquez le conditionnel*), car le plagiat semble être devenu quelque chose de pas très grave par certains élèves…

Comme enseignants, nous nous devons de promouvoir l’honnêteté intellectuelle. Mais quand on voit plusieurs sites Internet qui se copient littéralement de l’information, doit-on s’en offusquer ou être heureux que l’information se diffuse dans le plus grand nombre de sources possible? beau sujet pour un débat !

L’autre question qui me chicotte en est une de dates. Le texte original date de 2001. Si ce texte a tant de ressemblances avec le film Highlander de 1986, pourrait-on dire que Frédéric Jeorge, l’auteur original du roman de Marie-Pier Côté a copié lui aussi ? Toute une question qui n’a pas été soulevée encore… et pour laquelle je n’ai malheureusement pas de réponse !

*Je parle de conditionnel ici, car plusieurs de nos élèves semblent pourtant bien conscient de la propriété intellectuelle lorsqu’on discute de ce sujet avec eux… Alors avant de crier au loup, autant mettre d’importantes et nécessaires nuances pour ne pas tomber dans l’alarmisme à la TQS !

Ajout : 07-03-22–11h25

  • NOTE 1 : Je viens d’avoir une piste pour la réponse à ma dernière question. Une de mes élèves m’a mentionné ce matin que le texte de Frédéric Jeorge a été publié dans un site sur… le film Highlander, justement ! Après quelques recherches pour vérifier le tout (Tapez Frédéric Jeorge Highlander dans Google!), je découvre à l’instant que Frédéric Jeorge est un auteur de fanfictions, des textes écrits par des fans inconditionnels de séries ou de films…
  • NOTE 2 : Ne pas confondre Marie-Pier Côté avec Alexandra Larochelle, une jeune auteure de près de 14 ans qui a même son nom sur la page de la journée mondiale de la propriété intellectuelle sur le site de l’Office de la Propriété intellectuelle du Canada (OPIC).

Belle initiative

À la fin de la semaine passée, deux élèves viennent me voir :
-On voudrait faire de la musique avec vous au dîner de la saint Valentin à l’école. Est-ce que ça serait possible ?

Après m’être enquéri un peu plus de la teneur du projet (jouer de la musique jazz assez relax pendant le dîner romantique organisé par le conseil étudiant), j’acceptai d’emblée, trouvant le tout un peu flatteur, même 😉

Aucune pratique. Juste un choix de quelques partitions dans le Real Book que j’avais et, hop!, voilà le train lancé. Bien sûr, ce n’était pas parfait, le clavier de l’école me lâchant quasiment en plein milieu d’une pièce (reset nécessaire), mais les élèves, eux, étaient ravis… et moi aussi, par la même occasion ! Bref, j’ai adoré cette initiative spontanée, pas compliquée à réaliser, car les élèves, eux, avaient préparé leurs partitions pendant la fin de semaine (transposition pour le sax, vérification des partitions avec un prof de musique en cours privé, etc.). Bref, beaucoup de plaisir et une expérience à renouveler, je l’espère.

Si j’avais eu ce courage, à 14 ans, d’inviter un prof à jouer avec moi, j’aurais trouvé en cette expérience quelque chose de formateur et de motivant, au plan musical, entre autres. C’est ce qu’ils en retirent, je crois (humblement), d’après les commentaires recueillis après l’activité hier midi, si j’entends entre les lignes 😉

Wikipedia en arrache… (?)

… Difficultés financières appréciables, selon cet article : voir ici. (Autre lien ici)

Ce serait dommage que cette entreprise libre (dans tous les sens du mot) ferme d’ici quelques mois… comme il serait probablement aussi dommage de la voir se faire littéralement bouffer par un gros Google, ou autres. À moins que la philosophie Wiki soit préservée coûte que coûte… Est-ce possible ?

Ajout : 07-02-11 : 21h45
Comme me le fait remarquer justement Germinator en commentaire, des corrections ont été apportées à cette nouvelle, principalement du côté anglophone pour l’instant (Alors j’y vais d’une correction franco 😉
Voir cet article assez précis ici.

Mise-à-jour : 07-02-22 : 21h45
en voici un autre ici.

Dur, dur, l'enseignement…

Petite bombe médiatique dans le milieu de l’enseignement aujourd’hui : des parents retirent leur enfant de son école après que celui-ci ait été supposément enfermé pendant cinq semaines par son enseignante. Vite, on réclame la démission de l’enseignante et de la directrice de cette école ! (Une poursuite avec ça ? – sport national des Américains qui est en train de drôlement se répandre chez nous aussi : malheureux ou pathétique.)

Conférence de presse du directeur général de la Commission scolaire où est située cette classe : les parents ont tout faux ! Des mesures ont été proposées plusieurs fois à leur enfant en difficulté d’apprentissage ET de comportement. Les parents ont fait arrêter par deux fois ces mesures visant à aider l’enfant. Le coin de retrait où l’enfant a été placé quelques fois pour d’assez brefs moments est un coin d’arrêt d’agir, nécessaire pour quiconque ne peut plus s’arrêter, nuisant ainsi au fonctionnement de l’ensemble de la classe et à l’ensemble des autres élèves, etc.

Bref, deux versions très contradictoires…

Ce que j’en pense : c’est dur d’enseigner, de gérer une classe de 25 à 35 élèves, selon qu’on enseigne au primaire ou au secondaire. L’arrêt d’agir est une mesure pratiquée partout : la sorte de coin de réflexion varie d’un endroit à l’autre, mais ça se ressemble pas mal au bout du compte. À la maison aussi, l’arrêt d’agir existe. Qui n’a pas envoyé un enfant réfléchir dans sa chambre dans telle ou telle situation ? (Même Dre Nadia préconise le recours à cette mesure à l’occasion !)

Cet après-midi, l’argumentaire du DG de la Commission scolaire était essentiellement basé sur des faits, alors que celui des parents semble aveuglé par la quasi-déification de leur enfant (J’exagère un peu, mais vous voyez ce que je veux dire…)

Avoir des parents lucides et collaborateurs, c’est tellement plaisant quand on est enseignant et qu’on peut viser ensemble le bien de l’enfant. Je pense ici à plusieurs parents avec qui je peux collaborer ainsi chaque année…
Par contre, il demeure toujours très difficile d’avoir des parents aveuglés par leur enfant, qu’ils considèrent comme un roi tout-puissant qui est si bon, si fin, si gentil, si intelligent, si … parfait !

Je ne sais pas tout de la situation évoquée aujourd’hui, mais elle a suscité cette réflexion chez moi.

Bien sûr, je m’attendais à ce que le syndicat défende bec et ongles l’enseignante impliquée : normal, presque pléonasmique ! Mais j’ai été plus (agréablement) surpris par la prise de position claire du dirigeant de commission scolaire, une prise de position marquée par la cohérence des propos.

Finalement, je me suis mis à penser à l’enseignante que je ne connais pas : une débutante, mais qui est compétente, selon les dires de la conférence de presse. Une débutante… Pauvre fille ! Elle y aura goûté à la dure en tout début de carrière. Paraît qu’elle vit cela difficilement, selon ce qu’on en a dit : normal, presque pléonamique ! Après ça, on se demandera peut-être pourquoi tant de nouveaux enseignants décrochent dans les 5 premières années de carrière… Je lui souhaite de pouvoir continuer, après le choc et les contrecoups inévitables. Je lui souhaite de pouvoir reconquérir la confiance en soi qui risque d’être sérieusement ébranlée par ce dur épisode. Je lui souhaite d’être épaulée, par ses pairs, par les siens, et par la direction. C’est dans des cas semblables qu’on a besoin de tous les appuis possibles. Et ceux de la direction sont ici essentiels.

La direction ne doit pas se mettre à avoir une peur maladive de tout ce qui s’appelle parents moins collaborateurs, elle doit mettre ses culottes et ne pas courber l’échine et, par-dessus tout, chercher la vérité et rétablir l’équilibre des propos, quels qu’ils soient et peu importe d’où ils viennent (des parents, d’un enseignant, des élèves, etc.)

Conditionnements par la pub

Ce soir, à JE, des enfants de la maternelle, et d’autres qui sont encore en CPE (Pour nos cousins : ce sont des garderies appelées Centres de la Petite Enfance) sont invités à identifier des affiches montrant les logos de compagnies connues comme MacDonald’s, etc. Évidemment, cette entreprise est la première à être identifiée par le plus grand nombre… Plus de détails ici.

Outre le fait que le journaliste souffle parfois la réponse (surtout dans l’épisode des «fruits à autocollants» — «méthode TVA» ?…), le test démontre quand même l’influence évidente d’une pub pourtant non officiellement adressée «directement» aux enfants, la loi du Québec interdisant cette pratique. Les compagnies respectent donc la lettre de la loi sans toutefois se soumettre à l’esprit même de cette loi (qui date d’une trentaine d’années)…

Comme le disait un parent dans le reportage, ce sont ceux-ci, les parents, qui ont le dernier mot, normalement, mais ils ont souvent de la pression de la part de leurs petits.

Ceci m’amène à une autre observation, celui d’une sorte de conditionnement, mais observé cette fois sur un … chien !
En effet, la pub de Pedigree, qu’on voit depuis un certain temps à la télé, fait beaucoup réagir mon chien. Même quand il dort près de la télé, il réagit aussitôt en s’éveillant instantanément. Dans la première seconde de la pub, avant que je ne reconnaisse moi-même la petite musique de fond, mon chien bondit devant la télé, fin prêt à regarder (et à grogner un peu) le premier d’une série de chiens qui vont apparaitre dans les secondes suivantes… Fascinant ! Mon chien reconnaîtrait la musique d’une pub ? Je ne crois pas. Je sais qu’il réagit quand il s’adonne à voir, par hasard, ou quand il entend un animal à la télé… Pour la pub de Pedigree, je soupçonne une fréquence, du style de cette sonnerie de cellulaire pour ados dont parlait François l’an dernier. Il y a sans doute dans la pub de Pedigree une fréquence très élevée, entre 17 et 20000 Hz, que les haut-parleurs de la télé peuvent rendre, mais que mon oreille vieillissante ne peut entendre (Le chien peut entendre jusqu’à près de 60000 Hz, lui). Après tout, Pedigree n’en est pas à sa première astuce dans l’art de pousser la pub au maximum : voir ici.